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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 09:28
En union avec les séraphins, les anges, les archanges, les saints et toute l’armée des cieux nous devrions, non pas réciter, mais chanter en choeur le sanctus: "Saint, Saint, Saint le Seigneur Dieu de l’univers. Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire". Le seul Saint c’est Dieu. Et sa grande soif depuis l’Ancien Testament c’est que nous soyons des saints, comme Lui-même est saint. A chacun la grâce ou l’aide divine est donnée pour cela. C’est notre vocation commune. Que tu sois charpentier, vendeuse de pagnes ou de piment, maçon, soudeur, menuisier, mère de famille, chauffeur, député, jeune ou vieux, fonctionnaire ou paysan, prêtre ou religieux, boutiquier etc. nous sommes tous appelés à être des saints. Mais Dieu ne peut pas nous rendre saints sans nous. Le premier pas vers la sainteté c’est de le vouloir. On n’est pas saint malgré soi. Une question. Avons-nous vraiment cette soif de la sainteté ? Est-ce très important pour nous? S’ajuster à la volonté de Dieu, se laisser tailler, émonder, frotter, poncer, épousseter, polir et modeler par Dieu : voilà la vraie définition de la sainteté. Cela ne semble pas nous emballer. Et pourtant Dieu ne veut que notre bonheur. Mais il nous demande chaque jour de petits efforts envers le prochain, le voisin, le conjoint comme participation à ce bonheur.

Quels petits pas de tendresse nous accomplissons envers les autres, envers notre époux, notre épouse, notre belle-mère, notre fille, notre fils, nos parents ? Chaque petit pas que vous faites pour résoudre un problème dans la justice et l’amour, vous faites un grand pas vers la sainteté. Cela ne se fait pas sans un combat intérieur, sans un dépouillement réel de soi. Comme vous le saisissez, le mystère de la croix est inséparable de la sainteté. Sans notre foi en Jésus mort et ressuscité, nos cultes, nos dévotions, nos messes, nos adorations sont vides… C’est dans cet esprit que notre dévotion envers la Vierge Marie et les saints a un sens.

Et elle est belle la litanie des saints du ciel: l’Eglise triomphante. Sainte Marie Mère de Dieu, saint Joseph, saint Pierre et saint Paul, et à la fin on invoque tous les saints du Paradis. Car ils sont nombreux, très nombreux ceux que nous ne connaissons pas, parce qu’ils ne sont pas canonisés. Mais tous ces saints prient pour nous, ils intercèdent pour nous qui sommes encore en route vers le Ciel : l’Eglise militante. Il y a des saints que nous gagnerions à connaître pour mieux les invoquer. Aux hommes mariés, je leur confie ce secret à voix basse: si par malheur vous avez épousé une femme difficile et insupportable, il y a un saint qu’il faut appeler constamment au secours pour qu’il transforme le cœur de pierre de votre épouse en cœur de chair. C’est saint Jean Cassien. C’est le patron de ceux qui se sont mal mariés.

Et si vous avez peur que votre femme vous envoûte, ou vous empoisonne, invoquez tous les jours saint Mathurin : c’est le saint qui préserve de la méchanceté des femmes. Car des femmes méchantes qui mordent dur, il y en a partout; même si elles ne sont pas plus nombreuses que les hommes violents qui battent injustement leur femme. Mais à ceux qui ne sont pas encore mariés, je leur souffle tout bas à l’oreille que c’est plus sage de demander au Seigneur de vous indiquer l’épouse qu’il vous faut, avant tout engagement hâtif. Prévenir vaut mieux que guérir, n’est-ce pas ? Dans ce cas, c’est saint Valentin que l’Eglise recommande.

Et vous les femmes, si votre mari a souvent des colères épouvantables contre vous, réveillez saint Amable pour le maîtriser, ou bien alors frappez à la porte de sainte Rita. Elle viendra sans retard à votre secours. Elle fut mariée de force à un homme brutal qu’elle parvint à convertir. Quelle sacrée bonne femme! Elle a de l’expérience. Comptez sur elle.

Et si vous êtes élèves ou étudiants, au lieu de chercher un gris-gris miracle auprès des marabouts pour réussir brillamment dans vos études, pensez à invoquer saint Albert le Grand, surnommé « le Docteur universel ».

Les chauffeurs de taxi et "zémidjans" (taxi-motos) fracasseraient moins nos jambes, nos bras, nos côtes et nos crânes s’ils invoquaient, tous les matins, saint Fiacre, leur saint patron, qu’on célèbre le 30 août.

