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3 octobre 2008 5 03 /10 /octobre /2008 12:00

Pie XII est mort le 9 octobre 1958. Déjà Benoît XVI, dans une récente allocution (13 septembre) a salué l’approche de ce cinquantième anniversaire. Il a rendu justice à ce que Pie XII a fait pendant la guerre, discrètement mais souvent efficacement, « en faveur des juifs persécutés ». On connaît l’atroce calomnie à ce sujet, qui a tant brouillé et brouille toujours l’image de Pie XII à l’extérieur et même à l’intérieur de l’Eglise.

Mais Benoît XVI a dit aussi autre chose.

Le Souverain Pontife a profité de cette circonstance pour lui rendre un hommage beaucoup plus général : quand on aborde sans préjugé idéologique, a-t-il dit, la haute figure de Pie XII, on ne peut pas ne pas être frappé, ne pas être conquis par sa vie exemplaire et par « l’extraordinaire richesse de son enseignement ». Voilà un ton nouveau dans l’Eglise.

L’extraordinaire richesse de son enseignement a développé toute son ampleur dans les années 1945-1958. Or, depuis cinquante ans, les documents pontificaux n’en parlaient plus, comme si Pie XII n’avait jamais existé ; ou bien, pis encore, réduisaient explicitement sa doctrine sociale à une seule allocution, celle du 1er juin 1941 !

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et de la révolution par laquelle elle s’est terminée en France, les catholiques français se trouvaient dans une grande désorientation, d’autant plus que très naturellement ils avaient été quasiment tous, évêques en tête, au nombre des « quarante millions de pétainistes » des années 1940-1942. Dans ce désarroi, il se trouva un laïc, Jean Ousset, pour créer un mouvement s’appelant « La Cité catholique », avec sa revue Verbe, militant pour « la royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ », préconisant des cercles d‘études ayant pour base solide « les documents pontificaux de Léon XIII à Pie XII », et pour objectif principal, comme il convient à de simples laïcs, « la doctrine sociale de l’Eglise », tellement ignorée alors dans la presse même catholique et jusque dans les séminaires. A partir de 1956 Marcel Clément y ajouta sa compétence inégalée et sa vénération personnelle pour la doctrine sociale de Pie XII. Celui-ci ayant en 1954 canonisé Pie X, le courant privilégiant son encyclique Pascendi contre le modernisme et sa lettre apostolique réfutant la démocratie-chrétienne de Marc Sangnier s’en trouva confirmé et renforcé.

Toute une génération de jeunes catholiques a dû ainsi aux « documents pontificaux » passionnément étudiés de n‘être pas désarçonnés ou emportés par les idéologies dominantes qui faisaient au même moment de singuliers ravages parmi le clergé, sa hiérarchie et les organisations d’« Action catholique ». Mais il a fallu très vite à cette génération s’apercevoir que plus elle ancrait ses certitudes vitales dans les documents pontificaux et plus elle sentait l‘épiscopat français s‘éloigner, manifester sa suspicion et finalement son hostilité.

La « doctrine sociale » de l’Eglise n’est pas une annexe facultative pour un catholique. Marcel Clément surtout, son Pie XII en main, montrait et démontrait à quel point elle est consubstantielle à l’ensemble de la doctrine religieuse. La plupart des coups portés à la foi proviennent aujourd’hui, disait Pie XII, d’erreurs sur l’homme, sur l’histoire, sur la société. Par suite, en sens inverse, l‘étude sérieuse de la doctrine sociale conduisait logiquement à contredire beaucoup d’idées proprement religieuses à la mode dans le monde profane et par contagion à l’intérieur de l’Eglise. Et par exemple, à contester non seulement la « non-résistance » intellectuelle au communisme, mais aussi le « catéchisme progressif » soutenu par les évêques. Ceux-ci supportaient mal une telle contradiction. Et ainsi commença une guerre faite dans l’Eglise à d’insolents contradicteurs, dénoncés désormais comme « intégristes ».

