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1 juin 2003 7 01 /06 /juin /2003 22:36

Nous publions ici un extrait de l'excellent livre du RP Eugène VANDEUR, Docteur en Théologie "La Sainte Messe Notes sur sa Liturgie" (Abbaye de Maredsous - Belgique - 1937). pp. 37 et s. 
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"Qu'est-ce que l'autel ? Combien de sortes d'autels distingue-t-on ? Que représente l'autel ?

L'autel, d'un mot latin altare, qui signifie chose élevée, alta res, est une table, élevée au-dessus du sol, sur laquelle on offre un sacrifice.
L'Eglise devait avoir son autel, autel d'autant plus sacré que la victime qui s'y immole est un Dieu.

On distingue deux sortes d'autels : l'autel fixe et l'autel portatif. Le premier se compose d'une grande table de pierre, assise sur un massif de même matière avec lequel elle forme un seul tout consacré et fixe. Le second n'est qu'une simple pierre, assez large toutefois pour recevoir le calice et l'hostie, et enchâssée dans une table de pierre ou de bois. La pierre seule est consacrée ; on peut la transporter d'une table dans une autre.
Dans les églises, il y a d'ordinaire plusieurs autels. Le maître-autel, généralement fixe, est le principal; c'est l'endroit où s'accomplissent de préférence les cérémonies. Il est symbole de l'unité de l'Eglise, parce que unique, au moins à l'origine. Les autels latéraux n'existaient pas dans les premiers siècles ; ils n'ont été élevés que plus tard, lorsque s'introduisit l'usage de célébrer plusieurs messes par jour dans la même église.
L'autel doit être de pierre dans la partie qui reçoit le calice et l'hostie. Il doit porter une croix, souvenir de Jésus crucifié, pour rappeler au prêtre et aux fidèles la Passion de Jésus-Christ que le Sacrifice renouvelle mystiquement. Une croix de métal n'est pas requise quand une toile ou une sculpture de Christ en croix apparaît déjà sur l'autel comme premier ornement. (Questions liturgiques - Dom Lambert Beauduin - Abbaye du Mont César, Louvain - Déc.1922 p.312) Cette croix surmontait jadis le ciborium ; à défaut de celui-ci en certains lieux on en vint, vers le IX° siècle, à placer la croix sur l'autel. Il faut aussi deux cierges aux côtés de la croix ; ils sont là pour l'honneur et la vénération de l'adorable Victime. Trois degrés conduisent régulièrement au maître-autel : d'après les liturgistes, les trois vertus théologales de fopi, d'espérance et de charité qui mènent à Jésus-Christ.
En effet, l'autel représente Jésus-Christ ; l'évêque en avrtit le sous-diacre le jour de l'ordination. Du reste le rite de la consécartion des autels le démontre. La pensée du sacrifice de la croix domine dans ces cérémonies, où l'on compte près de deux cents signes de croix. L'autel est de pierre ; or, la pierre est une figure de Jésus-Christ, pierre angulaire (Ephes. II, 20) de l'Eglise, comme l'appelle Saint Paul. Cinq croix sont gravées dans cette pierre ; elles figurent les conq plaies du Sauveur. Elle est purifiée par de nombreuses ablutions, car elle symbolise ce Pontife éternel, saint, innocent, immaculé (Hébr. VII, 26) dont parle l'Apôtre. Elle reçoit maintes onctions faites avec l'huile des catéchumènes et le saint-Chrême; elle est l'emblême de celui de qui il est écrit : L'Esprit du Seigneur repose sur moi, c'est pourquoi il m'a oint. (Luc IV, 18) Dans le sépulcre de cette pierre reposent quelques reliques de saints, dont l'une au moins doit provenir d'un martyr ; l'on sait en effet que primitivement il fut d'usage de célébrer les saints mystères sur le tombeau des martyrs.
L'autel représente donc Jésus-Christ ; c'est la figure de Dieu résidant au milieu de son peuple.
L'usage de construire en-dessu de l'autel un ciborium , espèce de baldaquin le recouvrant, est très ancien. Les ciborium apparaissent dès le IV° siècle en Occident et en Orient. Constantin le Grand a fait excéuter celui du Latran. En certains endroits, ils sont d'une grande richesse. L'Eglise n'a jamais rien épargné pour orner l'autel, l'endroit sacro-saint de son culte.
Sous la coupe de ce ciborium , et cela vers jusque le milieu du XVI° siècle, on suspendait une colombe d'or ou d'argent contenant l'Eucharistie ou sainte Réserve. En 1901, cette coutume était gardée encore à l'abbaye de Solesmes. Depuis, date de la construction du tabernacle. D'ordinaire, et à défaut de chapelle spéciale plus ornée, le tabernacle est placé au maître-autel. Il doit être doré à l'intérieur ou tendu de soie blanche. Il est revêtu à l'extérieur d'un voile appelé conopée, qui peut être des diverses couleurs liturgiques, excepté le noir. Le tabernacle ne peut rien supporter sauf la croix, et encore serait-il préférable qu'il ne supportât rien.
L'usage de placer les reliques des saints à l'autel est bien vénérable. Toutefois les reliquaires doivent disparaître pendant la messe ou l'office des morts, au temps de l'Avent et du Carême, pendant l'exposition du Très-Saint-Sacrement.
Il est si juste qu'au moment du sacrifice de leur Chef auguste, les saints, qui sont les membres de son corps, soient là présents et s'associent dans la gloire au grand acte de la Religion."

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