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19 décembre 2008 5 19 /12 /décembre /2008 18:55
Désolé, chers lecteurs, si je vous fais faux-bond depuis quelques semaines. J’ai une surcharge de travail et suis en train d’écrire un ouvrage qui me demande beaucoup de recherches.On se demande d’ailleurs parfois pour qui l’on écrit. Il est certain que le nombre de lecteurs diminue, et cela est dû en partie à la disparition de la classe des gens qui n’étaient pas écrasés sous la nécessité de travailler dur pour vivre. On dit que le travail est noble, ce n’est pas systématiquement vrai. Je suis frappé de voir...

(la suite de cet article d'Yves-Marie Adeline est à lire sur son site en cliquant ici.)
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19 décembre 2008 5 19 /12 /décembre /2008 18:54
Philippe Pichot-Bravard est un jeune historien, né en 1974, qui avait publié, jusqu’ici, deux romans historiques et un récit (L’Epopée de la Vendée). Sa première étude historique reprend, en le développant, un mémoire de sciences politiques soutenu, il y a quelques années, à l’université de Paris II.

L’idée la plus communément répandue est que les catholiques ont apporté un soutien massif au coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte puis au Second Empire. Ingrat, Napoléon III aurait rendu la vie difficile à l’Eglise et « lâché » Pie IX qui a essayé, jusqu’au bout, de sauvegarder son domaine temporel.

Les choses sont moins simples. Les positions des uns et des autres – Veuillot par exemple – ont connu des variations dans le temps. Le mérite de l’étude de Pichot-Bravard, qui s’appuie notamment sur un examen très attentif des résultats électoraux du Maine-et-Loire, est de mettre en lumière ces variations, leurs raisons et les enjeux.

Il caractérise justement l’idéologie du Second Empire comme un « mélange d’autorité et de démocratie plébéienne », ce qu’on appelle le « césarisme ». Napoléon III ne fut pas un contre-révolutionnaire (ni Napoléon Ier d’ailleurs). Au lendemain du coup d’Etat du 2 décembre, Louis Veuillot, pourtant, le croit : « La révolution du 2 décembre est une véritable contre-révolution. » Certes « les gens qui tiennent le pouvoir […] ne sont pas chrétiens mais, écrit Veuillot le 16 décembre, […] de bons diables, point voltairiens, point philosophes, point gallicans ». Quelques jours plus tard, il va plus loin encore estimant que Louis-Napoléon Bonaparte combat les principes de la Révolution « avec une vigueur inconnue, et que n’a osé montrer depuis cinquante ans aucun pouvoir ».

Veuillot, en la circonstance, ajoute l’illusion à l’injustice (Louis-Napoléon plus contre-révolutionnaire que Charles X ?). Il reviendra de ses illusions. Défenseur du pape et de l’Eglise, son journal, L’Univers, sera interdit en 1860.

L’épiscopat, lui, tout en étant divisé, variera dans son attitude face au régime. A une époque où l’influence du clergé est encore importante, notamment dans les zones rurales, les consignes de vote de l’épiscopat déterminent en partie les résultats électoraux. Philippe Pichot-Bravard remarque : « Pour bien comprendre le vote de chaque commune, il faudrait disposer d’indications précises sur l’attitude du clergé local. L’influence de celui-ci reste souvent déterminante, et le restera encore longtemps. En Ille-et-Vilaine, il suffit que l’évêque de Rennes donne des consignes de vote précises à l’occasion du plébiscite de 1852 pour que les abstentions légitimistes du 20 décembre 1851 se changent en votes positifs. A l’inverse, le clergé nantais, imitant son évêque, demeure légitimiste. Il en est de même de Mgr Baillès, évêque de Luçon qui, après plusieurs démêlés avec les autorités de l’Etat, abandonne son siège épiscopal au vicaire général de Coutances. Or la Vendée et la Loire-Inférieure comptent au rang des départements les plus réticents à l’égard du nouveau régime. »

