8 décembre 2008
1
08
/12
/décembre
/2008
11:28
C'est bien volontiers que je relaye ici ce document qui m'est adressé par un liseur du Forum Catholique. XA
Genèse de l'application du Motu Proprio du 7/07/2007, à Blois
Ce témoignage mêlera faits et leçons à tirer pour l'exportation, mutatis mutandis, de cette entreprise dans d'autres diocèses.
La réaction initiale de l'évêque de Blois au Motu Proprio
Il a d'abord fallu faire un état des lieux de la situation du diocèse. Partir de la situation de ce diocèse et de cette ville.
Dans le diocèse de Blois, l'Ordinaire du lieu a pris l'initiative de centraliser à l'évêché la dynamique lancée par le Motu Proprio.
Le 12 juillet 2007, il a adressé une lettre «aux prêtres et aux diacres, aux personnes consacrées et à tous les fidèles laïcs » que l'on peut résumer par cet extrait :
« Le Motu proprio entrera en vigueur le 14 septembre prochain. D’ici là, je vous demande de prier, de lire le texte de Benoît XVI chargé, comme Pierre, de confirmer ses frères dans la foi née du mémorial pascal célébrée dans l’Eucharistie (cf. Lc 22, 31-32). Après les échanges que vous aurez eus, faites-moi parvenir par écrit ou par courriel (une adresse électronique était jointe ici, ndlr) vos réactions avant le 31 août. Fort de votre réflexion et de celle suscitée dans l’Église, je prendrai les dispositions nécessaires au bien du diocèse de Blois qui m’est confié ».
Ce n'est pas la logique du Motu Proprio, qui fait du curé le premier échelon de centralisation des demandes.
Peu importe, ne faisons pas les difficiles, c'est le résultat qui compte ! Il eût été regrettable de s'arrêter à cela.
Des lettres furent adressées. En quelle quantité ? Demandant quoi ? On ne sait.
Le 13 septembre 2007, l'évêque y répondit par une lettre publique à nouveau. Il y écrivait ceci : « À ma connaissance, il n’existe pas dans le diocèse de Blois de groupe stable de fidèles désireux de reprendre l’usage de la Liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970. En conséquence, je ne nomme aucun prêtre pour célébrer la messe et les sacrements selon le missel de 1962 et les rituels anciens dans une église ou chapelle du diocèse ».
Cela ressemblait fort à une fin de non-recevoir. Tentant d'en déduire que l'évêque n'était pas coopérant, n'est-ce pas ? Surtout, nulle information n'avait filtré sur le nombre de demandes, et par qui. Combien à Blois même par exemple ?
Il se disait que l'évêque n'était pas proche de la Tradition, que son entourage lui était même très opposé et que donc, etc. L'auteur de ces lignes, désireux de ne pas en rester là, se souvient qu'on lui a souhaité bien du courage.
La constitution d'un groupe stable
A Vendôme, la deuxième ville du diocèse, une initiative fût lancée : des fidèles se regroupèrent. Après bien des péripéties, liées notamment à des stratégies divergentes (diplomatie ou quasi-syndicalisme), elle aboutira à une décision favorable de l'évêque au début de l'été 2008, pour une mise en oeuvre en septembre. L'abbé Gac, modérateur de la Fraternité Saint-Thomas Beckett, se voyait confier la charge d'assurer cette messe. Messe chaque dimanche, à 17h30, dans un sanctuaire marial excentré par rapport à Vendôme. Des modalités pratiques ... pas pratiques selon certains, mais qui avaient le mérite de faire passer le principe d'une telle messe.
