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2 janvier 2010 6 02 /01 /janvier /2010 09:54
medium_1960_camus_match_1IMG_2423-copie-1.jpgCinquante ans après sa disparition, tous les médias célèbrent Albert Camus, avec un temps fort : la diffusion, mercredi 6 janvier sur France 2, du « Camus » réalisé par Laurent Jaoui

Dès l’ouverture, l’émotion s’impose. L’enfant de la pauvreté apparaît dans l’éclat du soleil algérien. La plage, le quartier de Belcourt, l’instituteur, la mère silencieuse, la grand-mère autoritaire… Les lecteurs du Premier Homme (1) tressaillent. Ils sentent que le réalisateur, Laurent Jaoui, leur fait une promesse : prolonger à l’écran ce livre que l’on ne ferme jamais.

La gratitude se prolonge en découvrant l’interprétation de Stéphane Freiss. Juste, sans scories et sans artifices (ou presque), à la hauteur de son sujet : habité, profond et déchiré.

Choisissant d’évoquer sous forme de flash-back les dix dernières années de Camus, le film est construit autour du dernier réveillon de l’écrivain à Lourmarin. Il y reçoit en compagnie de son épouse Francine (Anouk Grinberg, la fragile beauté d’un cristal brisé), Michel et Janine Gallimard, amis, complices et confidents.

Un dîner qui se vit comme une dernière cène avant la fin tragique. Qualité du texte et de la restitution d’une époque, le film est à bien des égards une vraie réussite.

L’impératif sentimental

Néanmoins, malgré l’originalité de la proposition et la qualité de l’interprétation, il n’est pas au-dessus de toute critique. Inspiré sur le fond par Olivier Todd, l’un des biographes de l’écrivain, Laurent Jaoui tombe dans l’un des travers de la fiction française : l’impératif sentimental.

Le contexte intellectuel, littéraire, historique des années cinquante n’est pas oublié, bien entendu. Tous les passages obligés et attendus sont au rendez-vous : la querelle de L’Homme révolté et la séparation d’avec Sartre, la guerre d’Algérie, le prix Nobel de littérature… Le tout ponctué des phrases célèbres de l’auteur, comme la fameuse « entre ma mère et la justice, je préférerai toujours ma mère ».

De même, la place du théâtre et de la danse dans la vie de Camus est mise en évidence. Et enfin, évidemment, son goût pour les femmes (La Chute est éloquente sur le sujet (2)). L’écrivain n’a pas été, sur ce point, ce que l’on appellerait un homme fidèle. Mais plus on progresse dans le film et plus le propos se concentre sur cette dimension intime de l’écrivain.

Ses dix dernières années s’éclairent peu à peu à la lumière de ses tourments domestiques et de ses passions dévorantes, celles d’un homme de 40 ans qui se prépare à rompre définitivement avec sa femme. Un Camus, en quelque sorte, malade d’une crise de milieu de vie, inscrivant son nom dans la longue liste de ceux qui délaissent le foyer pour une « jeunette ».

Le dernier repas

C’est toute la tension dramatique du dernier repas. Un point de vue qui, pour les besoins de la cause, invente même une scène d’adieu entre les deux époux : dans le train qui les conduit à Paris, Francine l’autorise à la quitter. Camus rejoint alors la voiture des Gallimard. Une embardée tragique met un point final à cette nouvelle aube.

Ce qui ainsi s’annonçait comme une très belle évocation d’une figure majeure de la vie intellectuelle des années d’après-guerre verse peu à peu dans un sentimentalisme bien peu camusien (3). À la relecture du film, les scènes « sérieuses » (Sartre, l’Algérie…) apparaissent comme la justification (le décor ?) d’un téléfilm sentimental.

Du Camus journaliste, résistant, auteur prolifique d’une œuvre éclectique, le téléspectateur ne saura rien ou presque. À l’heure où triomphe l’information people, il ne sera pas dépaysé. Philip Roth, dans son saisissant dernier roman, Exit le fantôme (4), mettait en garde contre les biographes qui font de l’intime (la faute, le secret, l’infidélité) la clé de toute une œuvre. Camus, après bien d’autres, est la nouvelle victime de cette dérive contemporaine.