Le bienheureux Pie IX

Philippe Pichot-Bravard analyse de manière plutôt claire les raisons qui ont incité Louis-Napoléon Bonaparte à intervenir à plusieurs reprises en Italie, d’abord en faveur de Pie IX, puis pour soutenir le Piémont-Sardaigne (donc non en faveur de Pie IX), puis à nouveau pour aider le pape à garder une part de souveraineté temporelle. L’image de Napoléon III en a été brouillée : « La chute de l’Empire entraîne, dans les jours qui suivent, la chute de Rome dont la France interdit la route au Piémont depuis trois ans. L’Empire passera donc pour le dernier défenseur de la souveraineté du pape qu’il a pourtant contribué à fragiliser. »

Philippe Pichot-Bravard est moins convaincant, disons plus superficiel, lorsqu’il évoque Pie IX. Sur ce pape, il semble ne connaître qu’un livre, celui du chanoine Aubert, qui reste une référence mais qui date d’un demi-siècle.

Et surtout il répète, à cinq ou six reprises, le même anachronisme : le Syllabus de 1864 aurait condamné le « modernisme », les « catholiques modernistes ». Pichot-Bravard nous dit même : « Le Syllabus condamne avec netteté ce qu’il nomme “les erreurs du modernisme”. » Le modernisme n’existait pas en 1864, le mot ne se trouve pas dans le Syllabus. Il apparaîtra, au sens actuel, au début du XXe siècle.

• Philippe Pichot-Bravard, Le Pape ou l’Empereur. Les catholiques et Napoléon III, Editions Tempora (11, rue du Bastion Saint-François, 66000 Perpignan), 204 pages.

YVES CHIRON

Article extrait du n° 6742 de Présent du Samedi 20 décembre 2008

Je vous rappelle que Philippe Pichot-Bravard sera l'invité du Forum le 11 février prochain
.
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19 décembre 2008 5 19 /12 /décembre /2008 18:52
« Génération benoit XVI, espérance de demain »

— Pourquoi cet ouvrage ?

— Après de nombreuses années d’expériences comme enseignant et éducateur, je me suis rendu compte qu’il n’y avait plus d’ouvrages simples qui présentent à la fois une introduction générale à la vie spirituelle mais également une apologétique chrétienne pour les adolescents de notre époque. La principale difficulté que j’ai rencontrée était d’arriver à construire des questions-réponses autour d’un personnage fictif, Jean, qui symbolise le jeune chrétien du XXIe siècle. C’est donc un récit vivant avec une histoire suffisamment réaliste dans laquelle le lecteur est impliqué directement.

Jean est un adolescent de 14 ans. Il est catholique de tradition familiale, convaincu, mais maladroit par manque de formation.

Ainsi, il va voir en rêve successivement saint Augustin, saint Grégoire le Grand, saint François de Sales, et enfin saint Thomas d’Aquin.

— Cela signifie-t-il que ce livre ne s’adresse qu’aux garçons à partir de 13 ans ?

— Non. A la suite des conseils donnés par mes différents correcteurs, j’ai élargi le public en incluant également les filles de cet âge. Plusieurs d’entre elles m’ont contacté par courriel pour me faire part de leur satisfaction. Il en est de même pour les garçons. Je m’adresse surtout aux adolescents de tradition chrétienne qui souvent, durant cette période de leur vie, se posent des questions existentielles qui demandent des réponses précises et simples.

— Mais pourquoi le proposer également aux parents ?

— Je reprendrai une réponse communiquée par une de mes correctrices : « C’est une bonne lecture, qui rafraîchira la mémoire des parents, et ouvrira l’intelligence des jeunes en les amenant à réfléchir correctement sur des sujets accaparés par le relativisme intellectuel de notre temps : la vérité, la liberté et l’amour. » Les parents pourront ainsi appréhender avec leurs enfants des questions fondamentales comme celle de l’amour humain et du lien qu’il y a à établir avec l’amour divin, principe et fin de l’action humaine pour tout chrétien. Une chose est sûre : il est facile d’accès pour les adolescents bien que les sujets traités soient complexes.

— Vous mentionnez qu’il s’agit du tome 1, pourquoi ?

— Tout simplement parce que, en moins d’un mois, la première édition est presque épuisée. Les parents et adolescents en sont contents et attendent davantage. Aussi, avec mon éditeur, Lionel Marcilleau, nous sommes convenus de créer la collection « Adolescents aujourd’hui, saints de demain » pour les 12-17 ans qui a pour fin de renforcer la foi des jeunes gens et de la mettre en œuvre. Dans la continuité du tome 1, il s’agira de donner aux adolescents des réponses pratiques adaptées à la psychologie de cet âge. Le tome II est prévu pour la rentrée 2009.

