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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 19:41

 

http://www.crc-resurrection.org/Renaissance_catholique/Dogme_et_histoire/images/Saint-Pie-X.jpg« Dès le début de Notre Pontificat, écrivait saint Pie X le 18 octobre 1912, Nous Nous sommes principalement préoccupé de l’instruction religieuse du peuple chrétien et en particulier des enfants ; car Nous étions persuadé qu’une grande partie des maux qui affligent l’Eglise viennent de l’ignorance de sa doctrine et de ses lois. Les ennemis de l’Eglise les condamnent en blasphémant ce qu’ils ignorent, et beaucoup de ses fils, les connaissant mal, vivent comme s’ils n’étaient pas enfants de l’Eglise. »

Tout est dit ou presque : la foi de l’Eglise s’exprime à travers une « doctrine » et des « lois ». L’ignorance de cette doctrine et de ces lois est la cause d’ « une grande partie des maux qui affligent l’Eglise ». Plus loin, dans la même lettre au cardinal vicaire de Rome, saint Pie X avertissait que si les « vérités » contenues dans le catéchisme sont « combattues », « mal comprises » ou « oubliées » – il parlait des enfants mais aussi des adultes – cela crée « un immense dommage pour les âmes et la société ».

Saint Pie X a donné deux versions du catéchisme. La première en 1905, intitulée Abrégé de la doctrine chrétienne, appelée plus communément Catéchisme romain. Dans son édition complète, il comprenait cinq parties : les Premières notions de catéchisme, le Petit catéchisme, le Grand catéchisme, une Instruction sur les principales fêtes et une Histoire de la Religion. Ce premier Catéchisme romain sera traduit et publié dans plusieurs pays.

A l’époque de la grande querelle des catéchismes, en 1967, Jean Madiran a réédité, dans un numéro spécial d’Itinéraires, ce Catéchisme de saint Pie X, pour venir en aide aux familles qui ne trouvaient plus dans leurs paroisses un enseignement complet et cohérent de la foi. Les éditions Dominique Martin Morin le réimprimeront à plusieurs reprises jusqu’aux années récentes. Aujourd’hui, la « crise » du catéchisme n’est pas terminée : dans aucun diocèse de France, les parents ne sont assurés de trouver dans leur paroisse ordinaire un enseignement complet de la foi. Telle ou telle paroisse, par la grâce de tel ou tel prêtre, pourra offrir un catéchisme satisfaisant, mais elles restent l’exception. Ailleurs, ce sera l’indigence ou le salmigondis : tel Parcours, le Livre du jeune, tel Eveil à la foi ou le calamiteux Pierres vivantes qui aura déformé deux générations de chrétiens.

Une nouvelle traduction

En 1912, saint Pie X a publié une nouvelle version du catéchisme, intitulé Catéchisme de la Doctrine chrétienne. Le Pape avait consenti, écrivait-il, « à la réduction  de l’ancien catéchisme en un catéchisme nouveau, beaucoup plus restreint », « plus bref et plus adapté aux exigences actuelles ». Après un exposé des Premières notions de la Foi chrétienne (en 27 questions et réponses), le Catéchisme proprement dit contient un exposé organique de la foi en trois parties : ce qu’il faut croire (les vérités de la foi), ce qu’il faut faire (les commandements de Dieu et de l’Eglise et les vertus), les moyens de la grâce (les sacrements).

Ce Catechismo della dottrina cristiana, en 433 questions et réponses, a connu trois traductions françaises en 1913 : par les éditions assomptionnistes de la Bonne Presse, par le diocèse d’Aoste et par le diocèse d’Annecy. C’est la première qu’avaient rééditée, en 2003, les Publications du Courrier de Rome.

Aujourd’hui, deux prêtres de la Fraternité Saint-Pie X en proposent une édition et une traduction nouvelles. Une belle édition reliée, illustrée de la reproduction d’œuvres d’art en couleurs.