Laurent LARCHER

(1) Dernier livre sur lequel Camus travaillait lorsqu’il est mort en 1960. Roman autobiographique inachevé, il a été publié en 1995 chez Gallimard.
(2) La Chute, folio, 2008, pp. 61-73.
(3) Lire l’article « Femme » de Séverine Gaspari dans le Dictionnaire Albert Camus, sous la direction de Jean-Yves Guérin, Bouquins, 2009, p. 321-324.
(4) Exit le fantôme, Philip Roth, Gallimard, 2009.

Source : La Croix
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2 janvier 2010 6 02 /01 /janvier /2010 09:23









Plus de détails ici.

Un italiophone saurait-il nous guider pour nous indiquer comment passer commande ?

XA
_ via www.orbiscatholicus.org/
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2 janvier 2010 6 02 /01 /janvier /2010 09:22



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31 décembre 2009 4 31 /12 /décembre /2009 09:26
Une vieille dame anglaise veut fêter son 90e anniversaire avec ses amis de toujours, Sir Toby, l'amiral von Schneider, Mr. Pommeroy et Mr. Winterbottom. Mais ils sont tous morts. Son majordome va donc jouer les rôles de ces personnes-là. En conséquence, il va boire énormément. Autres effets comiques : il joue le rôle d'un amiral en claquant ses talons, ça fait mal. À la fin, il est complètement ivre, en un tel point qu'il ne trébuche même plus sur le tapis en peau de tigre. La vieille dame, flegmatique, part alors se coucher.

Un bon moment à voir sur Dailymotion, ici.

Merci à DH pour ce beau cadeau de fin d'année !

XA
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31 décembre 2009 4 31 /12 /décembre /2009 09:24
Chers liseurs,

Quel est pour vous le livre de l'année 2009 ?

Je précise les modalités : ce livre doit être paru en 2009. Il ne doit donc pas s'agir d'un livre que vous ayez seulement lu en 2009, mais d'un livre paru en 2009 et que vous ayez particulièrement apprécié.

Votre contribution est à adresser à admin@leforumcatholique.org avant le 10 janvier 2010.

L'auteur du livre le plus fréquemment cité, s'il est francophone, sera invité à un Rendez-vous du FC pour répondre à vos questions.

Merci de ne pas publier votre choix ici-même afin de n'influencer personne.

Cette consultation est ouverte aux seuls liseurs inscrits du Forum.
On pensera à rappeler son nom d'intervenant au sein du courriel où l'on stipulera son choix.

Rendez-vous au 11 janvier pour la publication des résultats !

XA
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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 09:27
• Bilan dans La Croix. Non pas de l’année qui s’achève, mais du désastre catholique, sur quarante ans, de 1965 (fin du Concile) à 2005 (élection de Benoît XVI). C’est le désastre des « messalisants », c’est-à-dire des catholiques allant chaque dimanche à la messe. En 1965, ils étaient 27 % de la population française. Ils ne sont plus que 4,5 % en 2005.

Ce bilan catastrophique se fonde sur une comparaison, aux diverses époques, de sondages d’opinion. Les sondages ne sont pas une science exacte. Mais ils ne peuvent pas inventer une chute de 27 à 4,5. La France est aujourd’hui, selon La Croix (et l’Ifop), « le pays catholique où la pratique dominicale est la plus basse ».

• Cette chute verticale de l’assistance à la messe est d’environ 12 % sous le pontificat de Paul VI et 11 % sous celui de Jean-Paul II. Puisqu’il s’agit de la messe, il est inévitable d’observer qu’un tel désastre est contemporain de l’interdiction de la messe traditionnelle par l’obligation d’une messe nouvelle en français.

On invoquera d’autres causes au désastre. Mais la messe en français reste la principale cause prochaine. Il faut se souvenir des raisons de l’institution d’une messe nouvelle, telles qu’elles ont été énoncées par Paul VI. Il s’agissait de sacrifier le latin et les magnifiques vêtements de la liturgie traditionnelle, dont il ne niait pas l’éclat merveilleux, mais qui étaient selon lui un obstacle à la participation des masses populaires, des journalistes et des hommes d’affaires. La nouvelle messe était donc explicitement imposée pour remplir les églises. Elle les a vidées.