— Comment se procurer cet ouvrage ?

— Le mieux est de l’acheter dans vos librairies catholiques ou de les commander directement à la Barque des Apôtres, la maison d’édition (internet) ou auprès de DPF. Il est en vente un peu partout même sur librairie catholique.com ou sur Amazone.fr. J’invite les parents et les grands-parents à l’offrir à leurs enfants et petits-enfants pour Noël.

Propos recueillis par François Franc

Article extrait du n° 6742 de Présent, du Samedi 20 décembre 2008

M. l'abbé Régis Spinoza sera l'invité des Rendez-vous du Forum Catholique, le lundi 5 janvier 2009.
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18 décembre 2008 4 18 /12 /décembre /2008 15:15

Dans le cadre du Motu Proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007, Monseigneur de Germiny, évêque de Blois,
restaure la célébration de la messe en la forme extraordinaire du rite romain, dite du Bienheureux Jean XXIII, à Blois.

La première messe selon cette forme aura lieu, comme indiqué dans la Nouvelle République et dans Notre Vie

 

Dimanche 21 décembre 2008, à 9h00,
messe chantée
en l'église Notre-Dame des Grouëts,
à Blois.
 

 

Elle sera célébrée par le père Viot, curé de la paroisse St-Pierre de Cabochon et Notre-Dame des Grouëts à Blois.

Cette messe sera célébrée chaque dimanche et fête, à 9h00, par le père Viot ou par un prêtre de la Fraternité Saint-Thomas Becket.

A noter : Messe chantée de Noël, le 25 décembre, à 9h00.


Pour information
:
l'église Notre-Dame des Grouëts se situe dans le quartier des Grouëts, à 3 km de Blois, sur la route d'Onzain et de Tours (ouest de Blois), sur la rive droite de la Loire. Le village des Grouëts fait l'objet d'une signalétique. L'église est au centre du village.
Merci de ne pas stationner devant l'église elle-même : en suivant la route qui passe devant l'église sur 50 mètres, vous pourrez disposer de places de parking nombreuses et pratiques.

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15 décembre 2008 1 15 /12 /décembre /2008 09:14
C'est ce soir, lundi 15 décembre, qu'aura lieu le Rendez-vous avec Jean-François Mayer, auteur du livre "Internet et Religion", publié chez Infolio Editions et distribué en France par "Volumen".
Un certain nombre de questions ont déjà été posées à l'invité sur le Forum dédié à son intervention, forum auquel on peut accéder en cliquant ici.
Le débat se tiendra à partir de 18h30 et jusque vers 22h.



Voici ci-dessous la recension qu'a effectuée Yves Chiron dans l'Homme Nouveau, au sujet du livre de J.-F. Mayer.

Lectures étrangères
Internet et religion


Jean-François Mayer, historien suisse, spécialiste des religions et des nouveaux mouvements religieux, a consacré plusieurs ouvrages aux courants religieux contemporains (le mouvement swedenborgien, les Mormons, le Temple solaire). Cette fois, il consacre un livre très documenté et pertinent sur la place de la religion sur internet.
Son livre dresse un état des lieux et offre un panorama réfléchi de la situation. On peut parler de la « révolution internet » (plus d’un milliard d’utilisateurs aujourd’hui). On pourrait résumer la nouveauté et les performances d’internet en trois caractéristiques : l’instantanéité de la communication, la démultiplication de la relation et la disparition de l’espace.
La religion occupe, sur la « toile », une place qui n’est pas marginale : il existe plus d’un million de sites religieux actifs (par exemple, plus de 6.000 sites mormons et près de 10.000 sites païens). Comme le souligne Charles de Laubier : « Tout internaute peut devenir lui aussi producteur d’information, tout en étant consommateur d’information ». La médiation est réduite au minimum, avec les risques que cela comporte d’informations non vérifiées, voire de rumeurs ou de bobards répandus à la vitesse de l’éclair.