Et quand le tonnerre gronde et que la foudre frappe de toutes parts, avec des éclairs qui illuminent les quatre coins de l’horizon et vous épouvante, restez sereins. Les saints qui nous servent de paratonnerre sont nombreux : saint Victor, sainte Barbe, saint Donatien et sainte Scholastique.

Venons–en à la santé. En dehors de Notre-Dame de Lourdes, il y a d’autres saints protecteurs des malades, des hôpitaux, des infirmiers et infirmières. J’ai nommé saint Jean de Dieu et saint Camille de Lellis. Est-ce un hasard si l’hôpital saint Jean de Dieu de Tanguiéta redonne force et vigueur à tant de malades? Allez interroger les Frères. Ils vous le diront.

Les agriculteurs ne sont pas oubliés. Dieu leur donne saint Médard, saint Isidore le Laboureur et saint Benoît de Nursie pour les accompagner. Pour plus d’informations, dirigez vos questions vers les moines et les moniales.

Attention! Nous sommes devenus de grands consommateurs de porcs. La demande écrase l’offre. Et les éleveurs sont désemparés. Même les commerçantes de "kpètè" et les riches acheteurs de porcs qui parcourent le pays ne comprennent pas. Et pourtant quoi de plus simple, si on veut augmenter le cheptel porcin, que d’avoir une bonne dose de dévotion envers saint Blaise.

Et si vous avez un cas impossible à résoudre, ne vous tourmentez pas, ne vous découragez pas. Frappez à la porte de sainte Rita de Cascia, et confiez-lui ce casse-tête qui vous afflige. Sa popularité en ce domaine est inégalée et peut-être inégalable.

Parfois on se plaint du manque de pluie. Inutile de polluer votre foi en allant enrichir les bonimenteurs "faiseurs de pluie", vous ne récolterez rien de bon auprès d’eux. Il suffit de crier vers saint Odon, l’expert incontournable en matière d’averses. Et si nous avons marre des pluies, et que nous voulons le soleil et le beau temps pour nos fêtes, nos danses et nos célébrations en plein air, sainte Claire se fait disponible et son efficacité est presqu’instantanée. Les œufs de sainte Claire, ça vous dit quelque chose, j’espère! Je n’ai pas fini.

Aux nombreux apprentis qui triment et souffre dans nos villes, et qui ne savent à quel saint se vouer pour évoluer correctement, qu’ils se souviennent qu’en 1958, Pie XII leur a donné saint Jean Bosco comme leur saint Patron. Qu’est-ce qu’ils en font ?

Les jeunes abondent de plus en plus dans nos universités, nos écoles, nos paroisses. Merci Seigneur. Mais souvent ils se sentent seuls et leur vie spirituelle laisse à désirer. Qu’ils n’oublient pas que saint Charles Lwanga a été déclaré patron de la jeunesse catholique noire par Pie XI en 1934.

Vraiment, je ne comprends pas tous ces catholiques qui laissent cet important arsenal de saints pour aller se fourvoyer chez les gourous, les devins, les charlatants, les "bokonons", tous de piètres marchands de pacotilles spirituelles empoisonnées. Et dire qu’avec les saints de Dieu tout est gratuit.

Et je pourrais continuer. Mais arrêtons-nous ici et parlons du plus populaire de tous les saints, du plus invoqué après la Mère de Dieu; c’est peut-être saint Antoine de Padoue, canonisé un an après sa mort. Ça, il faut le faire. Vous connaissez tous sa spécialité, n’est-ce pas ? C’est le saint qui aide à retrouver les objets perdus : foulards, montres, boucles d’oreilles, porte-monnaie, porte-clés, documents, parapluies et certainement les portables etc. Nous avons tous besoin de lui. On dit que même saint François de Sales l’invoquait lorsqu’il perdait ses clés. Pauvre saint Antoine de Padoue, il n’est jamais au repos, surtout qu’aujourd’hui on commence très jeune à perdre la mémoire. Ce serait peut-être plus simple si Dieu nous donnait un saint qui aide à être moins distrait et moins négligent; cela nous éviterait de perdre facilement nos objets. En attendant ce saint, continuons d’invoquer saint Antoine, et n’accusons pas trop vite des voleurs imaginaires.