JEAN MADIRAN

 

Article extrait du n° 6687 de Présent du Vendredi 3 octobre 2008
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3 octobre 2008 5 03 /10 /octobre /2008 09:15

Tous les matins, Laurent Gerra est présent sur les ondes de RTL aux alentours de 8h50. Voilà plusieurs jours que je l'écoute et qu'il "imite" le Saint Père, le pape Benoit XVI. Ses propos sont odieux, où en parlant au nom du pape il l'affuble notamment d'une femme, évidemment prénommée "Ulla" (sic). Ce matin encore, on pouvait entendre des propos parfaitement blasphématoires, avec des parallèles entre le Jésus de Lyon et le Christ en Croix, entre les bugnes lyonnaises "plus sucrées que les hosties", et j'en passe. Il y a là, je le crois, une occasion d'écrire à RTL pour faire part de notre affliction. Pour vous faire une idée, si vous n'avez jamais subi ces propos, vous pouvez écouter en ligne les podcasts des passages à l'antenne de M. Gerra en cliquant ici et en choisissant la rubrique adéquate.
Pour écouter son intervention de ce jour, cliquez ici. Le passage propre à Benoit XVI débute à la 5ème minute.

A toutes fins utiles, voici les coordonnées de RTL : 

Le site http://www.rtl.fr  est édité et hébergé par :
RTL net, S.A.S. au capital de 1 240 912 euros, enregistrée au R.C.S. de Paris sous le n° B 388 613 069
Siège social : 22, rue Bayard - 75008 Paris
Directeur de la publication : Axel Duroux
Téléphone : 01 40 70 43 50
Pour toute question relative à l’ANTENNE de RTL, contactez :
relation.auditeur@rtl.fr
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2 octobre 2008 4 02 /10 /octobre /2008 14:00
Interrogé ce jour sur RMC, Jean-François KAHN a été amené à répondre au "questionnaire des Grandes gueules".
Je vous cite l'extrait de mémoire.

RMC : Les revenus ?
JFK : Les revenus, c'est ma retraite. Euh, oui, c'est ça, c'est ma retraite
RMC : Combien vous avez de retraite à peu près ?
JFK : Je dois avoir, euh, 40.000 francs.
RMC :  40.000 euros
JFK : Oui, 40.000 euros plus les droits d'auteur, les...
RMC : Non, 40.000 euros, je ne pense pas.
JFK : 35.000, euh, si 35.000 euros par mois
RMC : Alors, 35.000 euros ou francs ?
JFK : Trente-cinq mille euros par mois de retraite, et puis notamment si je fais des livres, des choses, si je fais...

Sans commentaire.

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1 octobre 2008 3 01 /10 /octobre /2008 16:07

Lisu dans le dernier Minute, en page 16 :

Mardi 23 septembre, « On en parle » sur LCI
Philippe de Villiers a décidément le sens de la formule. Pour preuve cette attaque contre Jean-Louis Borloo, le ministre de l'Ecologie : « La taxe piquenique, moi je suis concerné. Avec le Puy-du-Fou, on en voit des gens qui viennent piqueniquer : l'assiette plastique et paf, taxe Borloo. Quant à la taxe gobelet, lui il s'en fout, il boit au goulot ! »

Version video :

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1 octobre 2008 3 01 /10 /octobre /2008 10:13