La traduction, révisée sur l’édition originale italienne, sans trahir le texte d’origine, se veut plus accessible et plus fluide stylistiquement. Par exemple, la réponse à la 417e question (Qu’est-ce que la prière vocale ?) : La prière vocale est celle que l’on fait en paroles, suivies par l’esprit et le cœur devient : La prière vocale est celle qui se fait par des paroles, avec application de l’esprit et du cœur.

Les deux prêtres se sont consacrés aussi à procurer une édition nouvelle des Premiers éléments de la Doctrine chrétienne, un abrégé, pour les enfants, du Catéchisme en 180 questions et réponses.

 Les deux ouvrages, vendus à un prix très abordable, devront figurer dans toutes les bibliothèques familiales, pour les petits et pour les grands. Comme l’a dit saint Pie X, le catéchisme contient les vérités nécessaires au salut mais aussi les vérités nécessaires au bien-être des sociétés.

• Catéchisme de la Doctrine chrétienne, 244 pages, relié, 12 euros.

• Premiers éléments de la Doctrine chrétienne, 108 pages, relié, 8 euros.

Ouvrages disponibles au Courrier de Rome, B.P. 10156, 78001 Versailles Cedex.

YVES CHIRON

Article extrait du n° 7075 de Présent, du Samedi 17 avril 2010 

 

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 08:48

Le mariage des prêtres n'est pas pour demain

Les affaires de pédophilie ont relancé le débat, mais l'Eglise latine n'est pas prête à revenir sur le célibat des prêtres. Cette règle n'a pourtant pas toujours existé et n'est même pas universelle.

Vendredi 16 Avril 2010 - Slate.fr

La plaisanterie a fait depuis longtemps le tour des sacristies: au prochain concile Vatican III - dans un avenir très incertain - , «les évêques viendront avec leur femme». A Vatican IV, «les évêques viendront avec leur mari». Traduction: l'Eglise catholique acceptera bien un jour, dans un premier temps, que les prêtres et les évêques soient mariés; dans un deuxième que des femmes soient ordonnées prêtres, puis évêques. Soit deux réformes que les milieux catholiques progressistes, soutenus par de larges courants d'opinion, invoquent en vain depuis des décennies, mais qui apparaissent aujourd'hui inimaginables, sauf à rêver à une révolution au sommet de l'Eglise que rien ne laisse présager.

Même si des voix, comme celle du théologien contestataire Hans Küng, relient la perversion pédophile de certains prêtres à l'obligation du célibat, plus généralement à leur mal-être sexuel, ce n'est pas l'actuelle tempête que traverse l'Eglise qui incitera celle-ci à changer sa règle. Pour au moins trois raisons: primo, elle n'a pas l'habitude d'agir sous pression; secundo, les statistiques prouvent que la très grande majorité des actes pédophiles sont commis au sein de la structure familiale par des gens mariés; tertio, aucun argument, fût-il plus persuasif - comme la chute vertigineuse des vocations sacerdotales et religieuses - ne semble de nature à convaincre l'Eglise de sacrifier l'une de ses plus anciennes traditions, celle de l'abstinence sexuelle de ses clercs.

Cette tradition consiste à dire que le célibat rend le prêtre - qui en prend l'engagement devant son évêque le jour de son ordination - totalement disponible à Dieu et à son ministère. Outre le prêtre, elle vaut aussi pour le religieux «apostolique» (un jésuite, un franciscain, etc...) ou «contemplatif» (un moine) qui, devant son supérieur, le jour de sa «profession définitive», prononce ses trois vœux de «chasteté», d'«obéissance» et de «pauvreté». Cette règle, qui n'existe pas dans les autres Eglises anglicane, protestantes, orthodoxe (sauf pour les évêques orthodoxes qui doivent toujours être recrutés parmi les moines qui ont fait vœu de chasteté), provoque beaucoup de souffrances et décourage sans doute beaucoup de vocations. Elle est régulièrement violée. Depuis les années 1970, sur 400.000 prêtres dans le monde, on estime à quelques dizaines de milliers le nombre de ceux qui ont quitté le sacerdoce et se sont mariés. De même, en Amérique latine, en Afrique, mais aussi en Occident, les liaisons clandestines, hétérosexuelles ou homosexuelles, sont pratique courante dans le clergé.

