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19 juillet 2008 6 19 /07 /juillet /2008 12:43
par Jean Madiran

 Un correspondant romain m‘écrit : « Le Pape, avec le motu proprio [du 07.07.07] a fait un acte qu’on peut qualifier d’héroïque quand on connaît les vives oppositions à la messe traditionnelle dans la Curie romaine et dans les épiscopats, mais depuis lors il règne plus qu’il ne gouverne. Il cherche à donner un certain exemple liturgique par son cérémoniaire Mgr Guido Marini, mais il n’impose rien. Le point sur lequel il ne cède pas c’est la messe, ce n’est pas tout mais c’est déjà beaucoup. (…)

« Avec Mgr Bruguès devenu secrétaire de la congrégation pour l‘éducation, il ne faudra pas s’attendre à un redressement des séminaires et des universités catholiques. Mgr XXX quitte finalement la secrétairerie d’Etat où il exerçait une grosse influence sur les nominations épiscopales en France. Maintenant c’est à Bruguès que sera demandé un avis. Et le cardinal XXIII a pris la place du cardinal Lustiger à la congrégation des évêques. Il y a donc peu à espérer pour un changement d’orientation dans l‘épiscopat français. »

On peut trouver ce pronostic trop pessimiste. L’abbé Claude Barthe l’est un peu ou beaucoup moins dans son opuscule sur Les nominations épiscopales en France, encore qu’il souligne « les lenteurs d’une mutation » enclenchée par « ce tournant de l’histoire postconciliaire » opéré par Benoît XVI. L’abbé Barthe observe en effet qu’« un quart de l‘épiscopat français a été modifié depuis l‘élection de Benoît XVI » et cependant « le paysage épiscopal de l’hexagone est resté pratiquement inchangé » parce que « l’on persiste à laisser se coopter entre eux des évêques d’une génération qui gère aujourd’hui la faillite qu’elle a hier programmée ».

Justement : l‘épiscopat français ne sait pas, ne peut pas, ne veut pas voir qu’il s’agit d’une faillite ; qu’il s’agit d’un désastre qui est le sien. Il est effarant de constater avec quelle obstination cet épiscopat continue à jouer et imposer l‘émerveillement devant l‘évolution conciliaire, devant ses prétendus « acquis », et devant le fameux « esprit du concile » (ce soi-disant « esprit » récusé en bloc dès le premier grand discours de Benoît XVI à la Curie). Le progressisme du clergé diocésain et de sa hiérarchie a fait la preuve qu’il est en réalité un régressionisme.

L’attachement inouï de l‘épiscopat français à une triste liturgie supprimant tout agenouillement, imposant la communion dans la main, instituant la mise en scène spectaculaire d’un célébrant face aux fidèles, oui, cet attachement s’appuie silencieusement sur un méli-mélo à la fois doctrinal, canonique, administratif. Pour s’en tenir au plus visible : la nouvelle messe a fait l’objet d’une première édition « typica », c’est-à-dire officielle, promulguée par Paul VI dans sa constitution apostolique Missale romanum du 3 avril 1969, édition à laquelle plus personne ne se réfère, plus personne n’en parle, ce silence est celui d’une honte inavouée ; la seconde édition « typica » (remaniée) est de 1970 ; en 1975, ce fut la « typica altera » ; et en 2002, une nouvelle édition corrigée, la quatrième, présentée comme « typica tertia », c’est-à-dire « troisième », manière efficace de confirmer que l‘édition de 1969 est considérée désormais comme ne comptant plus et n’ayant jamais existé. Bref, une cascade de corrections subreptices, sans explication et sans autre argument exprimé qu’un automatique et aveugle argument d’autorité.

Donc, la quatrième édition, appelée troisième, celle de 2002, est en vigueur depuis six ans. On sait qu’une grande partie de notre clergé diocésain ne célèbre la messe qu’en langue française. Mais où en est l‘édition française ? Nulle part. Elle est à venir. La Croix nous l’annonçait le 23 janvier dernier : le « groupe de travail » chargé de la traduction ne s’est « mis en place » qu‘à l’automne 2007. Et, tenez-vous bien, « cela nous fait une traduction à l’horizon 2010-2012 ». Comme on vous le dit. Avec, donc, seulement huit à dix ans de retard. On n’arrête pas le progrès.

JEAN MADIRAN

Article extrait du n° 6634 de Présent, du Samedi 19 juillet 2008

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15 juillet 2008 2 15 /07 /juillet /2008 14:31
Programmer le Jeanne d'Arc de Luc Besson le soir du 14 juillet à la télévision, il fallait l'oser. M6 l'a fait.
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14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 15:51

M l'abbé Zins me fait l'honneur de consacrer un numéro quasi-complet de son bulletin "paroissial" à ma piètre et modeste personne. Un numéro collector avec des citations en pagaille, comme à son habitude. Le tout hors contexte, comme d'ordinaire.
Le document comporte des erreurs très drôles.
Qui montrent notamment que l'abbé lit trop Lucky Luke.
Je me pose juste la question. Combien d'illuminés lisent cette prose ? Dix personnes ? Vingt ? Bon, allez, je transige à 100. C'est déjà beaucoup. Mais tellement négligeable.
Le Bon Dieu se serait laissé crucifier pour ces cent-là ? Quelle drôle d'idée.