La presse écrite est malade. C'est un fait. Symptôme parmi d'autres, il suffit d'ouvrir « Le Figaro » dans sa nouvelle présentation pour mesurer comment le plus vieux titre de la presse quotidienne nationale est devenu semblable à ces journaux gratuits qui sont distribués comme les tracts d'autrefois, le matin devant chaque station du métro parisien.
Cette maladie ne vient pas du fait que les gens ne veulent plus lire, comme on le croirait après une analyse superficielle. Le mal est plus profond selon Jean Madiran, fondateur du quotidien « Présent ». « La plupart des journalistes professionnels se déclarent journaliste d'"information", leur métier consiste comme ils disent à "faire de l'info" et s'ils ont des convictions,ils prétendent ne les exprimer qu'en dehors de leur métier de journaliste. »
La crise de la presse écrite est donc avant tout une crise de l'opinion, elle provient de l'autodestruction de la liberté de pensée dans les sociétés occidentales, soumises à un arsenal répressif dont en France la simple évocation de la loi Gayssot suffit à évoquer l'efficacité.
« Avec ou sans poursuite, écrivains, hommes politiques, journalistes se trouvent incités à une autocensure qui, c'est observable, fait de plus en plus partie de leur déontologie. »
On nous dira que si les journalistes n'ont plus d'opinion, c'est signe qu'ils sont enfin devenus objectifs. Mais même cette objectivité est un leurre : « En réalité, tandis que la presse d'opinion est une presse qui dit son opinion, la presse d'information est une presse qui cache l'opinion de ceux qui la financent, mais l'insinue imperceptiblement. » Et quelle peut bien être l'opinion des financiers, sinon, encore et toujours, ce « politiquement correct » obligatoire hors duquel on ne saurait faire d'argent.
On a connu, avec l'efficacité que l'on sait en Allemagne et en Italie « l'économie dirigée » des régimes fascistes.Notre démocratie autoproclamée libérale vit sous le régime de l'opinion dirigée et personne ne crie au fascisme. Après la mort des grandes idéologies rivales qui ont si tristement illustré le XXe siècle, la soft-idéologie que l'on nous impose est sans doute la plus efficace de toutes. On retrouve avec plaisir le style si décanté,si percutant dans sa sobriété de Jean Madiran et sa capacité rare à viser toujours à l'essentiel. Cette petite Enquête sur la maladie de la presse écrite pourrait bien annoncer une enquête plus vaste sur la paralysie de l'opinion dans les pays développés et sur l'immense esclavage mental qui s'en trouvera induit mécaniquement. ■
Joël Prieur
Jean Madiran, Enquête sur la maladie de la presse écrite, éd. Via romana, 64 pp., 14 euros port compris.

Article paru dans le numéro 2378 de Minute daté du mercredi 1er octobre 2008, p.14

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29 septembre 2008 1 29 /09 /septembre /2008 13:28

Luc Perrin, qui fut au nombre des intervenants, nous livre son compte rendu à la suite du colloque organisé hier à Versailles autour de l'application du Motu proprio Summorum Pontificum. D'après l'un des organisateurs, c'est entre 700 et 750 personnes qui y ont participé.

A lire en cliquant ici.

Autre intervenante, et fer de lance du GREC (Groupe de Réflexion entre Catholiques) Marie-Alix Doutrebente nous livre également son point de vue. A lire en cliquant là

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29 septembre 2008 1 29 /09 /septembre /2008 10:44

Chers liseurs du Forum Catholique,

Un rapide message pour vous informer du fait qu'une Rencontre Inter-Liseurs sera organisée le samedi 22 novembre prochain à Paris.

La journée commencera dans la matinée par une messe qui devrait être célébrée aux alentours de 11 heures. Elle se poursuivra par un déjeuner, prolongé dans l'après-midi.

Ces Rencontres Inter-Liseurs sont l'occasion de mieux se connaître et ont toujours pour effet d'augmenter les liens de charité entre intervenants.

Nous serions heureux si vous avez la possibilité d'y prendre part. Alors, notez dès à présent la date.

Nous vous communiquerons ultérieurement les modalités pratiques, qui restent à définir.

D'ici là, auriez-vous la gentillesse de nous confirmer votre venue, ce qui nous permettra de mieux apprécier les capacités à prévoir notamment au niveau du restaurant pour le déjeuner ? (Précision : nous ferons en sorte qu'un menu soit proposé à un tarif accessible à tous.)

Adresse de contact pour confirmer votre venue : admin@leforumcatholique.org

Merci d'indiquer le nombre de personnes présentes (adultes et enfants) !

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26 septembre 2008 5 26 /09 /septembre /2008 19:45
Denis Sureau analyse le dernier livre de Christophe Geffroy, Benoît XVI et la « paix liturgique » , paru aux éditions du Cerf. C'est à lire sur le Forum Catholique, en cliquant ici.