Pourtant, l'Eglise continue de faire du célibat des prêtres une sorte de dogme, c'est-à-dire une vérité de foi à prendre ou à laisser, alors qu'il n'est qu'une décision d'ordre disciplinaire, propre au catholicisme de rite latin, et non d'ordre doctrinal. Une discipline qui a varié dans le temps et dans l'espace. C'est à partir du Vème siècle, sous la pression du corps monastique tenu à l'abstinence sexuelle, que le statut du prêtre - qui pouvait jusqu'alors être marié - a commencé à être encadré. Mais des hommes mariés ont continué à être ordonnés prêtres et évêques jusqu'au XIIème siècle. C'est le premier concile du Latran (1123-1139) qui a déclaré invalides les mariages contractés par les prêtres après leur ordination et décrété que les candidats mariés ne pouvaient plus recevoir les ordres sacrés.

En outre, cette obligation du célibat n'est limitée qu'à l'Eglise latine d'Occident. Dans toutes les Eglises d'Orient, y compris celles qui sont sous la juridiction du pape de Rome - comme les maronites du Liban ou les coptes catholiques d'Egypte -, des hommes mariés peuvent être ordonnés prêtres. Mais ils ne peuvent plus se marier une fois ordonnés et, comme dans l'orthodoxie, leurs évêques sont toujours choisis parmi les moines célibataires. Mais dans l'Eglise latine elle-même, la règle du célibat souffre d'exceptions. On y rencontre des prêtres mariés: des pasteurs luthériens ou des prêtres anglicans mariés convertis au catholicisme; des transfuges d'Eglises orientales venus en Occident avec leurs épouses; des prêtres résistants au communisme (surtout dans l'ex-Tchécoslovaquie) mariés pour cause de clandestinité forcée, dont la situation a été régularisée depuis.

Comme pour mettre fin à un débat régulièrement rouvert, cette obligation de l'abstinence sexuelle, dans la tradition latine du catholicisme, a été rappelée avec constance par tous les papes jusqu'aux derniers: au concile Vatican II (1962-1965); dans une encyclique de Paul VI en 1967 qui fait l'éloge du célibat sacerdotal; dans une lettre apostolique de Jean Paul II de 1992 écrivant qu'«aucun doute ne doit être laissé sur la ferme volonté de l'Eglise de maintenir la loi qui exige le célibat librement choisi et perpétuel pour les candidats à l'ordination sacerdotale». Benoît XVI n'a jamais dit autre chose. Il écrivait en 2007: «Le fait que le Christ lui-même ait vécu sa mission dans l'état de virginité constitue le point de référence sûr pour recueillir le sens de la tradition de l'Église latine sur cette question. Il n'est donc pas suffisant de comprendre le célibat sacerdotal en termes purement fonctionnels. En réalité, il est une conformation particulière au style de vie du Christ lui-même».

Autrement dit, le célibat est considéré comme le moyen, pour le prêtre, de réaliser son «don total» au Christ et à l'Eglise. Il est fondé sur l'appel de Jésus-Christ demandant à ses disciples de «tout quitter pour le suivre» (Evangile de Luc, V, 11), de se libérer de toute contrainte sexuelle, familiale, sociale pour se consacrer à un idéal supérieur. Mais c'est une loi imprudente et sévère: les prêtres mariés des premiers siècles de l'Eglise étaient-ils moins valides, moins consacrés au service de Dieu que les prêtres célibataires d'aujourd'hui? Et les prêtres mariés des Eglises orientales sont-ils moins valides que les prêtres célibataires de l'Eglise latine? Ce qui fut possible et moral à une époque du catholicisme doit-il être considéré comme impossible et immoral aujourd'hui?

