de répondre à l'hebdomadaire la Vie, suite à l'article de Joséphine Bataille.
- Cliquer ici pour lire l'article paru dans La Vie,
- Cliquer là pour lire la réponse de l'abbé Laguérie.
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On peut lire dans la Nef de mai 2010 un entretien accordé par Mgr Batut, évêque auxiliaire de Lyon. Il y évoque la Maison Sainte-Blandine. Forcément, les Lyonnais fidèles de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre auront un pincement au coeur. Extraits.
Qui a décidé des modalités de leur formation ?
Leur évêque ! Votre question m’amène à souligner un point très important. Depuis la mise en œuvre du Concile de Trente, avec la création des séminaires, la marche suivie par un candidat qui pensait être appelé à être prêtre diocésain et non religieux, a été de demander rendez-vous à son évêque et de se mettre à sa disposition. Spirituellement, cette démarche est sans prix, car elle souligne que l’appel au sacerdoce ne relève pas d’un choix personnel, mais de Dieu et de l’Église qui appelle. La première question qui se pose quand un jeune homme se présente n’est pas celle de la forme liturgique dans laquelle il a grandi, mais de savoir si vraiment Dieu l’appelle. C’est pourquoi il faut lui donner les moyens de bien vivre l’année de fondation spirituelle, en cohérence avec ce qui a nourri sa foi jusque-là, pourvu seulement que ce soit conforme à la tradition catholique et aux lois de l’Église, et de pouvoir ainsi mettre sereinement ces richesses au service de l’Église dans le sacerdoce diocésain.
Voilà pourquoi les candidats à l’année Sainte-Blandine devront nécessairement y être envoyés par un évêque – le fait de donner son accord pour la Maison Sainte-Blandine signifiant que l’évêque prend en compte l’héritage personnel du candidat, en particulier liturgique, et le considère comme positif pour son diocèse.
Qui sont les prêtres membres de Totus Tuus et quel rapport avec la maison Sainte-Blandine ?
Totus tuus est une association de prêtres placée sous la protection de l’archevêque de Lyon et constituée de prêtres diocésains issus pour la plupart de fraternités « Ecclesia Dei ». Cette association a été voulue comme une structure légère, parce que les prêtres concernés ne veulent pas être autre chose que des prêtres diocésains liés par des liens de fraternité et gardant une certaine mobilité pour être envoyés par leurs évêques là où les fidèles attachés au missel de Jean XXIII ont besoin d’eux.
Le pape évoquait l’enrichissement mutuel des deux missels : qu’en pensez-vous ?
Dans la même Lettre aux évêques de juillet 2007, cet enrichissement est évoqué. Il faut noter que les suggestions d’enrichissement sont formulées différemment pour le missel de Jean XXIII et pour celui de Paul VI : pour le premier, le pape mentionne l’insertion des nouveaux saints et d’une partie des nouvelles préfaces ; pour le second, il se contente d’inviter à manifester « de façon plus forte que cela ne l’a été souvent fait jusqu’à présent cette sacralité qui attire de nombreuses personnes vers le rite ancien ». Ces suggestions très concises touchent à l’essentiel. Elles affirment clairement qu’aimer le missel de Jean XXIII signifie se réjouir de le voir s’enrichir et évoluer comme il l’a toujours fait, car ce qui n’évolue pas est en réalité déjà mort. Mais d’autre part, on ne peut pas aimer le missel de Paul VI sans en voir l’enracinement dans toute la tradition liturgique, faute de quoi on se méprend complètement sur ce qu’il est. Il s’agit donc de ne pas envisager l’histoire antécédente sans l’histoire subséquente, et réciproquement, conformément à cette « herméneutique de la réforme dans la continuité » qui est celle de Benoît XVI pour l’ensemble de la Tradition catholique, de Nicée à Vatican II inclus.
