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7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 10:59

Sur son blog, Jean-Marie Colombani, ancien directeur du Monde, revient sur les derniers événements qui ont marqué l'Eglise et Benoit XVI. Un billet qui comporte un certain nombre de contradictions et une conclusion qui laisse pantois. Il faudrait qu'un jour ce petit monde médiatique comprenne bien que l'Eglise ne se fait pas ni ne se fait au gré du sens du vent. XA

 

La faiblesse politique de Benoît XVI

Ce week-end de Pâques a été dominé par la polémique sur l’attitude de l’Eglise catholique à l’égard des prêtres pédophiles. Pâques est traditionnellement le point culminant de l’année religieuse pour les catholiques. Leur Eglise traverse une crise multiforme à laquelle se sont ajoutées des polémiques récentes, visant le pape lui-même et qui sont de nature à aggraver
ces difficultés. Comme toujours, lorsqu’une institution est attaquée, elle cherche à s’abriter soit derrière la théorie du complot, soit derrière la dénonciation de l’« acharnement » médiatique (défense à laquelle un prédicateur mal inspiré a ajouté une comparaison fâcheuse avec l’antisémitisme). En l’espèce, il y a, dans cette crise particulière, une part injuste et une part compréhensible dans ce qu’elle vise le pape lui-même. Injuste, car Benoît XVI est celui qui, le premier, a fait face avec constance et fermeté à la question de la pédophilie des prêtres. Question dont il s’était saisi avant son élection et qui l’a conduit ensuite à convoquer les évêques américains lors de son voyage aux Etats-Unis, puis, à Rome, les évêques australiens, et enfin le clergé irlandais auquel il a été rappelé, d’une part, que la pédophilie est un crime et que, d’autre part, les coupables doivent être jugés par la justice des hommes?; qu’il ne convient donc plus de les protéger mais bien de les dénoncer. La part compréhensible dans la focalisation contre Benoît XVI vient du rappel dans le New York Times que, lorsqu’il était lui-même évêque en Allemagne, il avait sans doute participé d’une attitude générale de l’Eglise, qui était le secret et les arrangements. Or des événements graves, datant d’il y a une trentaine d’années, et qui avaient eu lieu dans son propre diocèse, ont été récemment dénoncés. D’une façon générale, cette crise et sa très mauvaise gestion médiatique attirent l’attention sur la faiblesse politique de l’actuel pontificat. Il est vrai que Benoît XVI succède à la figure prophétique de Jean-Paul II. Il est vrai aussi qu’il a été choisi par le collège des cardinaux parce qu’il était âgé au moment de son élection?; et parce que les cardinaux ont considéré qu’il faudrait à l’Eglise beaucoup de temps pour digérer le pontificat prolifique de Jean-Paul II. Et qu’il leur fallait donc un pape de transition. C’est sans doute là que réside l’erreur. Car si l’on fait l’inventaire des urgences auxquelles l’Eglise doit faire face, qui vont des massacres de chrétiens dans certains pays musulmans à l’explosion des sectes de toutes sortes se réclamant du christianisme, on peut se demander si la figure du pur intellectuel exclusivement préoccupé de théologie qu’est Benoît XVI était bien adaptée.

Jean-Marie Colombani

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commentaires

O
<br /> 2000 ans, et puis … mourir ?<br /> <br /> C'est la question-débat vue sur Pnyx.com, accompagnée d'une video originale: http://www.pnyx.com/fr_fr/poll/625<br /> <br /> L'Eglise de Rome est-elle mourante ? Vit-elle une très grave crise, mais elle va se rétablir ! N'est-ce qu'une crise de plus ? Ou, non tout va bien, si ce n'est qu'elle est calomniée ?<br /> <br /> <br />
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