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14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 11:24
Saurez-vous trouver de quel album sont tirées ces trois images ?

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12 juillet 2008 6 12 /07 /juillet /2008 15:47
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11 juillet 2008 5 11 /07 /juillet /2008 16:13
Nous serons quelques-uns (et peut-être toute l’Eglise ?) à célébrer pieusement cette année le cinquantième anniversaire de la mort de Pie XII (9 octobre 1958).

• La mort de Pie XII en 1958 marque, dans l’histoire de l’Eglise, le moment où le Saint-Siège va cesser d’opposer frontalement son autorité magistérielle et ses condamnations aux tendances révolutionnaires qui, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, agitent le clergé catholique.

• A la fin des années cinquante, un peu avant ou un peu après 1958, parmi les propos ordinaires du monde ecclésiastique, j’ai entendu plusieurs fois annoncer en privé que Pie XII « serait probablement » puis « avait été » le dernier pape tridentin. J’ignorais bien sûr d’où pouvait provenir une aussi surprenante rumeur, et d’ailleurs j’en discernais mal la portée. Nous le voyons aujourd’hui, c’est bien à partir de 1958 qu’a été progressivement abandonné dans les diocèses l’enseignement de la foi chrétienne selon la pédagogie prescrite par la préface au Catéchisme du concile de Trente, c’est-à-dire la pédagogie des trois connaissances nécessaires au salut et des quatre parties obligatoires de tout catéchisme catholique.

• La révolution religieuse qui s’est déchaînée durant toute la seconde moitié du XXe siècle s’est manifestée d’abord dans cette subversion du catéchisme. Ce fut l’affaire du « catéchisme progressif » qui eut, mais prudemment en sous-main, le soutien de l‘épiscopat français. Ce catéchisme voulait imposer de suivre sans jamais la devancer l’« expérience religieuse des enfants catéchisés » (au lieu de la susciter et la guider par l’enseignement traditionnel des trois connaissances). Pie XII y donna un coup d’arrêt en 1957. L‘épiscopat se soumit en traînant les pieds. Mais déjà des familles se regroupaient pour enseigner elles-mêmes le catéchisme romain traditionnel à leurs enfants. Elles avaient raison. Après 1958, les efforts réels du Saint-Siège pour sauver le catéchisme du désastre qu’on lui connaît furent trop discrets, trop débordés, trop impuissants. Et aujourd’hui encore, il manque dans la plupart des diocèses le modeste mais indispensable livret du petit catéchisme pour enfants baptisés. Quand il en subsiste quelque chose, c’est par initiative privée, et souvent clandestine (cf. Histoire du catéchisme 1955-2005).

• Sous Pie XII commença aussi la non-résistance catholique au communisme. Mais il ne lui consentit aucune apparence de complicité, aucun caractère officiel, aucune tolérance. Cette non-résistance systématique s‘était fortement installée dans la presse catholique et dans l‘épiscopat. Elle avait pour origine le clan démocrate-chrétien, dont quelques notables clercs ou laïcs avaient étroitement collaboré pendant la guerre avec le parti communiste, et le souvenir de cet excitant concubinage leur était resté doux. Ce fut, s‘élargissant comme une immense tache d’huile, l’extension d’un « progressisme » politico-religieux, partisan de l’« ouverture », du « dialogue », de l’« accompagnement » pratiqués aveuglément à l‘égard de toutes les « modernités » sans discrimination. Pie XII y était totalement imperméable. Et sous son pontificat la rébellion révolutionnaire du clergé baissait la tête.

• Il ne lui avait pas échappé que le concile du Vatican (1869-1870) avait été suspendu en raison de l’entrée dans Rome des troupes italiennes. Il s‘était donc posé la question de reprendre ce concile interrompu. Il consulta, il médita, il pria, et finalement il jugea imprudent de réunir un concile en un temps où l’on avait déjà tant de mal à contenir le tumulte révolutionnaire d’un clergé qui était rebelle dans son cœur.

JEAN MADIRAN

Article extrait du n° 6630 de Présent, du Samedi 12 juillet 2008

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10 juillet 2008 4 10 /07 /juillet /2008 06:45
Deux pages entières de La Croix, cette semaine, pour nous dévoiler plus ou moins clairement la stratégie suicidaire de l‘épiscopat français pour s’opposer à l’application du motu proprio promulgué le 07.07.07 par Benoît XVI pour la libération de la messe romaine traditionnelle.