• Isabelle de Gaulmyn, qui présente et commente ces chiffres terribles dans La Croix, s’en montre modérément atterrée. Elle a cru bon d’aller en demander l’explication à un « historien à l’Ecole pratique des hautes études ». On l’a connue moins mal inspirée. Ce personnage se nomme Denis Pelletier, et il a donné l’époustouflante consultation que voici :

« La courbe plonge à partir des années 1970, au moment où, après l’audace post-conciliaire des débuts, l’Eglise revenait à des positions plus classiques. »

Les années 1970 sont au contraire celles où bat son plein la plus spectaculaire et la plus scandaleuse « audace post-conciliaire », la suppression de la messe traditionnelle, abusivement remplacée par la messe en français, bavarde et démago.

Isabelle de Gaulmyn s’appuie sur la sentence paradoxale de l’historien Pelletier pour accentuer le paradoxe :

« La courbe historique [du désastre] montre en tout cas que l’on ne peut attribuer, comme certains l’ont fait, ce décrochage à Vatican II. »

Ah, bon, l’essentiel est sauvé.

• A la page suivante du même numéro de La Croix (29 décembre), Frédéric Mounier, qui a remplacé à Rome Isabelle de Gaulmyn, nous rapporte un propos bien consolant du cardinal Poupard :

« Il faut se souvenir de l’homélie de Paul VI lors de l’ouverture de son pontificat. Pour lui, avant de parler, l’Eglise devait se faire écoute. Ce fut le thème de sa première encyclique. De même (…), il n’a pas condamné la jeunesse en ébullition. Il s’est interrogé : – Saurons-nous les comprendre ? »

Que le Cardinal se rassure. On s’en est beaucoup souvenu. La hiérarchie ecclésiastique, sauf Benoît XVI et quatre ou cinq évêques, écoute d’abord, écoute avant tout, écoute énormément les « tendances actuelles ». Si bien que ce n’est plus guère : « Allez enseigner toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » (Mt 28, 19). Ce n’est plus guère ; « Allez dans le monde entier, proclamer l’Evangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ; celui qui ne croira pas sera condamné » (Mc 16,15-16). C’est plutôt : Allez écouter ce qu’on dit dans le monde, comprenez leurs désirs, accompagnez leurs problèmes…

Alors, qu’on ne s’étonne pas : même les chiffres se mettent à hurler.

JEAN MADIRAN

Article extrait du n° 7000 de PRESENT du Jeudi 31 décembre 2009
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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 09:28
En union avec les séraphins, les anges, les archanges, les saints et toute l’armée des cieux nous devrions, non pas réciter, mais chanter en choeur le sanctus: "Saint, Saint, Saint le Seigneur Dieu de l’univers. Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire". Le seul Saint c’est Dieu. Et sa grande soif depuis l’Ancien Testament c’est que nous soyons des saints, comme Lui-même est saint. A chacun la grâce ou l’aide divine est donnée pour cela. C’est notre vocation commune. Que tu sois charpentier, vendeuse de pagnes ou de piment, maçon, soudeur, menuisier, mère de famille, chauffeur, député, jeune ou vieux, fonctionnaire ou paysan, prêtre ou religieux, boutiquier etc. nous sommes tous appelés à être des saints. Mais Dieu ne peut pas nous rendre saints sans nous. Le premier pas vers la sainteté c’est de le vouloir. On n’est pas saint malgré soi. Une question. Avons-nous vraiment cette soif de la sainteté ? Est-ce très important pour nous? S’ajuster à la volonté de Dieu, se laisser tailler, émonder, frotter, poncer, épousseter, polir et modeler par Dieu : voilà la vraie définition de la sainteté. Cela ne semble pas nous emballer. Et pourtant Dieu ne veut que notre bonheur. Mais il nous demande chaque jour de petits efforts envers le prochain, le voisin, le conjoint comme participation à ce bonheur.