Est-ce de la superstition tout cela ? Je ne crois pas. Les saints intercèdent réellement pour nous et nous obtiennent des faveurs de la part de Dieu, qui seul guérit, réconforte et sanctifie. Cela fait partie de notre foi catholique et aussi de la tradition de l’Eglise. Tout dépend de la manière dont nous prions et ce que nous leur demandons. Sachons nous recommander humblement à leur prière avec foi et confiance. Plusieurs parmi eux ont un charisme spécifique et peuvent donc nous aider dans les petits et gros problèmes de la vie.

Mais demandons-leur surtout et abondamment la grâce de la conversion. Et pour nous obtenir cela, tous les saints sont très compétents et très efficaces. On ne risque pas de se voir opposer un refus. Ils ont tous le souci de nous mener au Ciel, parce qu’ils sont eux-mêmes un chemin vers Dieu. Qu’ils nous aident à imiter le cœur de Jésus, à être forts dans les tentations, à être doux et humbles. Ils en sont tous capables. Notre grande misère c’est le manque d’effort et d’amour vrai. Ceux qui vivent dans l’isolement, ceux qui ne veulent pas pardonner, ceux qui cherchent à se venger, ceux qui ne communiquent plus entre eux me comprennent aisément. Ils ne sont pas heureux. Et là où il n’y a pas l’amour, aucun plaisir sensuel, aucun bien matériel ni financier ne comble le cœur de l’homme. Bonheur rime avec amour dans la vérité.

L’amour n’est pas facultatif, c’est un commandement. C’est le premier commandement. Et au soir de notre vie nous serons jugés uniquement sur ce commandement : « As-tu été pour ton frère un bon frère, pour ta sœur une bonne sœur, pour ton époux une bonne épouse, pour ton épouse un bon époux, pour ton élève un bon enseignant, pour ton curé un bon fidèle, pour ton Evêque un bon prêtre, pour ton Pape un bon Evêque etc.? ». Seigneur, viens à notre aide!

A bon entendeur, salut.

Mgr Pascal N'KOUE
Omnium Servus

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26 décembre 2009 6 26 /12 /décembre /2009 09:30
Ce fut une grande grâce que d'assister en ce jour de Noël à la messe célébrée en l'église paroissiale de Varennes-lès-Mâcon par M. l'abbé Comby, prêtre de la Fraternité St Pierre. Il n'y a pas à dire : une messe célébrée dans une petite église du XIIème siècle dans la forme extraordinaire du rite romain, il n'y a que cela de beau, vrai et bon.

Merci à M. l'abbé Comby pour son homélie qui nous a bien fait pénétrer dans le Mystère de la Nativité. Merci à ces prêtres qui ne rechignent pas à faire des kilomètres pour nous apporter cette nourriture de l'âme. Bien sûr, il leur manque ce je-ne-sais-quoi qui feront d'eux des prêtres d'élite. Mais, nous, nous les aimons et les apprécions tels qu'ils sont.

Merci aussi à Mgr Rivière et au curé de Varennes-lès-Mâcon, qui nous ont permis de bénéficier des grâces de cette messe.

XA
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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 09:32
« Ne vous habituez surtout pas à circuler sans votre habit ecclésiastique, sous prétexte que "l’habit ne fait pas le moine". Ne vous contentez pas de porter une petite croix au cou, ce n’est pas un habit. Portez votre soutane toujours et partout. Notre signe distinctif extérieur c’est la soutane. Pas de négligence là-dessus. Pas de demi-mesure. C’est un témoignage silencieux qui n’est pas banal. Il dit notre appartenance spécifique à Dieu et à l’Église. N’ayons pas honte d’affirmer notre identité. Attention donc au relativisme qui pousse au confusionnisme avec les laïcs. A défaut de la soutane, portez le clergyman ou tout simplement le col romain » (Mgr Pascal N’Koué, 15 décembre 2007).
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3 décembre 2009 4 03 /12 /décembre /2009 09:33
Tel est le titre de l’ouvrage que Guillaume de Thieulloy publie aux Editions Téqui. Ne connaissant pas ce jeune auteur autrement que par ce livre passionnant, je l’imagine sympathique, visiblement doué pour la discussion sérieuse et pour la clarté des idées, catholique militant, d’esprit plutôt traditionnel, dont la réflexion philosophique se recommande de Maritain et de Journet, c’est un parrainage d’un bon niveau même s’il est par moments discutable, notamment en politique.