Autant de questions que ressassent les partisans d'un changement de la règle, pour qui le choix devrait être laissé aux candidats à la prêtrise, avant leur ordination, entre le célibat et le mariage. Le concile Vatican II a restauré le diaconat permanent (dernier stade avant la prêtrise) pour des hommes mariés. N'est-il pas temps d'en faire autant pour les prêtres? Il ne s'agirait pas de marier les prêtres célibataires actuels, mais de permettre l'accès au sacerdoce à des hommes qui, mariés ou non, ont fait la preuve - d'où l'expression latine, souvent employée dans ce débat, de viri probati - d'une conviction chrétienne authentique et manifesté leur aptitude à recevoir un jour l'ordination, si le pape et les évêques le décident. Cette idée fait depuis longtemps son chemin parmi des évêques et les théologiens. Il ne serait pas besoin d'un concile pour en trancher, puisque, on l'a dit, le célibat n'est pas un acte de foi, mais une simple discipline. Mais elle est fermement verrouillée par Rome, et encore pour très longtemps.

Henri Tincq

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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 21:34

Siz ix 15 avril 2010Je publiais sur ce blog il y a deux ans une information passée dans le funeste et feu-LYON MAG au sujet de la construction à venir d'une église à Vaulx-en-Velin (voir ici). A l'époque, le budget annoncé pour la construction de cet édifice s'élevait à 2,5 millions d'euros. Deux ans plus tard, dans un communiqué émanant cette fois de l'archevêché, on apprend que le budget s'élève désormais à 4 millions de la même monnaie. Mine de rien, cela fait une sacrée différence. 1,5 millions d'euros, c'est dix millions de nos anciens francs. C'est un dépassement de plus de 50% du budget prévisionnel. C'est énorme, non ? Certes, la crise est passée par là, mais les prix des architectes et des entreprises de BTP ont-ils flambé à ce point ?

XA

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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 21:12

Les liseurs de ce modeste blog sont pour la plupart très certainement footophobes, certains sans trop savoir pourquoi sans doute, ou tout simplement parce qu'il n'est pas dans le ton d'aimer le ballon rond, piètre divertissement dans un monde que le Bon Dieu a forcément voulu austère et sérieux.

Ayant tapé dès mon plus jeune âge dans un ballon, et ayant usé plus d'un pantalon au grand désespoir de ma mère puis de mes soeurs, je ne rechigne pas à regarder un bon match. Il ne me viendrait pas à l'idée d'aller taper du Parisien ou du Marseillais sous le doux prétexte de défendre les couleurs de l'Olympique Lyonnais pour autant. Il me semble que - comme en toute chose - on peut savoir raison garder, même si les enjeux du football sont aujourd'hui colossaux.

Il n'empêche : un beau but reste un beau but.

La video ci-dessous nous en offre un assez magnifique, dont le championnat anglais a le secret.

Si vous ne l'avez pas vu, je vous laisse apprécier.

XA

 


 

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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 18:49

LEMONDE.FR | 15.04.10 |

 

pierre-desjardinsVerra-t-on bientôt Benoît XVI débarquer à New York au volant de sa papamobile armé d'un fusil à proton pour désintégrer les fantômes des victimes juives des camps de concentration qui, selon les rumeurs au Vatican, hantent la salle de rédaction du New York Times ? Voilà la question que l'on pourrait poser alors que le lobby juif américain de New York est vertement pointé du doigt par le Vatican. Ce dernier voit en effet dans les propos des journalistes quotidien new-yorkais une attaque en règle visant à déstabiliser l'Eglise catholique et à détrôner le pape.

Notons que le New York Times appartient à une très riche dynastie juive américaine, la famille Sulzberger. Suivant le Vatican, le scandale médiatique des prêtres pédophiles soulevé par leNew York Times n'est qu'un vil subterfuge pour se débarrasser de Benoît XVI, un pape qui, par son dogmatisme et son conservatisme, contrevient aux valeurs de la société de consommation soutenues par le lobby juif américain.

Ce ne serait donc pas tant les cas d'abus sexuels qui seraient le véritable motif de ces mises en accusation : ce seraient plutôt les politiques jugées trop conservatrices de l'Eglise catholique par les tenants du libéralisme, un libéralisme où la femme a une place de choix et où, également, l'avortement et la contraception constituent un marché lucratif important, et cela, à l'échelle mondiale. Minimisant la teneur des accusations portées contre lui, Benoît XVI, tel le Christ chassant autrefois les vendeurs du Temple, aura donc choisi de s'attaquer à ces impénitents qu'il accuse de vouloir se débarrasser de lui pour corrompre davantage la planète et mieux faire commerce !