Quels petits pas de tendresse nous accomplissons envers les autres, envers notre époux, notre épouse, notre belle-mère, notre fille, notre fils, nos parents ? Chaque petit pas que vous faites pour résoudre un problème dans la justice et l’amour, vous faites un grand pas vers la sainteté. Cela ne se fait pas sans un combat intérieur, sans un dépouillement réel de soi. Comme vous le saisissez, le mystère de la croix est inséparable de la sainteté. Sans notre foi en Jésus mort et ressuscité, nos cultes, nos dévotions, nos messes, nos adorations sont vides… C’est dans cet esprit que notre dévotion envers la Vierge Marie et les saints a un sens.

Et elle est belle la litanie des saints du ciel: l’Eglise triomphante. Sainte Marie Mère de Dieu, saint Joseph, saint Pierre et saint Paul, et à la fin on invoque tous les saints du Paradis. Car ils sont nombreux, très nombreux ceux que nous ne connaissons pas, parce qu’ils ne sont pas canonisés. Mais tous ces saints prient pour nous, ils intercèdent pour nous qui sommes encore en route vers le Ciel : l’Eglise militante. Il y a des saints que nous gagnerions à connaître pour mieux les invoquer. Aux hommes mariés, je leur confie ce secret à voix basse: si par malheur vous avez épousé une femme difficile et insupportable, il y a un saint qu’il faut appeler constamment au secours pour qu’il transforme le cœur de pierre de votre épouse en cœur de chair. C’est saint Jean Cassien. C’est le patron de ceux qui se sont mal mariés.

Et si vous avez peur que votre femme vous envoûte, ou vous empoisonne, invoquez tous les jours saint Mathurin : c’est le saint qui préserve de la méchanceté des femmes. Car des femmes méchantes qui mordent dur, il y en a partout; même si elles ne sont pas plus nombreuses que les hommes violents qui battent injustement leur femme. Mais à ceux qui ne sont pas encore mariés, je leur souffle tout bas à l’oreille que c’est plus sage de demander au Seigneur de vous indiquer l’épouse qu’il vous faut, avant tout engagement hâtif. Prévenir vaut mieux que guérir, n’est-ce pas ? Dans ce cas, c’est saint Valentin que l’Eglise recommande.

Et vous les femmes, si votre mari a souvent des colères épouvantables contre vous, réveillez saint Amable pour le maîtriser, ou bien alors frappez à la porte de sainte Rita. Elle viendra sans retard à votre secours. Elle fut mariée de force à un homme brutal qu’elle parvint à convertir. Quelle sacrée bonne femme! Elle a de l’expérience. Comptez sur elle.

Et si vous êtes élèves ou étudiants, au lieu de chercher un gris-gris miracle auprès des marabouts pour réussir brillamment dans vos études, pensez à invoquer saint Albert le Grand, surnommé « le Docteur universel ».

Les chauffeurs de taxi et "zémidjans" (taxi-motos) fracasseraient moins nos jambes, nos bras, nos côtes et nos crânes s’ils invoquaient, tous les matins, saint Fiacre, leur saint patron, qu’on célèbre le 30 août.

Et quand le tonnerre gronde et que la foudre frappe de toutes parts, avec des éclairs qui illuminent les quatre coins de l’horizon et vous épouvante, restez sereins. Les saints qui nous servent de paratonnerre sont nombreux : saint Victor, sainte Barbe, saint Donatien et sainte Scholastique.

Venons–en à la santé. En dehors de Notre-Dame de Lourdes, il y a d’autres saints protecteurs des malades, des hôpitaux, des infirmiers et infirmières. J’ai nommé saint Jean de Dieu et saint Camille de Lellis. Est-ce un hasard si l’hôpital saint Jean de Dieu de Tanguiéta redonne force et vigueur à tant de malades? Allez interroger les Frères. Ils vous le diront.

Les agriculteurs ne sont pas oubliés. Dieu leur donne saint Médard, saint Isidore le Laboureur et saint Benoît de Nursie pour les accompagner. Pour plus d’informations, dirigez vos questions vers les moines et les moniales.