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26 septembre 2008 5 26 /09 /septembre /2008 08:42

Le 5 septembre dernier, paraissait sur le net un article anonyme publié sous le titre Les deux ans de l’IBP : un bilan . Et ce sur un blog tout aussi anonyme que quasi-inactif jusqu'alors : http://terredechretiente.blogspot.com/ .
Quels que puissent être les arguments développés dans ces lignes, je me suis opposé à leur publication sur le Forum Catholique. Un liseur du forum en a même fait les frais, puisque j'ai été amené à procéder à la suspension de son compte, pour non respect des consignes alors données.

L'article en question est ensuite tombé plus ou moins dans l'oubli et n'a alors pas donné l'objet à quelque réaction que ce soit. Il continua sans doute de circuler par voie de courriels...

La question restait de savoir qui en était l'auteur et à quelle fin il avait pu être écrit. Je dois à la vérité de reconnaître qu'avec quelques liseurs nous avons émis des hypothèses, sans pour autant donner satisfaction à notre curiosité.

Et voilà que ce jeudi 25 septembre, ce texte refait surface. Nous le retrouvons donc en ligne sur le site officiel du District de France de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, publié sous le nom de plume "Christian Marin".

      Continuer ou se précipiter : la position de la Fraternité

      Les deux ans de l’IBP : un bilan, par Christian MARIN

     
Le procédé me parait pour le moins contestable et révélateur.
Contestable parce qu'en publiant ce "bilan", la Fraternité Saint Pie X fait sien son contenu. Mais sans oser avancer à visage découvert, se cachant derrière un pseudonyme. Curieux procédé en effet, quand on sait que de nombreux prêtres de la dite Fraternité ont critiqué par le passé le Forum Catholique du fait même du recours aux pseudonymes pour publier ses commentaires et remarques. Quelle justification pourra donc trouver à l'avenir Monsieur l'abbé de Cacqueray, supérieur du District de France, pour attaquer les liseurs du Forum ?
Révélateur, le procédé l'est tout autant. Il se trouve manifestement parmi l'entourage des supérieurs de la Fraternité un certain nombre de fidèles dont les agissements et attitudes ne sont pas dignes de catholiques. La façon dont a été orchestrée la publication de cet article est on ne peut plus significative. On recourt dans un premier temps à la mise en ligne sur un blog anonyme et apparemment externe à la FSSPX, sentiment renforcé par l'affichage de liens externes à la Fraternité et d'un article consacré à la venue de Benoît XVI en France. A l'origine de ce blog, on trouva même quelques commentaires plus ou moins désespérés sur la situation de la Fraternité Saint Pie X, commentaires qui ont étrangement disparu depuis. C'était donc la première étape. Celle-ci n'ayant pas fait long feu, au vu du peu de retombées, il s'agissait alors de passer à la deuxième. D'où la publication sur le site de La Porte Latine elle-même.  Restait la question de savoir sous quelle identité produire cela. Rien de plus simple. On trouva un pseudonyme plus ou moins transparent.

Plusieurs questions se posent :
- pourquoi la FSSPX s'acharne-t-elle ainsi,
à l'instar des évêques de l'Eglise qui est en France, à attaquer l'Institut du Bon Pasteur ?
- comment M. l'abbé de Cacqueray supporte-t-il d'être aussi mal entouré par quelques laïcs qui donnent de la Fraternité dont il a la charge une bien piètre image ?
- à partir de quand peut-on considérer qu'il consent à ces façons d'agir si mal inspirées ?


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26 septembre 2008 5 26 /09 /septembre /2008 08:12

On n’a guère remarqué, semble-t-il, que Benoît XVI a dit aux évêques français :

« Le peuple chrétien doit vous considérer avec affection et respect. »

C’est bien normal, pensera-t-on.

Oui mais… ce n’est pas au peuple chrétien que Benoît XVI l’a dit.

C’est aux évêques. Cela dépend d’eux.

