20 décembre 2008
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Quiconque a lu
Le dialogue des carmélites de Bernanos, où la petite novice tremblant de peur « échange » sa mort avec la martiale prieure, pour monter courageusement à l’échafaud, tandis que la prieure agonisait angoissée dans son lit, comprend ce que l’on entend par « réversibilité ». Bien que cette idée ne soit évidemment pas dogmatique, on peut aisément y voir une conséquence du dogme de la communion des saints. Puisque nos prières pour un défunt peuvent fort bien être attribuées par le Souverain Juge à un autre, qui en aurait davantage besoin, pourquoi Dieu ne pourrait-il pas pratiquer la « réversibilité des mérites » ?
Nicolas Mulot propose d’entrer dans cette théorie par le biais de quelques grands auteurs catholiques (et parfois un peu « sulfureux »…), comme Léon Bloy, Joseph de Maistre, Georges Bernanos… Même pour les lecteurs qui ne partageront pas la théorie, la lecture de ces grands auteurs est un régal – qu’il vaut mieux toutefois ne pas mettre entre toutes les mains (toutes les théories de ces auteurs ne sont pas toujours compatibles avec la foi catholique et un catholique un peu fragile dans sa doctrine, ou un enfant, risqueraient d’y perdre l’équilibre ou la foi…), mais qui ne peut que réjouir les amateurs de belle langue française et du souffle un peu messianique des grands auteurs de la Contre-Révolution…
Guillaume de Thieulloy La Réversibilité Nicolas Mulot
Éd. de Sombreval, 362 p., 18,01 !
(cf.
www.lulu.com/content/563354)
Article extrait de
l'Homme Nouveau, n°1435 du 20 décembre 2008, page 24
Publié par XA
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