Attention! Nous sommes devenus de grands consommateurs de porcs. La demande écrase l’offre. Et les éleveurs sont désemparés. Même les commerçantes de "kpètè" et les riches acheteurs de porcs qui parcourent le pays ne comprennent pas. Et pourtant quoi de plus simple, si on veut augmenter le cheptel porcin, que d’avoir une bonne dose de dévotion envers saint Blaise.

Et si vous avez un cas impossible à résoudre, ne vous tourmentez pas, ne vous découragez pas. Frappez à la porte de sainte Rita de Cascia, et confiez-lui ce casse-tête qui vous afflige. Sa popularité en ce domaine est inégalée et peut-être inégalable.

Parfois on se plaint du manque de pluie. Inutile de polluer votre foi en allant enrichir les bonimenteurs "faiseurs de pluie", vous ne récolterez rien de bon auprès d’eux. Il suffit de crier vers saint Odon, l’expert incontournable en matière d’averses. Et si nous avons marre des pluies, et que nous voulons le soleil et le beau temps pour nos fêtes, nos danses et nos célébrations en plein air, sainte Claire se fait disponible et son efficacité est presqu’instantanée. Les œufs de sainte Claire, ça vous dit quelque chose, j’espère! Je n’ai pas fini.

Aux nombreux apprentis qui triment et souffre dans nos villes, et qui ne savent à quel saint se vouer pour évoluer correctement, qu’ils se souviennent qu’en 1958, Pie XII leur a donné saint Jean Bosco comme leur saint Patron. Qu’est-ce qu’ils en font ?

Les jeunes abondent de plus en plus dans nos universités, nos écoles, nos paroisses. Merci Seigneur. Mais souvent ils se sentent seuls et leur vie spirituelle laisse à désirer. Qu’ils n’oublient pas que saint Charles Lwanga a été déclaré patron de la jeunesse catholique noire par Pie XI en 1934.

Vraiment, je ne comprends pas tous ces catholiques qui laissent cet important arsenal de saints pour aller se fourvoyer chez les gourous, les devins, les charlatants, les "bokonons", tous de piètres marchands de pacotilles spirituelles empoisonnées. Et dire qu’avec les saints de Dieu tout est gratuit.

Et je pourrais continuer. Mais arrêtons-nous ici et parlons du plus populaire de tous les saints, du plus invoqué après la Mère de Dieu; c’est peut-être saint Antoine de Padoue, canonisé un an après sa mort. Ça, il faut le faire. Vous connaissez tous sa spécialité, n’est-ce pas ? C’est le saint qui aide à retrouver les objets perdus : foulards, montres, boucles d’oreilles, porte-monnaie, porte-clés, documents, parapluies et certainement les portables etc. Nous avons tous besoin de lui. On dit que même saint François de Sales l’invoquait lorsqu’il perdait ses clés. Pauvre saint Antoine de Padoue, il n’est jamais au repos, surtout qu’aujourd’hui on commence très jeune à perdre la mémoire. Ce serait peut-être plus simple si Dieu nous donnait un saint qui aide à être moins distrait et moins négligent; cela nous éviterait de perdre facilement nos objets. En attendant ce saint, continuons d’invoquer saint Antoine, et n’accusons pas trop vite des voleurs imaginaires.

Est-ce de la superstition tout cela ? Je ne crois pas. Les saints intercèdent réellement pour nous et nous obtiennent des faveurs de la part de Dieu, qui seul guérit, réconforte et sanctifie. Cela fait partie de notre foi catholique et aussi de la tradition de l’Eglise. Tout dépend de la manière dont nous prions et ce que nous leur demandons. Sachons nous recommander humblement à leur prière avec foi et confiance. Plusieurs parmi eux ont un charisme spécifique et peuvent donc nous aider dans les petits et gros problèmes de la vie.

Mais demandons-leur surtout et abondamment la grâce de la conversion. Et pour nous obtenir cela, tous les saints sont très compétents et très efficaces. On ne risque pas de se voir opposer un refus. Ils ont tous le souci de nous mener au Ciel, parce qu’ils sont eux-mêmes un chemin vers Dieu. Qu’ils nous aident à imiter le cœur de Jésus, à être forts dans les tentations, à être doux et humbles. Ils en sont tous capables. Notre grande misère c’est le manque d’effort et d’amour vrai. Ceux qui vivent dans l’isolement, ceux qui ne veulent pas pardonner, ceux qui cherchent à se venger, ceux qui ne communiquent plus entre eux me comprennent aisément. Ils ne sont pas heureux. Et là où il n’y a pas l’amour, aucun plaisir sensuel, aucun bien matériel ni financier ne comble le cœur de l’homme. Bonheur rime avec amour dans la vérité.

