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22 décembre 2008 1 22 /12 /décembre /2008 14:25
Un DVD pour le dire

 Les gens de ma génération se souviennent du choc que ce fut d’entendre, dans une France alors déjà bien délitée, Jean-Pax Méfret interpréter Le Chanteur d’Occident. J’ai toujours le 45-tours, dédicacé bien sûr, que je garde précieusement. Un homme se levait, dans un paysage entièrement cadenassé par les gaullistes et leurs complices communistes, pour exprimer – en chantant – ce que nous avions dans le cœur. Avec une sacrée rabia qui faisait de nous – et nous n’avons pas changé depuis – des rebelles.

C’est avec une même émotion – et une rabia intacte – que nous retrouvons Jean-Pax Méfret dans un DVD anthologique (et d’anthologie) réalisé à partir de son concert du 11 octobre dernier au Palais des arts et des congrès d’Issy-les-Moulineaux. C’est du grand art, du très grand Méfret. Avec les musiciens du Sound Orchestra (Sauveur Mallia, Marc Campo, Marc Cicero, Pierre-Alain Dahan, Pierre Holassian) dont quelques-uns participèrent aux enregistrements des légendaires années quatre-vingt.

Le concert, que j’avais eu la chance de voir à Aix-en-Provence, s’ouvre sur Pas politiquement correct et s’achève sur Le Chanteur d’Occident. La boucle est bouclée. Et entre ces deux morceaux de bravoure ? Deux dizaines de titres que nous connaissons par cœur – et avec le cœur – parce que ce que chante Jean-Pax Méfret personne ne l’a jamais chanté. Comme personne n’a jamais chanté ceux qu’il honore là. Notre Algérie (Le Pays qui n’existe plus, Djebel Amour, L’Eté 62). Le Liban (Beyrouth). Le Goulag (Sibérie). Et Ceux qui ont choisi la France (c’est le titre d’une de ses chansons). Les légionnaires (Camerone). Les résistants Algérie française (Les Barricades). Les Chouans (Guerres de Vendée). Les paras (Diên-Biên-Phû). Les soldats de fortune (Les Oies sauvages). Etc.

Présentant cet album, sous-titré « Des grands silences… qui entachent l’histoire de France », Jean-Pax explique :

— En vérité, la plupart de ces chansons n‘étaient pas destinées à être enregistrées. A l‘époque où je les ai écrites, elles n‘étaient qu’un cri de révolte que je poussais parfois pour briser le silence qui enveloppait certains chapitres de l’histoire de France. Un hommage à ceux qui avaient traversé les orages de feu et qui, souvent, n’en étaient pas revenus. Un soutien à ceux qui souffraient sous le soleil noir de tous les totalitarismes. Un univers que je partage désormais avec vous. Pour que les faits demeurent. Et que le souvenir reste.

Il reste ce souvenir. D’hier. Et déjà d’aujourd’hui avec, par exemple, un Hommage aux soldats d’Afghanistan. Jean-Pax n’a rien oublié et sa révolte n’est en rien émoussée. C’est pour cela qu’on l’aime. Mais ça, je crois bien qu’il le sait.

• En vente dans les bonnes librairies. Et en particulier à la librairie France-Livres et à la librairie Duquesne.

ALAIN SANDERS

Article extrait du n° 6743 de Présent, du Mardi 23 décembre 2008 Présent
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