Vendôme n'est pas Blois, siège épiscopal. Sans esprit revanchard et faisant fi des on-dit et des discours pessimistes, un minuscule noyau de laïcs se regroupa en juin 2008, pour faire la preuve qu'au moins à Blois, existait un groupe stable. Le bouche-à-oreille fit merveille pour identifier des fidèles demandeurs. Une lettre de demande déférente et précise fut préparée, relue par deux prêtres diocésains a priori favorables (l'un d'eux venait de faire publier dans le journal local son projet de remettre le grégorien à l'honneur dans sa paroisse). Dans ce courrier, le groupe sollicitait de l'évêque un rendez-vous pour discuter de la mise en place d'une messe en forme extraordinaire à Blois. Des éléments démographiques y étaient avancés, ainsi que la suggestion de deux lieux de culte possibles, choisis avec soin par le groupe pour leur fonctionnalité et leur relative disponibilité (pas de messe le dimanche matin). L'envoi en fut fait à la toute fin de juillet. Et l'on invita à la prière !
L'évêque reçoit une délégation du groupe
Quelques semaines plus tard, l'évêque fit savoir par son secrétariat qu'il convenait de prendre contact avec ce dernier pour arrêter la date et l'horaire d'un rendez-vous. Une délégation fut constituée et une date fixée au début de septembre.
L'entretien se passa de façon respectueuse et courtoise. Il apparut assez vite que le principe était acquis (à la grande surprise des demandeurs !) et que seules les modalités étaient en jeu. Au bout d'une demi-heure d'échanges, l'évêque dit : « J'en parle à mon conseil et je vous tiens au courant! ».
Le dit conseil se tint quelques jours plus tard. On devait apprendre peu après que satisfaction était donnée sur le principe, à charge pour l'un des prêtres approchés par le groupe stable de s'entendre avec un confrère, le deuxième prêtre approché, pour concrétiser le projet. L'une des deux églises suggérées était retenue : Notre-Dame des Grouëts.
La mise en place des modalités pratiques
Ce n'était pas le plus simple. Tout était à faire. Il convenait de ne pas dynamiter le projet par des modalités handicapantes : pas de rythme hebdomadaire, messe à horaire tardif ou décalé ... Voilà pour une large part la raison du long laps de temps écoulé entre l'accord de principe et la célébration de la première messe : 3 mois !
Après de nombreux échanges, le rythme hebdomadaire fut acquis, grâce à l'alternance entre le père Viot, curé de la paroisse, et les prêtres de la Fraternité St-Thomas Beckett. Autant de prêtres qui n'attendaient qu'une telle opportunité pour célébrer aussi la forme extraordinaire.
L'horaire, neuf heures du matin, n'est pas indécent. L'avenir dira s'il est possible de le repousser d'une ou deux demi-heures ... A tout prendre, il permet de dégager du temps pour le reste de la journée de dimanche.
Il reste à faire du ménage, cette église étant sous-utilisée. A s'assurer les services d'un organiste, d'une chorale, de servants de messe. Tout cela est en cours et déjà bien avancé.
Il reste à remercier Monseigneur de Germiny, l'évêque de Blois. Ne soyons pas des fils ingrats !
Y croire !
C'est la grande leçon à tirer ! Ne pas écouter les oiseaux de mauvais augure ! S'armer de bonne volonté, de patience ! Avancer avec constance, bon sens, tact et intelligence ! Ne pas demander la lune !
Et le résultat est là ! Pas totalement acquis encore, car le défi est d'avoir une paroisse dynamique et attractive ! C'est bien parti !
Pour la gloire de Dieu et de l'Eglise !
PS : si certains Catholiques d'esprit traditionnel cherchent un point de chute, venez à Blois, entre Orléans, Vendôme, Amboise et Tours ! Une ville bien agréable, proche de Paris par l'autoroute et le chemin de fer, porte du Val de Loire, de ses châteaux mythiques et de la fameuse Sologne. Des propriétés magnifiques partout ! Les Grouëts, c'est un quartier résidentiel, au bord de la majestueux et somnolent fleuve royal ! Idéal pour la retraite !
Pour tous, c'est aussi une pause adéquate lors de déplacements entre Paris ou le Nord et le Sud-Ouest, ou encore entre l'Ouest et Lyon !
Information pratique :
messe chaque dimanche et fête à 9h00, à partir du 21 décembre (4° dimanche de l'Avent), à Notre-Dame des Grouëts, à 3 km à la sortie de Blois sur la route de Tours. Noël : messe du jour à 9h00.