L’amour n’est pas facultatif, c’est un commandement. C’est le premier commandement. Et au soir de notre vie nous serons jugés uniquement sur ce commandement : « As-tu été pour ton frère un bon frère, pour ta sœur une bonne sœur, pour ton époux une bonne épouse, pour ton épouse un bon époux, pour ton élève un bon enseignant, pour ton curé un bon fidèle, pour ton Evêque un bon prêtre, pour ton Pape un bon Evêque etc.? ». Seigneur, viens à notre aide!

A bon entendeur, salut.

Mgr Pascal N'KOUE
Omnium Servus

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26 décembre 2009 6 26 /12 /décembre /2009 09:30
Ce fut une grande grâce que d'assister en ce jour de Noël à la messe célébrée en l'église paroissiale de Varennes-lès-Mâcon par M. l'abbé Comby, prêtre de la Fraternité St Pierre. Il n'y a pas à dire : une messe célébrée dans une petite église du XIIème siècle dans la forme extraordinaire du rite romain, il n'y a que cela de beau, vrai et bon.

Merci à M. l'abbé Comby pour son homélie qui nous a bien fait pénétrer dans le Mystère de la Nativité. Merci à ces prêtres qui ne rechignent pas à faire des kilomètres pour nous apporter cette nourriture de l'âme. Bien sûr, il leur manque ce je-ne-sais-quoi qui feront d'eux des prêtres d'élite. Mais, nous, nous les aimons et les apprécions tels qu'ils sont.

Merci aussi à Mgr Rivière et au curé de Varennes-lès-Mâcon, qui nous ont permis de bénéficier des grâces de cette messe.

XA
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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 09:32
« Ne vous habituez surtout pas à circuler sans votre habit ecclésiastique, sous prétexte que "l’habit ne fait pas le moine". Ne vous contentez pas de porter une petite croix au cou, ce n’est pas un habit. Portez votre soutane toujours et partout. Notre signe distinctif extérieur c’est la soutane. Pas de négligence là-dessus. Pas de demi-mesure. C’est un témoignage silencieux qui n’est pas banal. Il dit notre appartenance spécifique à Dieu et à l’Église. N’ayons pas honte d’affirmer notre identité. Attention donc au relativisme qui pousse au confusionnisme avec les laïcs. A défaut de la soutane, portez le clergyman ou tout simplement le col romain » (Mgr Pascal N’Koué, 15 décembre 2007).
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3 décembre 2009 4 03 /12 /décembre /2009 09:33
Tel est le titre de l’ouvrage que Guillaume de Thieulloy publie aux Editions Téqui. Ne connaissant pas ce jeune auteur autrement que par ce livre passionnant, je l’imagine sympathique, visiblement doué pour la discussion sérieuse et pour la clarté des idées, catholique militant, d’esprit plutôt traditionnel, dont la réflexion philosophique se recommande de Maritain et de Journet, c’est un parrainage d’un bon niveau même s’il est par moments discutable, notamment en politique.

Même théologique, une politique se traduit en « engagements » concrets comme ne manque pas de l’indiquer notre auteur. Le livre retient surtout l’engagement Journet-Maritain « contre les deux totalitarismes », le fascisme et le communisme (Journet en ajoutant volontiers un troisième, le totalitarisme du « libéralisme » anglo-saxon). Toutefois ce refus des deux totalitarismes est théorique, il est dans les principes et dans l’intention, mais en fait, Journet et Maritain ont accepté, contre le totalitarisme fasciste, de se trouver dans le même camp que le totalitarisme communiste, tandis qu’ils ont toujours su éviter fût-ce la moindre apparence d’être avec les fascistes dans le camp anti-communiste. D’où quelques jugements injustes, notamment une condamnation en termes étonnements vifs de la reconnaissance de Franco par Pie XI (p. 53) et la critique de la politique italienne de Pie XII jugée trop anti-communiste (p. 59). C’est en somme le « politiquement correct », aisément reconnaissable même sous sa version démocrate-chrétienne, qu’expose mais aussi que fait sien Guillaume de Thieulloy.