L'Eglise pionnière

Le Saint-siège a un site officiel, depuis 1997. Pour la première fois aussi, le 22 novembre 2001, Jean-Paul II a envoyé par e-mail, d’un simple clic, une exhortation apostolique, Ecclesia in Oceania, à 50 évêques et nonces des antipodes. L’Eglise catholique a été pionnière aussi dans la réflexion religieuse et éthique sur internet en publiant, en février 2002, deux documents du Conseil pontifical pour les communication sociales : L’Eglise sur Internet et Ethique en Internet.
Comme le souligne Jean-François Mayer, en faisant référence à ces deux documents, Internet est un instrument de communication ambivalent : « d’une part, contribution à l’éducation et à l’enrichissement culturel, au dialogue, etc. ; d’autre part, des moyens qui peuvent aussi être utilisés pour ”exploiter, manipuler, dominer et corrompre“. »

Évangélisation et prosélytisme

Toutes les religions, tous les courants religieux, et nombre de sectes, recourent à internet pour se faire connaître. Du simple site d’informations au culte religieux diffusé en direct, en passant par le dialogue interactif, toutes les gammes de la communication religieuse sont utilisées par les divers cultes et religions. Un site juif permet de faire déposer en direct un petit papier d’invocation dans le Mur des Lamentations. Des sites musulmans répondent aux interrogations des fidèles en donnant des fatwas (des commandements selon le droit musulman), d’autres permettent de se convertir en ligne en récitant la shahada (la profession de foi musulmane) et en rendant publique sa conversion par la publication de son nom. Des sites hindous permettent de faire ses dévotions sur écran, etc.
Quand des sites catholiques proposent des heures d’adoration eucharistique peut-on dire que l’ordinateur devient « un relais de la présence réelle du Christ sur l’autel », qu’on entre dans « une nouvelle ère de l’Adoration eucharistique » comme dit le site américain Visitez le Sauveur ? La visualisation par la magie de l’électronique ne remplacera pas la présence physique. Et l’environnement profane que nécessite l’utilisation de l’ordinateur ne saurait équivaloir, pour la sanctification, la fréquentation d’un lieu consacré. Le problème s’est déjà posé, il y a plusieurs décennies, lorsque sont apparues les premières messes radiodiffusées puis télévisées.
J.-F. Mayer rappelle néanmoins que « selon l’enseignement catholique, un fidèle peut recevoir l’indulgence plénière lors de la bénédiction urbi et orbi donnée par le pape le dimanche de Pâques même s’il n’est pas présent sur la place Saint-Pierre, en suivant ce rite avec recueillement à la télévision ou à la radio. »
Le formidable essor d’Internet ces quinze dernières années n’a pas bouleversé les religions. Jean-François Mayer estime que leur caractère universel en a été renforcé. Il relève aussi que les forums de discussion religieuse favorisent la connaissance et permettent des approfondissements (même si des « liseurs » peuvent verser aussi dans la réaction passionnée et irréfléchie).
Mais les risques ne sont pas moindres. La multiplicité des opinions émises sur un même sujet ou un point de doctrine peut troubler des esprits peu assurés dans la foi ou en recherche. L’accès immédiat au contenu de toutes les religions et mouvements religieux peut aussi favoriser une « religiosité vagabonde », un patchwork spirituel.
Internet ne sauvera pas les religions. C’est un nouveau moyen de communication à utiliser avec précaution.
Yves Chiron

Jean-François Mayer, Internet et religion, Infolio éditions (CH – 1124 Gollion), 188 pages, 17 euros.

Article paru dans le numéro 1432 de l'Homme Nouveau, p.22, reproduit avec l'aimable autorisation de l'Homme Nouveau

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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 11:55
Après la publication, le 22 février 1987, de l’Instruction "Donum vitae" sur le respect de la vie humaine naissante et la dignité de la procréation, les sciences biomédicales ont fait d’énormes progrès qui ouvrent de nouvelles perspectives thérapeutiques. Ces techniques ne manquent pas toutefois de susciter de sérieuses interrogations qui n’avaient pas été explicitement abordées dans ce document.