Même théologique, une politique se traduit en « engagements » concrets comme ne manque pas de l’indiquer notre auteur. Le livre retient surtout l’engagement Journet-Maritain « contre les deux totalitarismes », le fascisme et le communisme (Journet en ajoutant volontiers un troisième, le totalitarisme du « libéralisme » anglo-saxon). Toutefois ce refus des deux totalitarismes est théorique, il est dans les principes et dans l’intention, mais en fait, Journet et Maritain ont accepté, contre le totalitarisme fasciste, de se trouver dans le même camp que le totalitarisme communiste, tandis qu’ils ont toujours su éviter fût-ce la moindre apparence d’être avec les fascistes dans le camp anti-communiste. D’où quelques jugements injustes, notamment une condamnation en termes étonnements vifs de la reconnaissance de Franco par Pie XI (p. 53) et la critique de la politique italienne de Pie XII jugée trop anti-communiste (p. 59). C’est en somme le « politiquement correct », aisément reconnaissable même sous sa version démocrate-chrétienne, qu’expose mais aussi que fait sien Guillaume de Thieulloy.

Maurras, à maintes reprises dans cet ouvrage, n’échappe pas aux sévérités du « politiquement correct ». Page 41 nous apprenons que sa pensée était « un pur naturalisme », ce qui est assez étrange chez un zélateur de Jeanne d’Arc, chez un admirateur de l’Eglise, qui en outre a chanté en prose et en vers la gloire de la Sainte-Vierge :

Dites-nous : la Vierge Marie / Ne règne plus dans votre ciel / Et votre terre défleurie / Désert de cendres et de sel/Ne mène plus l’ogive en flamme / S’ouvrir aux pieds de Notre Dame / Jurer l’amour entre ses mains / Et lui chanter : — O belle, ô claire / Dans la maison d’un même Père / Abritez nos cœurs pèlerins !

Il y a semble-t-il sur Guillaume de Thieulloy l’ombre fantasmagorique d’un défaut majeur d’information exacte sur ce second tiers du XXe siècle dont nous sommes héritiers. Je le suppose victime, entre autres, des bibliographies universitaires : les ouvrages contre-révolutionnaires en ont été généralement exclus à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il est fantastique de présenter comme « un fait inouï dans l’histoire de l’Eglise » le soutien pontifical de « ce qui était tout de même un coup d’Etat » (sic) de la part du général Franco. Il est tristement décisif de tenir pour « la meilleure synthèse historique » le « remarquable ouvrage de Jacques Prévotat Les catholiques et l’Action française ». Ce Prévotat, avec ses 742 grandes pages de typographie serrée, peut bien être un champion au nombre de signes et au poids du papier mais, pour le dire avec une expression claudélienne, il appartient à la catégorie de « ces hommes que qualifie leur seule érudition », et son parti-pris hostile est plusieurs fois aux limites de l’honnêteté intellectuelle (cf. Présent du 21 avril 2001 ; et Yves Chiron dans le numéro 12 de son Bulletin Charles Maurras et dans Présent du 25 décembre 2004).

Abstraction faite de cet handicap, le livre de Guillaume de Thieulloy, avec une belle indépendance d’esprit, montre des lacunes dans l’argumentation de Journet et surtout de Maritain au sujet des notions de « démocratie » et d’« ordre public juste » ; il cerne les incertitudes concernant le degré d’autorité et l’exacte portée de la déclaration conciliaire sur la liberté religieuse ; avec une réelle acribie, il pointe surtout chez Maritain des changements de position non expliqués et même pas signalés : cette remarque est d’époque et vaudrait pareillement pour le langage pastoral de l’Eglise concernant par exemple la socialisation, les droits de l’homme, la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Il y a aussi cette fameuse maxime, approuvée par Guillaume de Thieulloy, selon laquelle, indépendamment de toute coercition et de toute autorité « la vérité ne s’impose que par la force de la vérité elle-même » (p. 126 et 160). Cela est peut-être vrai, en certains cas, pour les adultes. Mais que devient alors le baptême des enfants, qui est pourtant la voie décisive par laquelle la vérité de la foi est imposée dans la grande majorité des cas ?