Maurras, à maintes reprises dans cet ouvrage, n’échappe pas aux sévérités du « politiquement correct ». Page 41 nous apprenons que sa pensée était « un pur naturalisme », ce qui est assez étrange chez un zélateur de Jeanne d’Arc, chez un admirateur de l’Eglise, qui en outre a chanté en prose et en vers la gloire de la Sainte-Vierge :

Dites-nous : la Vierge Marie / Ne règne plus dans votre ciel / Et votre terre défleurie / Désert de cendres et de sel/Ne mène plus l’ogive en flamme / S’ouvrir aux pieds de Notre Dame / Jurer l’amour entre ses mains / Et lui chanter : — O belle, ô claire / Dans la maison d’un même Père / Abritez nos cœurs pèlerins !

Il y a semble-t-il sur Guillaume de Thieulloy l’ombre fantasmagorique d’un défaut majeur d’information exacte sur ce second tiers du XXe siècle dont nous sommes héritiers. Je le suppose victime, entre autres, des bibliographies universitaires : les ouvrages contre-révolutionnaires en ont été généralement exclus à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il est fantastique de présenter comme « un fait inouï dans l’histoire de l’Eglise » le soutien pontifical de « ce qui était tout de même un coup d’Etat » (sic) de la part du général Franco. Il est tristement décisif de tenir pour « la meilleure synthèse historique » le « remarquable ouvrage de Jacques Prévotat Les catholiques et l’Action française ». Ce Prévotat, avec ses 742 grandes pages de typographie serrée, peut bien être un champion au nombre de signes et au poids du papier mais, pour le dire avec une expression claudélienne, il appartient à la catégorie de « ces hommes que qualifie leur seule érudition », et son parti-pris hostile est plusieurs fois aux limites de l’honnêteté intellectuelle (cf. Présent du 21 avril 2001 ; et Yves Chiron dans le numéro 12 de son Bulletin Charles Maurras et dans Présent du 25 décembre 2004).

Abstraction faite de cet handicap, le livre de Guillaume de Thieulloy, avec une belle indépendance d’esprit, montre des lacunes dans l’argumentation de Journet et surtout de Maritain au sujet des notions de « démocratie » et d’« ordre public juste » ; il cerne les incertitudes concernant le degré d’autorité et l’exacte portée de la déclaration conciliaire sur la liberté religieuse ; avec une réelle acribie, il pointe surtout chez Maritain des changements de position non expliqués et même pas signalés : cette remarque est d’époque et vaudrait pareillement pour le langage pastoral de l’Eglise concernant par exemple la socialisation, les droits de l’homme, la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Il y a aussi cette fameuse maxime, approuvée par Guillaume de Thieulloy, selon laquelle, indépendamment de toute coercition et de toute autorité « la vérité ne s’impose que par la force de la vérité elle-même » (p. 126 et 160). Cela est peut-être vrai, en certains cas, pour les adultes. Mais que devient alors le baptême des enfants, qui est pourtant la voie décisive par laquelle la vérité de la foi est imposée dans la grande majorité des cas ?

JEAN MADIRAN
Article extrait du n° 6979 de Présent, du Mardi 1er décembre 2009

Guillaume de Thieulloy sera l'invité du Forum Catholique, dans le cadre des Rendez-vous du FC, le lundi 11 janvier 2010, de 18h30 à 22h. 36 ans, quatre enfants, il est écrivain (Le Chevalier de l'absolu, Gallimard 2005 et Antihumanisme intégral ? Téqui 2006) Prix Raymond Aron 2002, Docteur en sciences politiques, ingénieur en agro-alimentaires, DESS d'administration des entreprises et maître de conférences à Sciences Po, chargé de cours à l'Institut catholique de Paris. Il est l'animateur du blog www.osservatore-vaticano.org.
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