C’est pourquoi la Congrégation pour le Doctrine de la foi publie, vendredi 12 décembre 2008, le document intitulé "Dignitas personae", élaboré avec l’aide de l’Académie pontificale pour la Vie ainsi que le concours d’experts du monde entier. Ce texte, approuvé par le pape Benoit XVI, aborde, à la lumière des critères énoncés par l’Instruction "Donum vitae", de nouvelles questions.

Un texte à découvrir en cliquant ici.


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9 décembre 2008 2 09 /12 /décembre /2008 11:30
Crédits photo : Olivier FiguerasMichel De Jaeghere, né en 1957, est un journaliste et écrivain français.
Français d’origine flamande, il a une formation de juriste et d'historien. Après avoir travaillé à Valeurs Actuelles puis avoir été rédacteur en chef du Spectacle du Monde, il est actuellement directeur des Hors Série du Figaro qu'il a créés en 2001.


Œuvres
Enquête sur la christianophobie, éditions Renaissance Catholique, 2005
Le Menteur magnifique - Châteaubriand en Grèce, éditions Les Belles Lettres, 2006
La repentance : histoire d'une manipulation, éditions Renaissance Catholique, 2007

A l'occasion de la sortie d'Ite missa est, il répondra aux questions des liseurs du Forum Catholique, ce mardi 9 décembre à partir de 18h30. On peut dès à présent poser de premières questions, afin de lui permettre de préparer quelques réponses à l'avance.
Il est possible de s'inscrire jusqu'à 12h au forum pour ce seul débat. Ecrire pour cela à l'adresse admin@leforumcatholique.org en indiquant : ses nom et prénom, le nom de plume sous lequel on souhaite intervenir sur le forum, et les motivations qui sont les siennes pour prendre part au rendez-vous.
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8 décembre 2008 1 08 /12 /décembre /2008 11:28
C'est bien volontiers que je relaye ici ce document qui m'est adressé par un liseur du Forum Catholique. XA

Genèse de l'application du Motu Proprio du 7/07/2007, à Blois


Ce témoignage mêlera faits et leçons à tirer pour l'exportation, mutatis mutandis, de cette entreprise dans d'autres diocèses.


La réaction initiale de l'évêque de Blois au Motu Proprio

Il a d'abord fallu faire un état des lieux de la situation du diocèse. Partir de la situation de ce diocèse et de cette ville.
Dans le diocèse de Blois, l'Ordinaire du lieu a pris l'initiative de centraliser à l'évêché la dynamique lancée par le Motu Proprio.
Le 12 juillet 2007, il a adressé une lettre «aux prêtres et aux diacres, aux personnes consacrées et à tous les fidèles laïcs » que l'on peut résumer par cet extrait :
«  Le Motu proprio entrera en vigueur le 14 septembre prochain. D’ici là, je vous demande de prier, de lire le texte de Benoît XVI chargé, comme Pierre, de confirmer ses frères dans la foi née du mémorial pascal célébrée dans l’Eucharistie (cf. Lc 22, 31-32). Après les échanges que vous aurez eus, faites-moi parvenir par écrit ou par courriel (une adresse électronique était jointe ici, ndlr) vos réactions avant le 31 août. Fort de votre réflexion et de celle suscitée dans l’Église, je prendrai les dispositions nécessaires au bien du diocèse de Blois qui m’est confié ».

Ce n'est pas la logique du Motu Proprio, qui fait du curé le premier échelon de centralisation des demandes.
Peu importe, ne faisons pas les difficiles, c'est le résultat qui compte ! Il eût été regrettable de s'arrêter à cela.

Des lettres furent adressées. En quelle quantité ? Demandant quoi ? On ne sait.
Le 13 septembre 2007, l'évêque y répondit par une lettre publique à nouveau. Il y écrivait ceci : «  À ma connaissance, il n’existe pas dans le diocèse de Blois de groupe stable de fidèles désireux de reprendre l’usage de la Liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970. En conséquence, je ne nomme aucun prêtre pour célébrer la messe et les sacrements selon le missel de 1962 et les rituels anciens dans une église ou chapelle du diocèse ».
Cela ressemblait fort à une fin de non-recevoir. Tentant d'en déduire que l'évêque n'était pas coopérant, n'est-ce pas ? Surtout, nulle information n'avait filtré sur le nombre de demandes, et par qui. Combien à Blois même par exemple ?