Mais cela même fait apparaître la difficulté de ce qui est proposé. Il est clair que c’est un changement d’état d’esprit, et cela ne se décrète pas. Ce n’est pas parce qu’on rajoutera quelques préfaces au missel de Jean XXIII que ceux qui ne veulent pas comprendre qu’il est le ruit d’une évolution jamais interrompue le comprendront ; et ce n’est pas parce qu’on célébrera la messe de Paul VI avec la plus grande piété et le plus grand soin que ceux qui veulent l’instrumentaliser pour justifier les pires excentricités désarmeront. Autrement dit, pas d’enrichissement sans conversion. Mon souhait le plus cher pour les jeunes que nous accueillerons, si Dieu veut, dans cette nouvelle Maison, c’est qu’ils soient déterminés à aider le pape et l’Église en étant de vrais apôtres de l’herméneutique de la continuité.
Propos tenus par le cardinal Barbarin, hier, à Ars, lors du pèlerinage inter-diocésain : « C'est l'année sacerdotale, celle du 150e anniversaire de la mort du curé d'Ars que Benoît XVI vient de déclarer patron des prêtres du monde. J'ai demandé au pape de venir. Je l'espère, mais je crains que son emploi du temps ne lui permette pas. D'ici la fin de l'année, peut-être trouvera-t-il le temps qu'il lui faut ». (source : Le Progrès)
Sur le Forum Catholique, Jean Kinzler attire notre attention sur ce site : http://www.aladin0.wrlc.org/gsdl/collect/vatican/VaticanI-Index.html . A voir.
Les deux pièces du dossier :
- l'article de Jean-Pierre Denis (La Vie), en cliquant ici,
- la réplique de l'abbé Guillaume de Tanoüarn, en cliquant là.
Deux articles tirés de Sud Ouest du 7 mai 2010
Le « Corps du crime » fait un tabac
Même Amélie Nothomb n'avait pas réussi pareil coup : en une heure, dans une Base sous-marine pleine comme un œuf, le père Francis Ayliès, son éditeur Laurent Laffont (Lattès), sa libraire Hélène des Ligneris (La Machine à lire) et son ami Albéric de Bideran ont écoulé 800 exemplaires du « Corps du crime », le polar spirituel par lequel le charismatique curé du Grand Parc a fait irruption sur la scène littéraire. Mais l'homme n'est pas du genre à se monter le bourrichon, même s'il avoue « vivre un rêve ». Ils étaient un millier de fidèles, d'amis, de connaissances, à s'être déplacés mercredi soir pour partager, dans cette cathédrale de béton humide, la joie d'un auteur qui est aussi un témoin de la Parole. Aussi à l'aise sur scène que dans ses homélies dominicales à l'église de la Trinité, Francis Ayliès a confessé que la genèse de son roman remontait au début de l'affaire des tradis de Saint-Éloi. « Mais ma vie, ce n'est pas de gueuler toute la journée contre les intégristes. »
Il y avait mieux à faire. Par exemple donner à ses lecteurs quelques clés d'un roman qui se déroule à Gênes, mais dont les personnages sont inspirés par des rencontres, à Bordeaux notamment. Drôle souvent, grave parfois, affectueux et sincère, le père Ayliès a confessé avoir pour modèle le Stefano du roman, « ce prêtre aux mains sales » que les situations humaines les plus dures ne rebutent pas, et qui veut être présent, « même s'il n'a pas les solutions ».
Un polar pour réfléchir au sens, écouter l'autre, et peut-être entendre à nouveau la Parole ? Un sacré pari et un pari tenu.
CHRISTOPHE LUCET
Un prêtre sort un roman dont l'intrigue évoque " l'affaire Saint-Eloi "
À l'occasion de la sortie de son roman « Le corps du crime » dont l'intrigue évoque le milieu traditionaliste, le père Francis Ayliès porte un regard acéré sur « l'affaire Saint-Éloi ».
Par Hélène Rouquette-Valeins
Pour Francis Ayliès, il faut « reformer les prêtres traditionalistes ». PHOTO STÉPHANE LARTIGUE
« Sud Ouest ». Dans le livre (« Le corps du crime ») que vous avez écrit (lire encadré ci dessous), vous mettez en scène un prêtre partisan de Vatican 2 et un traditionaliste. Ce roman policier est-il un roman à clés ?