Soulignons que le torchon entre le pape et la communauté juive brûle déjà depuis un certain temps. Rappelons que c'est Benoît XVI qui, en 2007, a restauré la version latine de la prière du Vendredi saint, une prière dans laquelle on demande la conversion des juifs au catholicisme. Ce qui, on le comprendra, représente un affront de taille pour cette communauté qui, à force de travail et de persévérance, a réussi à survivre aux pires événements de l'histoire. Et c'est d'autant plus vrai si l'on considère que cet affront vient de la part d'un pape allemand, ex-membre des jeunesses hitlériennes. Notons également que c'est Benoît XVI qui, alors qu'il était cardinal, s'était permis de lever l'excommunication pesant sur l'évêque négationniste de la Shoah, Mgr Richard Williamson.

Mais c'est récemment, lors de la liturgie de la passion du Christ précédant l'homélie du Vendredi saint, que le tout a culminé : sans qu'on s'y attende, le prédicateur de la maison pontificale a eu le culot de comparer le pape à une victime d'antisémitisme. Nonobstant le fait que le père Cantalamessa, responsable de ce propos, s'est dit désolé par la suite d'avoir pu choquer, il n'en demeure pas moins que cette affirmation en dit long sur la perception que l'Eglise de Rome se fait de sa responsabilité dans le dossier des prêtres pédophiles.

En effet, dans le contexte tendu actuel, cette maladroite analogie peut être associée à une tentative de réactualisation du Calvaire, mais, cette fois-ci, pour le compte du pape et des politiques rétrogrades de l'Eglise : tout comme le Christ qui, torturé à mort par les juifs, se voyait autorisé à obtenir de son père le pardon pour les péchés du monde, le pape, de même persécuté aujourd'hui par le lobby juif américain, pourrait se considérer, lui aussi, autorisé à obtenir le pardon quant à sa mauvaise gérance des dossiers de prêtres pédophiles. Ce serait également là un merveilleux prétexte pour dénigrer les valeurs libérales.

Les juifs se retrouvent ainsi malencontreusement replacés dans leur rôle d'origine dans l'histoire du christianisme : les vils responsables de la mort du Christ, et, maintenant, ceux qui veulent la démission de son illustre représentant sur terre, le pape !

Pareille attitude est inquiétante. Elle l'est à la fois parce qu'elle remet à l'ordre du jour les luttes interreligieuses, dont on pourrait bien se passer mais, aussi et surtout, parce qu'elle dénote un refus systématique et absolu de l'Eglise catholique d'y voir clair et de s'attaquer au problème récurrent des prêtres pédophiles en détournant l'attention des fidèles vers un ennemi extérieur. Pour Benoît XVI et le Vatican, le constat est simple : la pédophilie chez les prêtres catholiques est une chose du passé et les erreurs en ce domaine sont désormais pardonnées. On comprend mieux alors pourquoi Benoît XVI, dans l'homélie qui a fait suite à cette présentation surprenante, n'a pas cru bon glisser mot des abus sexuels des prêtres pédophiles et a tout bonnement préférer parler d'autre chose…

Il faut dire que les implications du clergé catholique dans des affaires de déviances sexuelles ne datent pas d'hier, et cela à des niveaux hiérarchiques parfois très élevés. Sans vouloir aller dans les cancans, il existe au sein de l'Eglise catholique une tradition fortement implantée de camouflage sur tout ce qui touche à la sexualité des membres de son clergé. Qu'il s'agisse de liaisons hétérosexuelles, homosexuelles ou pédophiles, l'Eglise catholique avait développé au fil des années une panoplie d'outils qui s'avéraient très efficaces pour se protéger des scandales.

