Affluence à Fatima pour la visite du pape, ce n'est pas moi qui le dis mais c'est le titre de la dépêche publiée sur le site de France 2. Une dépêche où l'on apprend la nouvelle orthographe possible du mot prédécesseur.
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Un "demi-million" de fidèles ont assisté jeudi à la messe célébrée par le pape Benoît XVI à Fatima
Il s'agit d'un "message" de soutien au pape, qui montre que les chrétiens "font la distinction" entre les cas pédophiles et "la très grande majorité" des prêtres, a souligné le porte-parole de l'épiscopat portugais.
Jean Paul II avait offert au sanctuaire la balle qui l'avait grièvement blessé, et qui est aujourd'hui enchâssée dans sa couronne.
Le prédécéceur (sic) de Benoît XVI était convaincu que la Vierge de Fatima lui avait sauvé la vie lors de l'attentat commis contre lui le 13 mai 1981 à Rome.
Selon la foi catholique, la Vierge aurait révélé aux bergers de Fatima en 1917 trois "secrets", jugés prophétiques de l'Histoire du 20e siècle.
Si les deux premiers "secrets" étaient connus depuis le début des années 40, le troisième n'a été rendu public qu'en mai 2000 lors de la dernière visite de Jean Paul II à Fatima , la hiérarchie catholique "révélant" alors qu'il prédisait l'attentat contre le pape polonais.
Mardi, dans l'avion qui l'amenait au Portugal, Benoît XVI avait élargi l'"interprétation" de ce secret à la lumière de la crise qui secoue l'Eglise depuis le début, en novembre, de la vague de scandales pédophiles impliquant des membres du clergé, en Europe et partout dans le monde.
Le pape avait déclaré qu'"en plus de cette grande vision de la souffrance du pape", le message de Fatima faisait aussi référence aux "réalités de l'avenir de l'Eglise qui peu à peu se développent et se manifestent".
"Il est vrai qu'au-delà (...) de la personne du pape (...), ce sont des souffrances de l'Eglise qui sont annoncées", avait déclaré Benoît XVI.
Mercredi soir, célébrant les vêpres avec plusieurs milliers de membres du clergé portugais, le pape les a appelés à rester "fidèles" à leur "vocation" et à s'"aider réciproquement" à "rester debout". "Réservez une attention particulière aux situations d'affaiblissement des idéaux sacerdotaux ou bien au fait de se consacrer à des activités qui ne s'accordent pas complètement avec ce qui est le propre d'un ministre de Jésus Christ", leur a-t-il conseillé.
Benoît XVI est le troisième pape à se rendre en pèlerinage à Fatima , après Paul VI en 1967, puis Jean Paul II en 1982, 1991 et 2000.
Les pèlerins divisés sur l'impact des scandales
Les pèlerins venus par dizaines de milliers accueillir le pape au sanctuaire marial de Fatima, principale étape du voyage papal au Portugal, étaient divisés sur l'impact des scandales dans l'Eglise.
"Je crois que les scandales ont un impact sur la foi des gens, en particulier sur la confiance dans les enseignants", confiait ainsi Domingos Silva, un pêcheur de 43 ans.
"Je pense que la réaction du pape Benoît XVI face à ces crimes monstrueux a été trop modeste et n'a pas réussi à empêcher la crise d'atteindre l'ampleur qu'elle a pris", dit-il.
Une religieuse portugaise de 70 ans estime pour sa part que les scandales "ne devraient pas avoir d'impact sur la foi des gens" mais qu'ils peuvent porter atteinte à la réputation de l'Eglise si le problème n'est pas traité comme il convient.
"Le pardon ne remplace pas la justice"
Mardi, rompant avec la stratégie défensive suivie pendant des mois par de hauts responsables du Vatican au sujet des scandales pédophiles, accusant tour à tour "forces" anti-chrétiennes et médias, le pape a estimé que "la plus grande persécution de l'Eglise" ne venait pas d'"ennemis extérieurs", mais du "péché au sein de l'Eglise".
Lors d'une conférence de presse en plein ciel, dans l'avion qui l'emmenait à Lisbonne, le Saint-Père a reconnu que l'Eglise était responsable de la crise "terrifiante" provoquée par les abus sexuels, jugeant qu'elle payait, par les "attaques" et les "souffrances", pour son propre "péché".
L'Eglise a "un profond besoin" d'"apprendre le pardon et aussi la nécessité de la justice", a encore dit Benoît XVI soulignant que "le pardon ne remplace pas la justice" pour les victimes des crimes pédophiles.