Francis Ayliès. Comme je l'ai écrit dans la phrase d'exergue du livre, « j'écris parce que je ne sais plus à qui parler ». Cet ouvrage est une façon d'inviter la hiérarchie du diocèse, ses prêtres et ses laïcs à agir avant qu'il ne soit trop tard, c'est-à-dire avant que l'institut du Bon Pasteur, installé à Saint-Éloi par Benoît XVI début 2007, pour cinq ans « ad experimentum » ne devienne définitivement acquis aux traditionalistes.
Mais l'affaire dite de Saint-Éloi n'est-elle pas avant tout une question politique concernant l'extrême droite et ses liens avec les milieux tradis ?
Je connais des catholiques qui préfèrent la messe en latin parce qu'elle leur rappelle leur enfance et ce ne sont pas tous des fachos. Si début 2007, la commission de relation avec les responsables de la paroisse Saint-Éloi avait été installée, il n'y aurait pas eu d'affaire, ni d'« Infiltrés ».
Pourquoi, selon vous ?
Parce que le problème est avant tout théologique. Il ne faut pas oublier que les prêtres de Saint-Éloi n'ont jamais été formés par l'Église catholique. Ils continuent donc à répandre la même haine contre Vatican 2. Ils auraient dû suivre des stages de « reformation ». Si aujourd'hui un pasteur protestant se convertissait et demandait à devenir prêtre catholique, il devrait repasser par le séminaire. Pourquoi pas les tradis.
Sont-ils théologiquement si éloignés de ce que les laïcs attendent ?
C'est effrayant. Il suffit de lire « Le Mascaret », édité par Saint-Éloi. Ils confondent la beauté de Dieu avec celle de la liturgie. Quand je lis que l'Église « fait du paupérisme liturgique alors que la cour céleste chante sans cesse la gloire de Dieu » ou quand je découvre « les morsures d'un feu inextinguible » dans un article consacré au Purgatoire, je me crois revenu au Moyen Âge. Ils ont une conception des catholiques suivant un prêtre sacrificateur.
Comment expliquez-vous ces écrits ?
Ils ont une vision piétiste, saint-sulpicienne de la foi, avec une petite spiritualité. Ils ont peur de l'ouverture au monde et puis ils sont comme tous ceux qui, persuadés d'être les seuls à être purs, rejettent ceux qu'ils considèrent comme impurs et veulent même les faire disparaître. Ils rêvent d'un pays uniquement chrétien, mais à leur manière et rejettent les autres.
Ce qui peut aller très loin ?
Nous sommes face à un monde de plus en plus complexe et les prêtres traditionalistes veulent qu'on leur fournisse des solutions à opposer aux fidèles. Ils ne veulent pas du développement d'un esprit critique. Leur enseignement est un très mauvais usage de la disputatio de Saint-Thomas d'Aquin, à laquelle on ne laisse que la partie solution. Actuellement je dirais qu'il existe deux bateaux bibliques. Celui des tradis constate que le monde court à sa perte et se réfugie dans l'Arche de Noë. L'autre, c'est celui de Jésus sur le lac de Tibériade qui affirme que l'on doit vivre dans le monde avec la tempête.
Ne décrivez-vous pas une Église catholique en pleine rupture ?
Mais c'est sa situation. La génération qui a fait Vatican 2 - prêtres et laïcs - passent pour des « has been ». Je crains que la hiérarchie de l'Église ne veuille plus d'une génération de contestation, mais de composition.
suivi du communiqué du conseil presbytéral sur l'émission "les infiltrés" du 27 avril 2010
J'avais posé la question ici de savoir comment le budget prévisionnel de construction d'une église à Vaulx-en-Velin avait pu croître de plus de 50% en moins de deux ans. Maximilien Bernard a mené sa petite enquête, et nous apporte aujourd'hui la réponse :
D'après nos informations, l'évêché a ajouté au projet initial d’église, un centre paroissial avec un logement pour les prêtres et des salles de réunion. Ceci explique l'accroissement exponentiel du coût du projet.
Dont acte !
Le dernier bulletin du VIS nous propose des extraits d'une splendide audience générale qu'a donnée le pape Benoit XVI ce matin. Il y évoque la mission du prêtre. Lecture.