Mais la pluie d'accusations qui s'abat présentement sur Benoît XVI le place dans une position différente : étant le fruit de nouvelles technologies de l'information où tout se sait et se dit à grande échelle en une fraction de seconde, la crise qu'il traverse échappe à son contrôle. Le dérapage du Vendredi saint où, pour apaiser la tempête, l'Eglise de Rome n'aura réussi qu'à attiser davantage l'indignation du monde entier en est un bon exemple.

Benoît XVI alias Ratzinger, un théologien habituellement reclus dans ses appartements, n'avait jamais eu à subir une telle invasion médiatique. Habitué de par ses fonctions à la congrégation pour la doctrine de la foi à tout savoir, tout contrôler et tout prévoir, les accusations du New York Times découlant d'un procès au civil – chose que, sous l'égide du grand inquisiteur qu'il était, il avait toujours pris soin d'éviter – ont vite fait de le déstabiliser. Or, dans ces accusations, ce sont précisément ces évitements parrainés par des évêques et approuvés par lui qui sont en cause. A ce chapitre, les révélations fusent maintenant de toutes parts et nous n'en serions qu'à la pointe de l'iceberg. Notre "ghostbuster" a donc du pain sur la planche !

La responsabilité de Benoît XVI dans la dissimulation des cas de pédophilie ne fait plus de doute. Alors préfet, ce futur pape semblait éminemment plus préoccupé par le bien de l'Eglise que par celui des enfants. Laissés ainsi, à la discrétion de l'Eglise catholique et à sa mentalité du pardon, des milliers d'enfants ont eu, à cause de lui et pendant vingt-quatre ans, à subir les sévices sexuels de prêtres pédophiles.

Présentement, 4 392 prêtres ont déjà été accusés d'actes pédophiles. Sans vouloir faire de tous les prêtres catholiques des pédophiles, il reste que cela représente environ 4,5 % de l'effectif du clergé. C'est un prêtre sur 20 ! De plus, si l'on considère que les cas aujourd'hui déclarés l'ont été principalement dans les pays occidentaux, notamment en Amérique du Nord et en Europe, on peut à peine imaginer le nombre de cas ayant existé dans les pays du tiers monde où œuvraient au-delà de tout soupçon des milliers de missionnaires auprès d'enfants démunis et souvent sans famille.

C'est l'ensemble des politiques de l'Eglise catholique en ce qui a trait au célibat des prêtres qui est en question. Et, derrière cela, c'est aussi la conception de la femme à l'intérieur de l'Eglise catholique qui est en cause, car tant que cette Eglise associera la femme au mal ou au péché, et comme n'étant pas assez noble pour accéder au sacerdoce, elle pourra prétendre ne pas pouvoir accepter sa présence auprès de ses ministres.

Mais une question se pose cependant en terminant : considérant que la dissimulation institutionnalisée d'abus sexuels sur des enfants constitue un crime, l'Eglise catholique peut-elle moralement maintenir ce "ghostbuster" qu'est Benoît XVI sur le trône de Saint-Pierre ? Ne devrait-elle pas y installer quelqu'un de plus crédible et inspiré pour réaliser l'importante tâche de renouveau qui l'attend ?

Pierre Desjardins est auteur et professeur de philosophie au collège pré-universitaire Montmorency (Cégep)

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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 14:53

UNE NOUVELLE ÉGLISE À VAULX-EN-VELIN : POSE DE LA PREMIERE PIERRE LE 30 AVRIL 2010

 

Vendredi 30 avril à midi, le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, donnera le coup d’envoi de la construction de l’église Saint-Thomas dans le centre ville de Vaulx-en-Velin (avenue Picasso). Projet emblématique parmi les chantiers immobiliers du diocèse, cette initiative, rarissime pour la France de 2010, s’inscrit dans un contexte singulier, en réponse aux besoins d’une assemblée chrétienne dynamique, jeune et familiale. Alors que 210 familles assyro-chaldéennes se sont installées sur la commune depuis 1990 (soit environ 800 personnes) et que la paroisse compte plus de 25 nationalités différentes, la communauté chrétienne y est un exemple d’intégration réussie et de croissance.