Blois, 4 décembre 2008


Genèse de l'application du Motu Proprio du 7/07/2007, à Blois
Ce témoignage mêlera faits et leçons à tirer pour l'exportation, mutatis mutandis, de cette entreprise dans d'autres diocèses.
La réaction initiale de l'évêque de Blois au Motu Proprio
Il a d'abord fallu faire un état des lieux de la situation du diocèse. Partir de la situation de ce diocèse et de cette ville.
Dans le diocèse de Blois, l'Ordinaire du lieu a pris l'initiative de centraliser à l'évêché la dynamique lancée par le Motu Proprio.
Le 12 juillet 2007, il a adressé une lettre «aux prêtres et aux diacres, aux personnes consacrées et à tous les fidèles laïcs » que l'on peut résumer par cet extrait :
« Le Motu proprio entrera en vigueur le 14 septembre prochain. D’ici là, je vous demande de prier, de lire le texte de Benoît XVI chargé, comme Pierre, de confirmer ses frères dans la foi née du mémorial pascal célébrée dans l’Eucharistie (cf. Lc 22, 31-32). Après les échanges que vous aurez eus, faites-moi parvenir par écrit ou par courriel (une adresse électronique était jointe ici, ndlr) vos réactions avant le 31 août. Fort de votre réflexion et de celle suscitée dans l’Église, je prendrai les dispositions nécessaires au bien du diocèse de Blois qui m’est confié ».
Ce n'est pas la logique du Motu Proprio, qui fait du curé le premier échelon de centralisation des demandes.
Peu importe, ne faisons pas les difficiles, c'est le résultat qui compte ! Il eût été regrettable de s'arrêter à cela.
Des lettres furent adressées. En quelle quantité ? Demandant quoi ? On ne sait.
Le 13 septembre 2007, l'évêque y répondit par une lettre publique à nouveau. Il y écrivait ceci : « À ma connaissance, il n’existe pas dans le diocèse de Blois de groupe stable de fidèles désireux de reprendre l’usage de la Liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970. En conséquence, je ne nomme aucun prêtre pour célébrer la messe et les sacrements selon le missel de 1962 et les rituels anciens dans une église ou chapelle du diocèse ».
Cela ressemblait fort à une fin de non-recevoir. Tentant d'en déduire que l'évêque n'était pas coopérant, n'est-ce pas ? Surtout, nulle information n'avait filtré sur le nombre de demandes, et par qui. Combien à Blois même par exemple ?
Il se disait que l'évêque n'était pas proche de la Tradition, que son entourage lui était même très opposé et que donc, etc. L'auteur de ces lignes, désireux de ne pas en rester là, se souvient qu'on lui a souhaité bien du courage.
La constitution d'un groupe stable
A Vendôme, la deuxième ville du diocèse, une initiative fût lancée : des fidèles se regroupèrent. Après bien des péripéties, liées notamment à des stratégies divergentes (diplomatie ou quasi-syndicalisme), elle aboutira à une décision favorable de l'évêque au début de l'été 2008, pour une mise en oeuvre en septembre. L'abbé Gac, modérateur de la Fraternité Saint-Thomas Beckett, se voyait confier la charge d'assurer cette messe. Messe chaque dimanche, à 17h30, dans un sanctuaire marial excentré par rapport à Vendôme. Des modalités pratiques ... pas pratiques selon certains, mais qui avaient le mérite de faire passer le principe d'une telle messe.
Vendôme n'est pas Blois, siège épiscopal. Sans esprit revanchard et faisant fi des on-dit et des discours pessimistes, un minuscule noyau de laïcs se regroupa en juin 2008, pour faire la preuve qu'au moins à Blois, existait un groupe stable. Le bouche-à-oreille fit merveille pour identifier des fidèles demandeurs. Une lettre de demande déférente et précise fut préparée, relue par deux prêtres diocésains a priori favorables (l'un d'eux venait de faire publier dans le journal local son projet de remettre le grégorien à l'honneur dans sa paroisse). Dans ce courrier, le groupe sollicitait de l'évêque un rendez-vous pour discuter de la mise en place d'une messe en forme extraordinaire à Blois. Des éléments démographiques y étaient avancés, ainsi que la suggestion de deux lieux de culte possibles, choisis avec soin par le groupe pour leur fonctionnalité et leur relative disponibilité (pas de messe le dimanche matin). L'envoi en fut fait à la toute fin de juillet. Et l'on invita à la prière !