CITE DU VATICAN, 5 MAI 2010 (VIS). Au cours de l'audience générale Place St.Pierre, le Pape a évoqué la mission du prêtre, celle de sanctifier les hommes. Après avoir souligné que "sanctifier une personne signifie la mettre en contact avec Dieu", le Saint-Père a ajouté qu'une "partie essentielle de la grâce du sacerdoce est le don et la mission de créer ce contact qui se réalise dans l'annonce de la Parole de Dieu et...d'une façon particulièrement forte, dans les sacrements... Au cours de ces dernières décennies -a-t-il dit- on a eu tendance à faire prévaloir, dans l'identité et la mission du prêtre, la dimension de l'annonce en la séparant de celle de la sanctification. On a souvent affirmé qu'il est nécessaire de dépasser une pastorale purement sacramentelle". Puis il a souligné que "le ministre ordonné représente le Christ, l'envoyé du Père. Il en est la présence, il en continue la mission à travers la parole et le sacrement qui sont les deux piliers fondamentaux du service sacerdotal". Ainsi, "on peut se demander si, dans de tels cas, avoir sous-évalué l'exercice fidèle du Munus Sanctificandi n'aurait pas, peut-être, entrainé un affaiblissement de la foi dans l'efficacité salvifique des sacrements et, en définitive, dans l'œuvre actuelle du Christ et de son Esprit, à travers l'Eglise, dans le monde".
Il est donc important, a poursuivi Benoît XVI, "de développer une catéchèse adéquate pour aider les fidèles à comprendre la valeur des sacrements, mais il est aussi nécessaire, à l'exemple du saint Curé d'Ars, d'être disponibles, généreux et attentifs lorsque l'on donne aux frères les trésors de la grâce que Dieu a mis dans nos mains et dont nous ne sommes pas les maîtres mais les gardiens et administrateurs. Et surtout à notre époque où il semble que d'un côté, la foi s'affaiblisse et que de l'autre, émerge un profond besoin et une grande recherche de spiritualité, chaque prêtre doit se rappeler que, dans sa mission, l'annonce missionnaire et le culte ne sont jamais séparés. Il doit donc encourager une saine pastorale sacramentelle pour former le peuple de Dieu et l'aider à vivre en plénitude la liturgie, le culte de l'Eglise et les sacrements, comme des dons gratuits de Dieu, des actes libres et efficaces de son action de salut... Tout prêtre sait qu'il est un instrument nécessaire pour l'action salvifique de Dieu, mais qu'il n'en est toujours qu'un instrument. Une telle conscience doit rendre humbles et généreux dans l'administration des sacrements, dans le respect des normes canoniques mais aussi dans la conviction profonde que leur mission est de faire en sorte que tous les hommes, unis au Christ, puissent s'offrir à Dieu comme une hostie vivante et sainte".
Le Saint-Père s'est ensuite adressé à tous les prêtres pour les encourager à "vivre avec joie et avec amour la liturgie et le culte" et leur a renouvelé sa récente invitation "à revenir au confessionnal comme lieu de célébration du sacrement de la réconciliation, mais aussi comme lieu à "habiter" plus souvent, afin que le fidèle puisse trouver miséricorde, conseil et réconfort, se sentir aimé et compris de Dieu et expérimenter la présence de la miséricorde divine, en plus de la présence réelle dans l'eucharistie... Je voudrais aussi inviter chaque prêtre à célébrer et à vivre avec intensité l'eucharistie". Le prêtre "est appelé à être ministre de ce grand mystère dans le sacrement et dans la vie". De même, a-t-il ajouté, "il est indispensable que le prêtre tende à la perfection morale qui doit habiter tout cœur vraiment sacerdotal: le Peuple de Dieu attend aussi de ses pasteurs un exemple de foi et de témoignage de sainteté". Il a conclu en demandant aux fidèles d'être "conscients du grand don que les prêtres sont pour l'Eglise et pour le monde. A travers leur ministère, le Seigneur continue de sauver les hommes, de se rendre présent et de sanctifier. Sachez remercier Dieu et ,surtout, soyez proches de vos prêtres par la prière et le soutien, particulièrement de ceux qui sont dans la difficulté, afin qu'ils soient toujours plus des pasteurs selon le cœur de Dieu".
AG/ VIS 20100505 (690)