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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 14:01

http://www.lanef.net/images/vignettes/art_20100505184617_25252_150_200.jpgOn peut lire dans la Nef de mai 2010 un entretien accordé par Mgr Batut, évêque auxiliaire de Lyon. Il y évoque la Maison Sainte-Blandine. Forcément, les Lyonnais fidèles de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre auront un pincement au coeur. Extraits.

 

Qui a décidé des modalités de leur formation ?

Leur évêque ! Votre question m’amène à souligner un point très important. Depuis la mise en œuvre du Concile de Trente, avec la création des séminaires, la marche suivie par un candidat qui pensait être appelé à être prêtre diocésain et non religieux, a été de demander rendez-vous à son évêque et de se mettre à sa disposition. Spirituellement, cette démarche est sans prix, car elle souligne que l’appel au sacerdoce ne relève pas d’un choix personnel, mais de Dieu et de l’Église qui appelle. La première question qui se pose quand un jeune homme se présente n’est pas celle de la forme liturgique dans laquelle il a grandi, mais de savoir si vraiment Dieu l’appelle. C’est pourquoi il faut lui donner les moyens de bien vivre l’année de fondation spirituelle, en cohérence avec ce qui a nourri sa foi jusque-là, pourvu seulement que ce soit conforme à la tradition catholique et aux lois de l’Église, et de pouvoir ainsi mettre sereinement ces richesses au service de l’Église dans le sacerdoce diocésain.

Voilà pourquoi les candidats à l’année Sainte-Blandine devront nécessairement y être envoyés par un évêque – le fait de donner son accord pour la Maison Sainte-Blandine signifiant que l’évêque prend en compte l’héritage personnel du candidat, en particulier liturgique, et le considère comme positif pour son diocèse.

Qui sont les prêtres membres de Totus Tuus et quel rapport avec la maison Sainte-Blandine ?

Totus tuus est une association de prêtres placée sous la protection de l’archevêque de Lyon et constituée de prêtres diocésains issus pour la plupart de fraternités « Ecclesia Dei ». Cette association a été voulue comme une structure légère, parce que les prêtres concernés ne veulent pas être autre chose que des prêtres diocésains liés par des liens de fraternité et gardant une certaine mobilité pour être envoyés par leurs évêques là où les fidèles attachés au missel de Jean XXIII ont besoin d’eux.

Le pape évoquait l’enrichissement mutuel des deux missels : qu’en pensez-vous ?

Dans la même Lettre aux évêques de juillet 2007, cet enrichissement est évoqué. Il faut noter que les suggestions d’enrichissement sont formulées différemment pour le missel de Jean XXIII et pour celui de Paul VI : pour le premier, le pape mentionne l’insertion des nouveaux saints et d’une partie des nouvelles préfaces ; pour le second, il se contente d’inviter à manifester « de façon plus forte que cela ne l’a été souvent fait jusqu’à présent cette sacralité qui attire de nombreuses personnes vers le rite ancien ». Ces suggestions très concises touchent à l’essentiel. Elles affirment clairement qu’aimer le missel de Jean XXIII signifie se réjouir de le voir s’enrichir et évoluer comme il l’a toujours fait, car ce qui n’évolue pas est en réalité déjà mort. Mais d’autre part, on ne peut pas aimer le missel de Paul VI sans en voir l’enracinement dans toute la tradition liturgique, faute de quoi on se méprend complètement sur ce qu’il est. Il s’agit donc de ne pas envisager l’histoire antécédente sans l’histoire subséquente, et réciproquement, conformément à cette « herméneutique de la réforme dans la continuité » qui est celle de Benoît XVI pour l’ensemble de la Tradition catholique, de Nicée à Vatican II inclus.

Mais cela même fait apparaître la difficulté de ce qui est proposé. Il est clair que c’est un changement d’état d’esprit, et cela ne se décrète pas. Ce n’est pas parce qu’on rajoutera quelques préfaces au missel de Jean XXIII que ceux qui ne veulent pas comprendre qu’il est le ruit d’une évolution jamais interrompue le comprendront ; et ce n’est pas parce qu’on célébrera la messe de Paul VI avec la plus grande piété et le plus grand soin que ceux qui veulent l’instrumentaliser pour justifier les pires excentricités désarmeront. Autrement dit, pas d’enrichissement sans conversion. Mon souhait le plus cher pour les jeunes que nous accueillerons, si Dieu veut, dans cette nouvelle Maison, c’est qu’ils soient déterminés à aider le pape et l’Église en étant de vrais apôtres de l’herméneutique de la continuité.


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