L'évêque reçoit une délégation du groupe
Quelques semaines plus tard, l'évêque fit savoir par son secrétariat qu'il convenait de prendre contact avec ce dernier pour arrêter la date et l'horaire d'un rendez-vous. Une délégation fut constituée et une date fixée au début de septembre.
L'entretien se passa de façon respectueuse et courtoise. Il apparut assez vite que le principe était acquis (à la grande surprise des demandeurs !) et que seules les modalités étaient en jeu. Au bout d'une demi-heure d'échanges, l'évêque dit : « J'en parle à mon conseil et je vous tiens au courant! ».
Le dit conseil se tint quelques jours plus tard. On devait apprendre peu après que satisfaction était donnée sur le principe, à charge pour l'un des prêtres approchés par le groupe stable de s'entendre avec un confrère, le deuxième prêtre approché, pour concrétiser le projet. L'une des deux églises suggérées était retenue : Notre-Dame des Grouëts.
La mise en place des modalités pratiques
Ce n'était pas le plus simple. Tout était à faire. Il convenait de ne pas dynamiter le projet par des modalités handicapantes : pas de rythme hebdomadaire, messe à horaire tardif ou décalé ... Voilà pour une large part la raison du long laps de temps écoulé entre l'accord de principe et la célébration de la première messe : 3 mois !
Après de nombreux échanges, le rythme hebdomadaire fut acquis, grâce à l'alternance entre le père Viot, curé de la paroisse, et les prêtres de la Fraternité St-Thomas Beckett. Autant de prêtres qui n'attendaient qu'une telle opportunité pour célébrer aussi la forme extraordinaire.
L'horaire, neuf heures du matin, n'est pas indécent. L'avenir dira s'il est possible de le repousser d'une ou deux demi-heures ... A tout prendre, il permet de dégager du temps pour le reste de la journée de dimanche.
Il reste à faire du ménage, cette église étant sous-utilisée. A s'assurer les services d'un organiste, d'une chorale, de servants de messe. Tout cela est en cours et déjà bien avancé.
Il reste à remercier Monseigneur de Germiny, l'évêque de Blois. Ne soyons pas des fils ingrats !
Y croire !
C'est la grande leçon à tirer ! Ne pas écouter les oiseaux de mauvais augure ! S'armer de bonne volonté, de patience ! Avancer avec constance, bon sens, tact et intelligence ! Ne pas demander la lune !
Et le résultat est là ! Pas totalement acquis encore, car le défi est d'avoir une paroisse dynamique et attractive ! C'est bien parti !
Pour la gloire de Dieu et de l'Eglise !
PS : si certains Catholiques d'esprit traditionnel cherchent un point de chute, venez à Blois, entre Orléans, Vendôme, Amboise et Tours ! Une ville bien agréable, proche de Paris par l'autoroute et le chemin de fer, porte du Val de Loire, de ses châteaux mythiques et de la fameuse Sologne. Des propriétés magnifiques partout ! Les Grouëts, c'est un quartier résidentiel, au bord de la majestueux et somnolent fleuve royal ! Idéal pour la retraite !
Pour tous, c'est aussi une pause adéquate lors de déplacements entre Paris ou le Nord et le Sud-Ouest, ou encore entre l'Ouest et Lyon !
Information pratique :
messe chaque dimanche et fête à 9h00, à partir du 21 décembre (4° dimanche de l'Avent), à Notre-Dame des Grouëts, à 3 km à la sortie de Blois sur la route de Tours. Noël : messe du jour à 9h00.
Blois, 4 décembre 2008