
Réalisateur de ce coffret d’anthologie (à tous les sens du terme), Marc Geoffroy explique :
— La plupart des chansons de ce coffret sont le reflet d’une époque bien particulière, celle qui précéda l’effondrement des idéologies et du mur de Berlin. Mais elles sont aussi, et surtout, le reflet de la douloureuse révolte que ces années froides ne cessèrent d’inspirer à Jean-Pax Méfret. Armé, tour à tour d’un stylo ou d’une guitare, constamment inspiré par des faits malheureusement authentiques, Jean-Pax Méfret ne renonça jamais, malgré le climat délétère qui l’entourait, à combattre la violence, la dictature et la bêtise. Certains épisodes qu‘évoquent ces chansons appartiennent donc aujourd’hui à l’Histoire. Mais elles ne sont jamais « dépassées ». Car ce qu’elles nous enseignent est avant tout éternel : le premier des devoirs que nous impose la liberté consiste à en user. En témoignant pour ceux qui en sont privés.
Est-il besoin, ici, de dire combien nous aimons comme un frère Jean-Pax Méfret qui aura été à tous les rendez-vous de l’honneur et de la fidélité ? Et ce n’est jamais sans émotion que Jean Madiran évoque cet artiste debout qui, à une époque où l’on chantait Potemkine ou Che Guevara, chanta Soljenitsyne.
L’album est conçu en 4 CD thématiques :
1. Années froides. Avec Veronika, Goulag, Ni rouge ni mort, Le Chanteur de l’Occident, etc.
2. Histoires militaires. On y retrouve notamment Diên-Biên-Phû, Camerone, Les Oies sauvages, Djebel Amour.
3. Nostalgérie. Avec, en particulier, deux titres que je ne puis écouter sans pleurer : Le Pays qui n’existe plus et Un Noël à Alger. Mais aussi : Les Barricades, Ceux qui ont choisi la France (les harkis), Années soixante, etc.
4. Faits de vie : L’Ile Saint-Louis, Le Journaliste, Parole d’homme, Faire part, etc.
Jean-Pax Méfret ne s’est jamais trompé de combat(s). Grand reporter, il aura été sur tous les fronts et aura témoigné, là où d’autres se vautraient dans le « politiquement correct » ou crachaient dans la soupe, d’un Occident qui perdure contre vents et marées. Et, « puisqu’il faut le dire en chansons / Puisque la guitare est devenue une arme », il parlera de son métier en musique. Professionnel de l‘écrit, il mettra son talent et sa voix – et ce, depuis son premier vinyle en 1980 – au service de ceux qui sont accoutumés à recevoir plus de coups que de caresses. Avec lui, au bord d’un zinc, sur le pont d’un vieux cargo, dans la jungle cambodgienne, nous déclinons autour du verre, de l’amitié, notre credo : drapeau noir et les copains !
• Diffusion, 39, rue du Cherche-Midi, 75006 Paris (ou www.diffusia.fr). Prix ; 105,50 euros franco de port.
— Prochains concerts : le 8 mai à Bordeaux ; le 10 octobre à Perpignan ; le 30 octobre à Orange.
ALAIN SANDERS