Il se disait que l'évêque n'était pas proche de la Tradition, que son entourage lui était même très opposé et que donc, etc. L'auteur de ces lignes, désireux de ne pas en rester là, se souvient qu'on lui a souhaité bien du courage.

La constitution d'un groupe stable

A Vendôme, la deuxième ville du diocèse, une initiative fût lancée : des fidèles se regroupèrent. Après bien des péripéties, liées notamment à des stratégies divergentes (diplomatie ou quasi-syndicalisme), elle aboutira à une décision favorable de l'évêque au début de l'été 2008, pour une mise en oeuvre en septembre. L'abbé Gac, modérateur de la Fraternité Saint-Thomas Beckett, se voyait confier la charge d'assurer cette messe. Messe chaque dimanche, à 17h30, dans un sanctuaire marial excentré par rapport à Vendôme. Des modalités pratiques ... pas pratiques selon certains, mais qui avaient le mérite de faire passer le principe d'une telle messe.

Vendôme n'est pas Blois, siège épiscopal. Sans esprit revanchard et faisant fi des on-dit et des discours pessimistes, un minuscule noyau de laïcs se regroupa en juin 2008, pour faire la preuve qu'au moins à Blois, existait un groupe stable. Le bouche-à-oreille fit merveille pour identifier des fidèles demandeurs. Une lettre de demande déférente et précise fut préparée, relue par deux prêtres diocésains a priori favorables (l'un d'eux venait de faire publier dans le journal local son projet de remettre le grégorien à l'honneur dans sa paroisse). Dans ce courrier, le groupe sollicitait de l'évêque un rendez-vous pour discuter de la mise en place d'une messe en forme extraordinaire à Blois. Des éléments démographiques y étaient avancés, ainsi que la suggestion de deux lieux de culte possibles, choisis avec soin par le groupe pour leur fonctionnalité et leur relative disponibilité (pas de messe le dimanche matin). L'envoi en fut fait à la toute fin de juillet. Et l'on invita à la prière !

L'évêque reçoit une délégation du groupe

Quelques semaines plus tard, l'évêque fit savoir par son secrétariat qu'il convenait de prendre contact avec ce dernier pour arrêter la date et l'horaire d'un rendez-vous. Une délégation fut constituée et une date fixée au début de septembre.
L'entretien se passa de façon respectueuse et courtoise. Il apparut assez vite que le principe était acquis (à la grande surprise des demandeurs !) et que seules les modalités étaient en jeu. Au bout d'une demi-heure d'échanges, l'évêque dit : « J'en parle à mon conseil et je vous tiens au courant! ».

Le dit conseil se tint quelques jours plus tard. On devait apprendre peu après que satisfaction était donnée sur le principe, à charge pour l'un des prêtres approchés par le groupe stable de s'entendre avec un confrère, le deuxième prêtre approché, pour concrétiser le projet. L'une des deux églises suggérées était retenue : Notre-Dame des Grouëts.


La mise en place des modalités pratiques

Ce n'était pas le plus simple. Tout était à faire. Il convenait de ne pas dynamiter le projet par des modalités handicapantes : pas de rythme hebdomadaire, messe à horaire tardif ou décalé ... Voilà pour une large part la raison du long laps de temps écoulé entre l'accord de principe et la célébration de la première messe : 3 mois !

Après de nombreux échanges, le rythme hebdomadaire fut acquis, grâce à l'alternance entre le père Viot, curé de la paroisse, et les prêtres de la Fraternité St-Thomas Beckett. Autant de prêtres qui n'attendaient qu'une telle opportunité pour célébrer aussi la forme extraordinaire.

L'horaire, neuf heures du matin, n'est pas indécent. L'avenir dira s'il est possible de le repousser d'une ou deux demi-heures ... A tout prendre, il permet de dégager du temps pour le reste de la journée de dimanche.

Il reste à faire du ménage, cette église étant sous-utilisée. A s'assurer les services d'un organiste, d'une chorale, de servants de messe. Tout cela est en cours et déjà bien avancé.

Il reste à remercier Monseigneur de Germiny, l'évêque de Blois. Ne soyons pas des fils ingrats !

Y croire !