JEAN MADIRAN
Article extrait du n° 6979 de Présent, du Mardi 1er décembre 2009

Guillaume de Thieulloy sera l'invité du Forum Catholique, dans le cadre des Rendez-vous du FC, le lundi 11 janvier 2010, de 18h30 à 22h. 36 ans, quatre enfants, il est écrivain (Le Chevalier de l'absolu, Gallimard 2005 et Antihumanisme intégral ? Téqui 2006) Prix Raymond Aron 2002, Docteur en sciences politiques, ingénieur en agro-alimentaires, DESS d'administration des entreprises et maître de conférences à Sciences Po, chargé de cours à l'Institut catholique de Paris. Il est l'animateur du blog www.osservatore-vaticano.org.
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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 09:34
Un site à découvrir : http://jefabriquemeshosties.over-blog.fr/ !
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29 novembre 2009 7 29 /11 /novembre /2009 09:35
Après l'Homme Nouveau, c'est monde & vie qui a consacré sa quatrième de couverture à l'école ste Jeanne d'Arc, à Lyon, en interrogeant son directeur, l'abbé Benoit de Giacomoni. Des réflexions intéressantes sur l'éducation et la pédagogie à lire en cliquant ici.
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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 09:36
Sur le sujet du Christ-Roi, il y a eu une émission complète sur Direct 8 (émission "Dieu merci !") avec l'abbé JAYR (ICRSP) et Yves Chiron.
Émission diffusée ce vendredi et disponible sur internet sur le site Direct 8.
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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 09:38
Des omissions obstinées dans la messe en français


L’année liturgique commence avec le premier dimanche de l’Avent, qui tombe cette fois le 29 novembre. Notre épiscopat édite, pour sa messe en français, un Missel des dimanches qui change chaque année : puisque le monde change, la liturgie doit changer elle aussi, ainsi l’a voulu, paraît-il, « le Concile » (Vatican II).

Ce qui pourtant ne change pas, c’est qu’il s’agit toujours d’un missel devenu apatride, malgré les protestations qu’il provoque depuis des années. La France est privée de ses saintes patronnes, comme si déjà elle n’existait plus, anéantie par l’évolution mondialiste.

A l’intention des catholiques pratiquants qui risquent désormais de l’ignorer si, depuis trente-six ans, ils vont chaque dimanche à la messe en français et y amènent leurs enfants, rappelons ici que la France a dans le Ciel trois saintes patronnes, qui lui ont été très officiellement attribuées par la Papauté. Il y a d’abord la « patronne principale », qui est Notre-Dame de l’Assomption et dont la fête est le 15 août. Et deux « patronnes secondaires » : sainte Jeanne d’Arc, solennité le second dimanche de mai, et sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, fêtée le 1er octobre par la messe en français (mais le 3 octobre par la messe traditionnelle). La solennité de Jeanne d’Arc a été la première abandonnée par l’épiscopat. Les autres ont suivi, il n’a même pas respecté la relation privilégiée de la Sainte Vierge avec les Français.

Pourquoi ces suppressions ? On pense d’abord qu’il pourrait s’agir d’un scrupule rationaliste devant l’idée audacieuse que les saints du Ciel puissent exercer un « patronage » sur nos activités terrestres. Cette idée relèverait d’un passé périmé, tributaire d’un contexte culturel hideusement médiéval.

Mais cette explication par un simple silence n’est pas tenable. Elle a contre elle le témoignage de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : la messe en français lui reconnaît le titre de « patronne des missions ». C’est seulement son patronage français qui a été retranché.

On imagine alors que le titre de patronne « des missions » a été maintenu parce qu’il s’agit d’un patronage religieux, tandis que le patronage de la nation française serait de nature trop politique. Explication insoutenable elle aussi, puisque si la France a perdu ses patronnes, « l’Europe » au contraire en a été comblée. La messe en français célèbre le 23 juillet « sainte Brigitte, patronne de l’Europe » ; elle célèbre le 9 août « sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, patronne de l’Europe », et elle n’oublie pas de fêter le 11 juillet « saint Benoit, patron de l’Europe » (que la messe traditionnelle fête le 21 mars).

Peut-être ne s’agit-il pas forcément d’une volonté délibérée de rendre rigoureusement apatride le missel de la messe en français. Une autre hypothèse explicative est possible. Il faudrait comprendre que l’épiscopat français respecte les décisions pontificales dans tous les cas où la France n’est pas directement concernée mais, par une déviation nationaliste inattendue, veut réputer nul et non avenu ce qui est décidé par le Pape pour la France sans le consentement préalable de la collégialité épiscopale française. Comme pour le catéchisme.