 

« Ici, nous souhaitons bâtir une église digne de ce nom, un édifice reconnaissable, simple et beau où les catholiques de ce secteur puissent se rassembler et se sentir chez eux, souligne le cardinal Philippe Barbarin. Nous lançons ce chantier en plein accord avec la municipalité qui voit dans cette construction un facteur de paix sociale. »

 

À cette occasion, une croix sera symboliquement plantée sur un tumulus de pierre dans le jardin du centre paroissial.

 

Rappel de la genèse du projet 

Siz-ix-15-avril-2010.jpgLa future église a fait l’objet d’un concours auprès de plusieurs architectes en octobre 2007. C’est l’agence Siz’-ix qui a été retenue pour son projet contemporain, priant et accueillant.

À terme, l’édifice, à l’échelle du quartier, pourra accueillir 450 personnes sans compter quelques salles paroissiales, bureaux et logements sur une surface de 1 300 m².

La construction du gros œuvre démarrera effectivement en juin 2010 pour environ 14 mois.  Si la livraison est prévue pour l’été 2011, l’église ne devrait pas être inaugurée avant avril 2012. Le coût global de l’église de Vaulx-en-Velin n’excèdera pas les 4 millions d’euros (plus de la moitié des besoins a déjà été réunie par le diocèse de Lyon. Reste à financer 1,6 millions d’euros).

Précédent article publié sur Agoramag à lire en cliquant ici.

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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 11:40

Dans LE PROGRES de Lyon, le très médiatique Père Patrice Gourrier, dont j'ai relayé dernièrement l'initiative sur le net, est interrogé sur l'Eglise, le pape et le célibat des prêtres. Voici ce que cela donne :

 

En tant que prêtre, comment vivez-vous les scandales qui éclatent autour de l'Eglise ?

Très mal. Je suis brisé trois fois, sans langue de buis. Je suis brisé par la honte de penser que des confrères prêtres aient abusé d'enfants dont ils avaient la responsabilité. Je suis brisé par la tristesse pour les victimes dont la jeunesse a été gâchée. Je suis brisé en tant que prêtre car la réalité d'un prêtre, c'est de se démener pour les autres.

Comment expliquez-vous cette cascade de scandales ?

A un moment, le silence devient intenable. L'institution Eglise y est confrontée et ce ne sera pas la seule. Ces derniers jours, ont été arrêtés un prof de gym et un général de l'armée. La pédophilie ne frappe pas que l'église ni les célibataires. C'est souvent un phénomène familial, une perversion dont on ne guérit pas.

On parle beaucoup du célibat des prêtres. Cela a-t-il été un frein à votre vocation ?

Je suis devenu prêtre à 40 ans. Avant, je n'ai pas été un ange. J'ai eu une vie comme tout homme bien portant entre 20 et 40 ans. J'ai malgré tout vécu le célibat comme une amputation. Non seulement pour l'aspect sexuel, mais aussi pour l'aspect affectif. Jamais on ne peut serrer quelqu'un dans ses bras ou être pris dans les bras de quelqu'un, à part ses parents ou ses frères et sœurs. C'est très difficile à vivre même si à 40 ans je l'ai surmonté plus facilement. Beaucoup de jeunes le vivent mal. Or, c'est une pure question disciplinaire : jusqu'au 13e siècle cohabitaient des prêtres célibataires et des hommes mariés ordonnés prêtres. Aujourd'hui, dans l'église catholique romaine, il y a plusieurs milliers de prêtres mariés avec les Anglicans et les protestants.

L'église devra-t-elle revenir un jour sur cette discipline ?

Il le faudra. Le fossé entre l'église et les jeunes, et entre l'église et la société serait réduit si certains d'entre nous parlaient plus de l'éducation de leurs enfants.

Vivez-vous le fait de ne pas avoir de descendance comme une « amputation ?

J'ai écrit 14 livres et c'est sans doute un désir de fécondité. C'est ma façon de transmettre.

La cote de popularité de Benoît XVI s'effondre. Qu'est-ce que cela vous inspire ?

