


« La volonté du Pape n’a pas été uniquement de se limiter à répondre aux justes aspirations des fidèles qui se sentent liés, pour diverses raisons, à l’héritage liturgique constitué par le rite romain ; il s’agissait aussi, tout particulièrement, d’ouvrir la richesse liturgique de l’Eglise à tous les fidèles, rendant ainsi possible la découverte des trésors du patrimoine liturgique de l’Eglise à ceux qui les méconnaissaient encore. »

L’article 5, en son premier paragraphe, décrète :
« Dans les paroisses où il existe un groupe stable de fidèles attachés à la tradition liturgique antérieure, le curé accueillera volontiers leur demande… »
Attention : cela ne donne aucun droit au curé de refuser ; ni le droit de s’en remettre à l’évêque. Il doit « accueillir », et accueillir « volontiers » : c’est lui d’abord qui en sera responsable devant Dieu.

Si l’évêque lui-même, malgré sa bonne volonté, se trouve embarrassé, « il en sera référé à la Commission pontificale Ecclesia Dei » : désormais cette Commission, article 12, « exercera l’autorité du Saint-Siège » pour veiller à « l’observance et à l’application » du motu proprio.


Celui du manque de prêtres disponibles n’est pas le principal, il peut être surmonté en faisant appel aux prêtres de la FSP, de l’Institut du Christ-Roi, de l’Institut du Bon Pasteur, ou encore à des Réguliers de divers Ordres religieux antérieurs.
Mais il existe aussi l’obstacle des militants anti-papistes, des groupes sectaires et manipulateurs assurés de l’appui massif des télévisions, des publications démocrates-chrétiennes, des intellectuels d’appellation contrôlée, des modernistes et maçonniques clandestins installés in sinu gremioque Ecclesiae, au sein même de l’Eglise, instrumentalisant les fidèles et impressionnant les évêques. Il y a en outre la militance subreptice de La Croix par nuances insinuantes et doutes calculés. Et puis encore la police politique, les pressions financières, le préfet aux aguets, la malveillance judiciaire, les représailles laïcistes, les servitudes du dialogue, les obligations de l’écoute, et cette interminable ouverture à gauche qui est constamment un échec. Là, l’obstacle est réel.
JEAN MADIRAN