Quelles que soient les intentions, il y a les résultats, et les responsables de ces résultats. La « nouvelle gouvernance de l’Eglise de France », comme dit La Croix, est représentée en l’occurrence par Mgr Le Gall, « président de la Commission épiscopale pour la liturgie ». C’est lui qui donne chaque année l’imprimatur au Missel des dimanches. Lisez bien : Mgr Robert Le Gall (avec deux l), archevêque de Toulouse, à ne pas confondre avec Mgr Patrick Le Gal (avec un seul l). Si le missel en français est devenu apatride, il n’est pas anonyme. « Les auteurs » sont mentionnés en page 2 : un dominicain, un bénédictin, un curé de paroisse, un diacre et six laïcs, et par-dessus tous ceux-là, Mgr Le Gall qui les cautionne au nom de l’épiscopat. Il faudra bien que ces responsables en viennent un jour ou l’autre à faire connaître les raisons de tant d’anomalie.

JEAN MADIRAN

Article extrait du n° 6967 de Présent du Vendredi 13 novembre 2009
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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 09:39
Lu sur la dernière mise à jour de LA PORTE LATINE :

Pourquoi un film sur Mgr Lefebvre ?

Tout a été dit ou écrit sur Mgr Marcel Lefebvre, le fondateur de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X ; parfois de façon quasi exhaustive comme dans la magnifique biographie qui lui a été consacrée par Mgr Tissier de Mallerais ; parfois de façon tendancieuse ou malveillante par ceux qui ne supportent pas que la Vérité soit une ; parfois de façon tronquée et abusive par ceux qui « sollicitent » les textes parce qu’ils refusent l’idée même que Rome puisse un jour accepter de « tout restaurer dans le Christ ».

Pour notre part, le District de France a projeté de réaliser un film sur la vie de cet étonnant évêque appelé parfois « l’évêque rebelle » et qui a été à la fois délégué apostolique du grand pape Pie XII, archevêque de Dakar, Supérieur Général des Pères du Saint-Esprit et participant actif du Concile Vatican II.

Pourquoi un film ? Parce qu’à l’époque du « tout visuel » et d’internet, il est devenu indispensable de révéler aux plus jeunes d’entre nous, par le canal d’un vecteur qui leur est familier, comment un homme seul a su résister à l’ensemble des pouvoirs en place : pouvoir du nombre, pouvoir de l’argent, pouvoir « du politiquement et du religieusement corrects ».

Pourquoi ce film ? Pour rétablir les faits dans leur contexte. Pour honorer Mgr Lefebvre et lui rendre justice. Pour faire connaitre au plus grand nombre l’extraordinaire amour de l’Eglise vécu au quotidien par un prêtre catholique.

Ce projet a obtenu le soutien et les encouragements de Mgr Bernard Fellay qui a délivré toutes les autorisations nécessaires à sa réalisation. C’est ainsi que toutes les archives nous sont ouvertes et que nous allons recueillir des témoignages des évêques, des prêtres, des communautés amies qui ont eu la chance de connaître Mgr Lefebvre. Mais nous allons aussi interroger les membres encore vivants de la famille de Monseigneur et tous les laïcs qui voudront bien concourir à cette œuvre qui fera date.

Nous ne vous cachons pas que tout ce travail a un coût même si de nombreux intervenants offrent leurs services. Aussi, je vous invite à y participer soit par la mise à disposition de documents que vous posséderiez, soit en faisant un don à l’Association de Défense du Patrimoine Chrétien [ADPC] qui porte ce projet avec nous.

Pour avoir un aperçu de l’enthousiasmante entreprise que nous allons mener à travers ce film, je vous propose de vous rendre dans la rubrique « Bande annonce » du site de présentation de notre projet.

Abbé Régis de Cacqueray,
Supérieur du District de France
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25 octobre 2009 7 25 /10 /octobre /2009 09:42
Article publié dans le numéro 28 de Communicantes, Bulletin de la Fraternité Saint-Pierre dans l’Archidiocèse de Lyon