C'est la grande leçon à tirer ! Ne pas écouter les oiseaux de mauvais augure ! S'armer de bonne volonté, de patience ! Avancer avec constance, bon sens, tact et intelligence ! Ne pas demander la lune !
Et le résultat est là ! Pas totalement acquis encore, car le défi est d'avoir une paroisse dynamique et attractive ! C'est bien parti !
Pour la gloire de Dieu et de l'Eglise !

PS : si certains Catholiques d'esprit traditionnel cherchent un point de chute, venez à Blois, entre Orléans, Vendôme, Amboise et Tours ! Une ville bien agréable, proche de Paris par l'autoroute et le chemin de fer, porte du Val de Loire, de ses châteaux mythiques et de la fameuse Sologne. Des propriétés magnifiques partout ! Les Grouëts, c'est un quartier résidentiel, au bord de la majestueux et somnolent fleuve royal ! Idéal pour la retraite !

Pour tous, c'est aussi une pause adéquate lors de déplacements entre Paris ou le Nord et le Sud-Ouest, ou encore entre l'Ouest et Lyon !

Information pratique :
messe chaque dimanche et fête à 9h00, à partir du 21 décembre (4° dimanche de l'Avent), à Notre-Dame des Grouëts, à 3 km à la sortie de Blois sur la route de Tours. Noël : messe du jour à 9h00.

Blois, 4 décembre 2008



 
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2 décembre 2008 2 02 /12 /décembre /2008 13:29

Après la nomination de Mgr Marc Aillet comme évêque de Montauban sacré ce dimanche (Présent du 17 octobre), celle, toute récente, de l’abbé Jean-Pierre Batut (curé de la paroisse parisienne Sainte-Eugène-Sainte-Cécile, où les deux formes du rite romain cohabitent), comme évêque auxiliaire de Lyon est un bon signe pour la pacification liturgique. Tout comme la création par Mgr Cattenoz (évêque d’Avignon) de l’association sacerdotale Totus Tuus, qui rassemble des prêtres diocésains attachés sans exclusive à la forme extraordinaire du rite romain (cf. le site associationtotustuus.com).
C’est l’occasion aussi, après différentes interprétations du motu proprio du 07-07-07, de réfléchir aux diverses modalités de cette « indispensable pacification des esprits »
demandée par Benoît XVI aux évêques à Lourdes.


Le motu proprio ne contraint nullement les prêtres du rite romain de célébrer selon la forme extraordinaire ou selon la forme ordinaire : il a simplement libéré la messe dite de saint-Pie V de son injuste interdiction, en recommandant à l’Eglise son usage fécond par le plus de voies possibles. Il a offert aux fidèles une sorte de « droit opposable » à la messe traditionnelle, selon l’expression de l’abbé de Tanoüarn.

Par ce « bimorphisme » du rite romain, qu’on peut considérer comme un pis-aller nécessaire relativement à la crise, Benoît XVI a voulu surmonter de jure la querelle théologique autour de ce rite (mono ou bi-ritualisme) provoquée par la rupture liturgique du nouvel ordo de Paul VI. Les uns rejetant (ou « tolérant ») la messe traditionnelle au nom de l’unité du rite romain, les autres considérant que cette rupture nous plaçait de facto en face de deux rites irréductibles, plus ou moins ou pas du tout cohabitables.

Indépendamment des questions doctrinales qui demeurent encore, cette nouvelle donne suscite des propositions pratiques différentes, qui peuvent parfois être pommes de discorde. Ainsi la décision initiale (aujourd’hui revue et corrigée) des Guides et Scouts d’Europe (GSE) d’exclure la forme extraordinaire de leur pratique (cf. Présent du 17 octobre 2007, des 7 février et 20 mars 2008). Ou bien la suggestion de Christophe Geffroy de renoncer, à plus ou moins court terme, à un usage exclusif de la forme extraordinaire pour les communautés religieuses traditionnelles (cf. BenoîtXVI et «  la paix liturgique » aux éditions du Cerf, septembre 2008)  comme on demande aux GSE de le faire pour la forme ordinaire. La symétrie apparente n’est cependant pas totalement fondée.