Benoît XVI le leur a glissé avec beaucoup de discrétion, mais aussi de netteté, entre une citation de saint Paul et une autre de saint Ignace d’Antioche, celle-ci affirmant que « tous ceux qui sont à Dieu et à Jésus-Christ, ceux-là sont avec l‘évêque », mais cela aussi adressé aux évêques, parce que cela relève d’abord de leur mission, « surnaturelle surtout », de créer les conditions nécessaires pour que le peuple chrétien puisse les considérer avec respect et affection.

Il y a donc des conditions nécessaires qui ne dépendent pas de nous, elles dépendent des évêques eux-mêmes. Naturellement, ils voudraient être aimés. Ne disons pas qu’ils ne font rien pour cela. On en voit plus d’un au contraire faire de grands efforts pour apparaître comme un chic type sympa, plein de simplicité et d’agrément dans la conversation, toujours prêt à l‘écoute, à l’accompagnement, au dialogue, vachement ouvert à la modernité et au progrès, toutes qualités individuelles supposées ou réelles, mais en tout cas complètement à côté de la plaque.

Pour ne pas remonter plus haut, ils ont fait l‘éloge du « grand mouvement » de Mai 68, dont l’idéologie et les acteurs sont encore très largement dominants dans la classe dirigeante (politique, audiovisuelle et religieuse) ; ils ont adhéré à ce « grand mouvement », ce fut, faut-il donc le rappeler, leur fameuse déclaration collective du 20 juin 1968, ils ont accueilli alors l’appel « à bâtir une société nouvelle », « d’autant plus, disaient-ils, que le Concile en avait pressenti l’exigence ». Ils ne savaient pas, ou peut-être ils ne savaient que trop bien, que ce grand mouvement était celui des « trois M » : Marx, Mao et Marcuse. Et depuis Mai 68, les organismes collectifs de l‘épiscopat ont sans cesse tenu à manifester plus ou moins ouvertement leur partialité temporelle toujours pour le même modernisme. Y compris pour la dialectique marxiste de la suicidaire « lutte contre toute espèce de discrimination ». Telle est la sorte de « conditions nécessaires » qu’ils ont créée dans le catholicisme français. Avec une stricte relégation sociologique, toujours en vigueur, infligée à ceux qui ne suivaient pas.

Si relégués que nous soyons, eh bien, à chaque messe partout, aux prières du canon, nous prions pour l‘évêque du lieu, et tels sont en tout cas le respect et l’affection que nous ne refusons jamais à sa fonction surnaturelle, même s’il nous rejette : affection, respect, vénération pour la succession apostolique sans laquelle les sacrements ne seraient plus valides et l’Eglise n’existerait plus. Cette vénération et cet amour vont à l‘être historique de l’Eglise, à sa continuité surnaturelle, à sa tradition, – à travers les péripéties, incertitudes et variations humaines : aucune d’entre elles, sans doute, n’est plus significative que celle que nous vivons en ces jours concernant le saint sacrifice de la messe.

En effet : non seulement nos évêques ont prétendu nous interdire la messe traditionnelle, non seulement leur missel du dimanche a osé enseigner pendant des années qu‘à la messe il y a seulement mémoire de l’unique sacrifice déjà accompli, mais encore ils n’ont pas clarifié la situation. La plupart d’entre eux semblent en être plus ou moins restés à la doctrine de l’article 7 première version et paraissent répugner à enseigner explicitement que chaque messe est le renouvellement non sanglant du sacrifice de la croix. Ils n’ont pas rectifié non plus leurs traductions contestées du Credo, du Pater et de leur Bible Bayard. Et ils s’arrangent pour pratiquement mutiler la liberté retrouvée de célébrer la messe traditionnelle sans aucune autorisation préalable. Alors, sans rien retirer à notre vénération pour la succession apostolique, et en écartant tout ce qui dans leurs individualités nous ferait hurler de rire ou d’indignation, la sorte d’affection que nous ne pouvons refuser à leurs personnes est une profonde et cordiale compassion.

JEAN MADIRAN

Article extrait du n° 6682 de Présent du Vendredi 26 septembre 2008

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