Quand Jean-Paul II est mort, cela a occasionné des phénomènes de foule. C'était un séducteur alors que Benoît XVI n'est pas charismatique. Les jeunes l'adoraient sans forcément connaître son discours. J'aurais aimé que lui succède un Sud-Américain ou un Africain pour ouvrir l'Eglise. J'ai changé d'avis en me rendant compte que Benoît XVI rassurait les catholiques dans un monde où tout change trop vite. J'ai donc accepté Benoît XVI comme pape, même si des erreurs de communication qui se sont succédé : Williamson, le préservatif, etc.

Votre position sur le préservatif ?

La théologie de l'Eglise permet de dire que quand on met la vie de quelqu'un en danger on peut utiliser un préservatif. Le préservatif n'est pas le diable.

Certains prêtres sont en souffrance. Qui s'occupe d'eux ?

J'attends que quelqu'un fasse une enquête sur les prêtres dépressifs ou alcooliques car à mon avis, cela a son pourcentage. C'est un grand tabou dans l'église et entre nous, nous en parlons très peu. On apprend qu'un confrère a quitté sa paroisse et est parti « se reposer » C'est l'expression consacrée.

A force d'entendre le malheur, on finit par être submergé. Personnellement, je médite une heure par jour et je garde deux demi-journées par semaine, pour penser à moi. Sinon je ne tiendrai pas.

Vous êtes prêtre depuis dix ans. Des regrets ?

Aucun. Même si je suis persuadé que cela me dévorera.

Recueilli à Paris par Nathalie Mauret

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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 10:12

Invité hier du Grand Journal de Canal Plus, Jean-Pierre RAFFARIN n'hésite pas à remettre en place une chroniqueuse qui se vautre dans le mauvais goût, à la couleur de la chaine qui l'emploie.

Magneto.

 

 

 

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13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 21:52

Encore une intervention odieuse de Mgr Gaillot au micro de la Radio Suisse Romande, intervention qui pose une fois encore la question de savoir ce que l'Eglise gagne à conserver à ce prélat son titre d'évêque, même de Partenia. Quitte à vider les écuries d'Augias, autant aller jusqu'au bout.

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13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 12:07

LEMONDE.FR | 13.04.10 |

 

Fessera ou fessera pas ? La fessée divise. Selon une étude réalisée outre-Atlantique et publiée lundi dans Pediatrics, les enfants qui reçoivent fréquemment une fessée à 3 ans ont toutes les chances de devenir plus agressifs dès l'âge de 5 ans.

 

L'Université de Tulane, en Louisiane, s'est penchée sur la pratique de 2 500 mères américaines. Près de la moitié (45,6 %) affirmaient ne pas avoir corrigé leur enfant d'une fessée au cours du mois précédent, 27,9 % l'avaient fait une ou deux fois, et plus d'un quart, 26,5 %, l'avaient fait plus de deux fois. Par rapport aux enfants qui n'étaient pas frappés, ceux qui subissaient régulièrement un châtiment ont montré des signes d'agressivité  à l'âge de 5 ans : ils ont même fait preuve "d'insolence, de cris, de cruauté, de méchanceté vis-à-vis des autres". "Certains se battent, exercent des menaces, voire détruisent des choses", a affirmé Catherine Taylor, chercheuse en santé publique à l'Université de Tulane.

L'Académie américaine de pédiatrie s'est prononcée contre la fessée et préconise le bon vieux "coin" comme punition, de quoi donner à l'enfant le temps de réfléchir à ses actes et leurs conséquences. Malgré ces recommandations, la plupart des parents aux Etats-Unis approuvent ou ont utilisé le châtiment corporel comme un outil de discipline, dit l'étude. "L'étude suggère que même des formes mineures de châtiment corporel accroissent les risques d'un comportement agressif de l'enfant", ajoute l'enquête.

 

Côté Vieux Continent, une étude de TNS Sofres-Logica réalisée pour Dimanche Ouest France en novembre 2009 soulignait que deux tiers des parents – et parmi eux, surtout des sympathisants de droite, des ouvriers et des hommes – avaient recours à la fessée, mais exceptionnellement, 52 % d'entre eux estimant que la fessée est un geste à éviter, qui banalise la violence.

Le Monde.fr, avec AFP

 

 

 

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