Autant la décision initiale des GSE s’avérait contraire à la lettre et à l’esprit du nouveau motu proprio, autant le vœu de Christophe Geffroy apparaît comme une « opinion » respectable, en tant qu’option prudentielle d’intention missionnaire : qui peut le plus peut le moins !? A la condition précisément de ne pas en faire une obligation universelle, autoritaire et dogmatique, et de laisser la liberté à d’autres options (prudentielles) tout aussi défendables – sans aucune « ambiguïté détestable », comme il dit – du point de vue du bien commun de ces instituts sacerdotaux, qui n’est pas le même que le bien commun des Scouts d’Europe (mouvement de laïcs).

L’ouverture et la réciprocité (qu’on peut éventuellement souhaiter) n’est pas une obligation bilatérale, en des termes égalitaires. Etant donné, d’une part, le déni de justice et la persécution subis par les uns (et non par les autres) ; d’autre part, la différence objective des deux formes avec les « insuffisances de la réforme liturgique » (relevées par le cardinal Ratzinger) et la « primauté d’honneur » de l’ancienne en raison précisément de son usage vénérable et antique ; enfin, étant donné la nature et le statut des communautés envisagées dans leur finalité et leur histoire différentes… Ces objections peuvent s’adresser par exemple à ceux qui font un devoir impératif au pèlerinage de chrétienté (Paris-Chartres) de s’ouvrir à la forme ordinaire : ne pas l’exclure « par principe » ne signifie pas forcément l’adopter pratiquement (cf. l’article de Jean Madiran du 20 septembre dernier).

Autrement dit, il y a plusieurs demeures dans la tradition, qui demeure une réalité d’autant plus analogique qu’on est en crise. L’erreur serait de vouloir imposer une voie univoque, monolithique, sans la prudence que réclame le bien commun des parties et de tous dans l’Eglise.
C’est, semble-t-il, l’esprit de Benoît XVI, tant dans son motu proprio que dans sa volonté de réforme de la réforme. Un esprit qui réclame, certes, un grand respect mutuel et une grande patience pour renouer progressivement et authentiquement avec la tradition. Dans la vérité, la justice et la charité.

REMI FONTAINE

 

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1 décembre 2008 1 01 /12 /décembre /2008 07:09
Bernard Viallet a été directeur d’école primaire et a enseigné pendant trente ans dans des écoles particulièrement difficiles de banlieues parisiennes. Retraité depuis juillet 2007 et dégagé ainsi d’une certaine réserve, l’auteur entend sensibiliser les consciences par le témoignage de son expérience en ZEP et proposer des pistes de réflexions pour enrayer cette « crise » entre théorie et pratique qui sévit au sein de l’Éducation nationale.

Il a publié en mai 2008, aux éditions Tempora, Le mammouth m'a tuer. C’est le récit, dans un style très vivant, du quotidien d’un enseignant qui se dévoue pour ses élèves autant que les limites de l’appareil administratif du « Mammouth » le lui permettent.
Les difficultés rencontrées sont multiples : effectifs trop nombreux pour des professeurs souvent inexpérimentés, barrière de la langue, appareil administratif lourd voire incohérent, élèves-cobayes des modes d’apprentissage, violences physiques et verbales, etc. L’ « équité des chances » pour tous, souhaitée par l’Éducation nationale, est bien souvent absente dans les ZEP (zones d’éducation prioritaires).
Loin de toute idéologie, ce sont des faits concrets, des difficultés vécues qui sont rapportés ici pour favoriser un changement en profondeur de l’école primaire qui paraît tellement nécessaire.


15,90 € - 288 p.
14,5 x 22 cm
9 78 2916 0533 01, Tempora, 2008, France.
Préface de Marc Le Bris, auteur de Et vos enfants ne sauront pas lire… ni compter !Stock, 2004.

Bernard Viallet interviendra en direct sur le Forum Catholique, ce lundi 1er décembre 2008, à partir de 18h30. On peut lui poser dès à présent de premières questions, ce qui lui permettra de préparer éventuellement de premières réponses.

Il est possible de s'inscrire au forum pour ce seul débat. Ecrire pour cela à l'adresse admin@leforumcatholique.org en indiquant : ses nom et prénom, le nom de plume sous lequel on souhaite intervenir sur le forum, et les motivations qui sont les siennes pour prendre part au rendez-vous.
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