• Le journal La Croix est, comme on le sait, l’organe officiellement officieux et officieusement officiel du Conseil permanent de l‘épiscopat. Il est donc parfaitement crédible lorsqu’il rapporte les pensées, les propos ou les actes des évêques français.

• Il nous est donc confirmé par La Croix de lundi que l’inspirateur de la stratégie anti-07.07.07 est le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris. Elle consiste à n’autoriser de messes traditionnelles que si elles sont célébrées par un prêtre diocésain qui n’y soit pas favorable. C’est-à-dire à faire comme si le motu proprio avait en quelque sorte excommunié le clergé des instituts Ecclesia Dei pourtant reconnus par le Saint-Siège : le mot d’ordre séditieux et suicidaire est de systématiquement les écarter.

La Croix donne non pas comme une exception, mais comme représentatif de la stratégie épiscopale, le fait de rechercher parmi les prêtres diocésains un prêtre « ad hoc » plutôt que de faire appel à un institut relevant de la Commission pontificale Ecclesia Dei. Au nom de sa conception, soi-disant conciliaire, de la « collégialité », l‘épiscopat français entend considérer sa propre autorité comme supérieure à celle de la Commission pontificale.

• Certains poussent même le dévouement jusqu‘à se faire publiquement passer pour des imbéciles : ils se mettent à appliquer le motu proprio (terriblement restrictif) publié par Jean-Paul II en 1998, comme s’ils ne s‘étaient pas encore aperçus que nous sommes désormais sous le régime du motu proprio publié le 07.07.07 par Benoît XVI.

• Et surtout pas de « paroisses personnelles », ce serait contraire au motu proprio (qui justement les a instituées) ! A ce sujet, les propos attribués par La Croix à Mgr Vingt-Trois et à Mgr Chauvet sont véritablement très instructifs. Une astuce parallèle consiste à permettre une messe le premier et le troisième dimanche du mois, comme si l’obligation dominicale n’existait plus (il est vrai qu’elle est souvent oubliée par le clergé lui-même, dans un état d’esprit dit « conciliaire »).

• Pie XII est mort en 1958. Après cinquante années d’une révolution liturgique et d’une révolution catéchétique permanentes, qui ont été soit tolérées soit soutenues par la hiérarchie ecclésiastique, l‘état d’esprit général du clergé diocésain est devenu déplorable. La Croix cite entre guillemets le propos suivant : « Je ne comprends pas que le pape ait relancé cette démarche liturgique [la libération de la messe tradi] sans voir qu’elle n’est pas cohérente avec Vatican II. » Le propos cité ainsi n’est pas présenté comme une exception regrettable mais comme représentatif de ce que pense le clergé diocésain vieillissant.

• Le quotidien parisien Libération n’est pas particulièrement favorable à la moindre forme de traditionalisme. Son enquête sur les messes tradis lui a cependant montré une « assistance majoritairement jeune et prolifique ». Et il aboutit à un constat complémentaire : « Les tradis sont l’avenir de l’Eglise catholique. La nouvelle évangélisation voulue par Jean-Paul II, confirmée par Benoît XVI, et qui vise à ramener vers l’Eglise les grandes masses qui s’en sont éloignées, passe par eux. » C’est donc devenu une évidence solaire.

• La remise en ordre d’une Eglise bouleversée par cinquante années de révolution passe obligatoirement par un ralliement des évêques à la messe tridentine et au catéchisme tridentin. En France, on est fort loin de compte. Aux Editions Hora Decima vient de paraître un opuscule de l’abbé Claude Barthe sur Les nominations épiscopales en France, sous-titre : Les lenteurs d’une mutation. La mutation est forcément contre-révolutionnaire, elle est inévitable, en France elle est très lente, l’abbé Barthe, fin connaisseur des réalités ecclésiastiques, démonte sous nos yeux les mécanismes de ce ralentissement artificiel. Ce n’est pas La Croix qui va recommander la lecture de cet ouvrage vif et pertinent.

JEAN MADIRAN

Article extrait du n° 6628 de Présent, du Jeudi 10 juillet 2008

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4 juillet 2008 5 04 /07 /juillet /2008 07:02

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2 juillet 2008 3 02 /07 /juillet /2008 14:00
Une contribution intéressante de Luc Perrin sur le Forum Catholique, à lire en cliquant ici.
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1 juillet 2008 2 01 /07 /juillet /2008 15:21
L'intention de prière générale de Benoît XVI pour le mois de juillet est: "Pour qu'augmente le nombre de ceux qui, comme volontaires, prêtent un service généreux à la communauté chrétienne".

Son intention missionnaire est
: "Pour que la Journée mondiale de la jeunesse allume chez les jeunes le feu de l'amour divin, et en fasse des semeurs d'espérance pour une humanité nouvelle".
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