Permettez-moi, dans cet éditorial du mois d’Octobre, de revenir sur mon sermon du dimanche 6 septembre dernier et d’insister sur un précepte important trop souvent négligé voire bafoué, et souvent même par les catholiques les plus pratiquants : la sanctification du dimanche.
Troisième commandement de Dieu, commandement de l’Eglise, ce précepte a pour objet de déterminer le jour où nous devons, en tant qu’individus et en tant que société, nous acquitter envers Dieu de notre double devoir de culte privé et de culte public. Il s’agit donc comme vous le savez, du dimanche. Le commandement de l’Eglise prescrit la sanctification des fêtes comme le dimanche, et d’entendre la Sainte Messe.
Considérons donc les obligations qui s’imposent à un catholique pour ces dimanches et fêtes, et ce dès l’âge de raison. Bien malheureuse époque au cours de laquelle le laïcisme avance à grands pas, jusqu’à nous laisser entrevoir chez des catholiques, l’oubli de différents éléments renfermés en ces préceptes, dont la mise en pratique est nécessaire au salut. En effet, d’année en année, nous nous apercevons que les commerçants ouvrent les boutiques sans motif autre que celui de faire un plus gros gain. Une loi a même été votée cet été, accentuant encore cela ! Restons vigilants. Ne faisons pas nos courses de la semaine, le dimanche ; ne faisons pas travailler et ne travaillons pas nous-mêmes le dimanche. N’encourageons pas, non plus, le travail le dimanche.
« Le dimanche tu garderas, servant Dieu dévotement ». Ce devoir est inscrit dans le coeur de l’homme par la loi naturelle, le jour seul a changé au cours des âges. Il est passé du samedi, jour du Sabbat (Ancien Testament), au dimanche, depuis Notre Seigneur Jésus-Christ, pour marquer le souvenir de la Résurrection du Christ, et de la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres.
Nous sanctifions donc le jour du Seigneur, de deux manières :
- en participant à la Sainte Messe ;
- en nous abstenant de travailler.

PARTICIPATION A LA MESSE
Tout d’abord, nous devons participer à la messe, et ce sous peine de péché grave. C’est le strict minimum, mais c’est le minimum vital. Essayons cependant de ne pas nous en contenter. Essayons d’arriver à l’heure et sans précipitation. Essayons de préparer les lectures la veille ou le matin ; essayons de savoir à l’avance grâce au missel (que nous possédons tous et que nous apportons à l’église pour mieux comprendre, et donc profiter au maximum des merveilleuses prières de notre messe traditionnelle) quel est le thème du dimanche. Ne rechignons pas non plus du temps que nous donnons au Bon Dieu pendant la messe ; si cette dernière dure une heure et quart au lieu d’une heure, c’est bien peu en comparaison de ce que Notre Seigneur a enduré pour nous sur la Croix. Si votre poulet est trop cuit, tant pis, car l’essentiel du dimanche est bien à l’église, pas dans nos assiettes, même si cela ne nous empêche pas d’améliorer notre ordinaire, le dimanche, bien au contraire ! « Le temps donné au Christ n’est jamais un temps perdu », comme l’a écrit le Pape.
Je me permets aussi d’insister sur un point. Ayons à coeur de rester fidèles à notre communauté, et de ne pas papillonner à droite et à gauche ; nous n’en serons que plus forts et plus unis, et notre équilibre spirituel, et celui de nos enfants, ne s’en portera que mieux.
Mais ne réduisons pas notre sanctification du jour du Seigneur, à la simple assistance à la messe. Faisons un effort de prière : le chapelet, l’oraison, faisons un effort de formation doctrinale et spirituelle.

LE REPOS
Enfin reposons-nous. C’est un commandement ! Le repos est normal et même naturel après le travail de la semaine. D’ailleurs, pour nous montrer l’exemple, Dieu lui-même s’est reposé, le septième jour, après la Création. Et pour nous le repos est nécessaire. Dans un monde qui va trop vite, prenons du temps, sachons nous détendre sainement et efficacement.
Respectons le jour du Seigneur, c’est une obligation, et un devoir, mais c’est aussi un besoin. Car nous avons besoin de Dieu et nous avons besoin de Lui consacrer une journée.
Alors honorons aussi le jour du Seigneur en soignant notre tenue, en améliorant les repas, en redécouvrant la nature, et peut-être surtout en nous redécouvrant les uns les autres, en renouvelant notre regard sur notre entourage, et en faisant aussi attention à ceux qui sont seuls, ou qui sont malades.
Dans notre monde actuel, ne perdons pas ce jour de joie et de grâces qu’est le dimanche chrétien, ne participons pas, même involontairement, à la paganisation du dimanche. Alors faisons que le jour du Seigneur soit le seigneur des jours.

Abbé Brice Meissonnier, fssp
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