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28 juillet 2008 1 28 /07 /juillet /2008 12:12

M. Christian Marquant sera l'invité du Forum catholique, le lundi 8 septembre prochain. Il répondra en direct aux questions des liseurs du Forum, de 18h30 à 22h. Ce sera l'occasion de faire le point avec lui sur l'application du Motu proprio Summorum Pontificum en France. Quelles méthodes ? Quels moyens ? Quels premiers résultats ? Quelles espérances ? Un rendez-vous à ne pas manquer et à noter dès à présent !

Le Rendez-vous se tiendra à cette adresse, où l'on peut dès à présent poser ses questions.

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28 juillet 2008 1 28 /07 /juillet /2008 12:09

 « L’Eglise n’interdit rien à personne. Quand on éclaire le trottoir, on n’oblige pas à marcher dessus ! Donner de la lumière, ce n’est pas obliger à vivre d’une certaine manière. »  (Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, responsable du groupe de travail des évêques sur la bioéthique ; texte extrait de l’autre quotidien catholique, 25 juillet 2008.)

« L’Eglise n’interdit rien à personne. » Un archevêque ! Dans le journal officieusement officiel et officiellement officieux de l‘épiscopat français ! On reconnaît bien sûr à ce propos énorme / Un élève parfait de Monseigneur Gallorme. Vous savez bien : le Mgr Gallorme mis en scène par Michel de Jaeghere dans son Ite missa est (cf. Présent de vendredi dernier). Mgr d’Ornellas inaugure ainsi un gallormisme radical. Il était tenu pour un lustigérien docile et averti. Il s’affirme aujourd’hui comme un radical-gallormiste bon teint. Et il aura contribué sans retard à introduire dans le langage ecclésiastique courant le nom propre « Gallorme » et l’adjectif « gallorme » issus de la verve vengeresse de MDJ.

« L’Eglise n’interdit rien à personne. » Mais oui, Monsieur, Madame, mettez-vous au courant. Cela peut faire un quatrain : « Je puis vous dissiper vos craintes ridicules / Madame, et je sais l’art de lever les scrupules / L’Eglise n’interdit, savez-vous, jamais rien / Ayez avec l‘évêque un moment d’entretien. J’ai emprunté les deux premiers vers à l’acte IV (scène 5) que vous savez. Pour accueillir d’Ornellas, on lui chantera ce quatrain sur l’air de Tiens, voilà la quille ! qui était fort répandu au temps du service militaire. On l’intitulera : Tiens, v’la l’archevêque.

« L’Eglise n’interdit rien à personne. » Héritiers de Staline, approchez ! Successeurs de Mao, venez tous ! Libertins et libertaires, assassins et violeurs, escrocs et imposteurs, anarchistes et terroristes, homophiles et pédophiles, accourez, votre heure est enfin arrivée, liberté, égalité : l’Eglise n’interdit plus rien. Rien, à personne. Elle vous écoute. Elle vous éclaire. Elle vous accompagne. Elle a repris, mais en mieux, la vieille invention d’un philosophe de la fin du XIXe siècle : une « morale sans obligation ni sanction ». Désormais l’Eglise, vous dit-on, éclaire les trottoirs, c’est tout. Fidèle à « l’esprit du Concile », elle a remplacé la morale obscurantiste pré-conciliaire par une éthique résolument scientifique et moderne. Et même par une bioéthique. Elle participe par son « prophétisme » à la profonde « mutation anthropologique » qui est devenue le « point focal de réflexion » d’une originalité tout à fait spécifique. Episcopus dixit. Allez savoir, quand nous sommes plongés dans la « diffraction des savoirs » ! Et, en réalité, dans l’incertitude dogmatique, liturgique et morale.

« L’Eglise n’interdit rien à personne. » Le Ciel défend, c’est vrai, certains contentements / Mais on trouve avec lui des accommodements. Ce pauvre Décalogue tellement négatif, huit commandements sur dix sont des interdits. Le Décalogue n’est pas « à l‘écoute » : ce n’est jamais que la pédagogie de Dieu, nous autres évêques conciliaires et collégialistes nous avons changé tout cela. N’ayez pas le scrupule du Décalogue. Enfin votre scrupule est facile à détruire (acte IV). Puisque nous sommes dans les alexandrins, la sentence de l’archevêque gallorme en fait un inoubliable, avec la césure classique (et mnémotechnique) : L’Eglise n’interdit / jamais rien à personne.

« L’Eglise n’interdit rien à personne » ?

— Non, voyons ce n’est pas possible, ce n’est pas cela que l’archevêque a vraiment voulu dire. Il faut comprendre son intention, qui est d’avancer vers la sainteté…

— Il faut plutôt ne pas prétendre juger des intentions. De ce que l’archevêque gallorme a voulu dire, nous ne savons rien d’autre que ce qu’il a dit. Quelle « catéchèse » !

— Mais voyez, au contraire, dans le même numéro de La Croix, l’article intitulé : « L‘épiscopat continue de défendre les positions d‘“Humanae viae”. »

— Je vois le titre, mais je lis aussi l’article : c’est en Argentine. Ce n’est apparemment pas dans le diocèse de Rennes, ni dans le « groupe de travail des évêques sur la bioéthique ». Peut-être, en France, ne savent-ils pas trop ce qu’ils disent, ce qu’ils pensent, ce qu’ils expriment, objectivement. Cela fait cinquante ans (et même exactement, cinquante-trois) que je le répète : Ils ne savent pas ce qu’ils font. Ils ne savent pas ce qu’ils disent. (Nouvelles Editions latine 1955). Le dernier Gallorme en date m’a en quelque sorte accroché par la cravate quand il a proclamé que l’Eglise n’interdit rien (etc.). Il m’a ainsi détourné de mon Sarko flingue la presse (II). Ce sera pour demain.

JEAN MADIRAN

Article extrait du n° 6640 de Présent, du Mardi 29 juillet 2008

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26 juillet 2008 6 26 /07 /juillet /2008 21:31

Source : Novopresse
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25 juillet 2008 5 25 /07 /juillet /2008 00:00
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24 juillet 2008 4 24 /07 /juillet /2008 21:57

L‘évêque, Mgr Gallorme, 40 ans, est en poste depuis deux ans. Il vient enfin de trouver le temps d’accorder une audience à l’abbé Dubost, 75 ans, curé de campagne, qui a été son professeur au séminaire.

La rencontre entre l‘évêque et l’abbé débouche sur une confrontation entre « la foi des anciens jours » et « la religion des temps nouveaux ».

La scène est en France, elle se passe à l‘évêché, au milieu des années quatre-vingt, avec l’intervention comique d’une équipe de télévision et une dépêche dramatique de l’AFP.

C’est une pièce de théâtre écrite par Michel De Jaeghere, précédemment auteur de deux ouvrages, Enquête sur la christianophobie et La Repentance, histoire d’une manipulation, qui l’ont placé intellectuellement à la tête d’une nouvelle génération de catholiques, celle qui est née après la mort de Pie XII et qui arrive maintenant à sa pleine maturité. Ce nouvel ouvrage, qui fera date, est intitulé Ite missa est, il paraît aux Editions de Renaissance catholique (89 rue Pierre Brossolette, 92130 Issy-les-Moulineaux).

La pièce comporte six scènes. Elle respecte les trois unité classiques : unité de lieu, unité de temps, unité d’action. Elle se déroule en effet tout entière dans le bureau de Mgr Gallorme ; elle dure environ une heure ; elle est toute dans les péripéties de la révocation, par son évêque, d’un prêtre dont la paroisse est « aujourd’hui, pour le diocèse, un contre-témoignage » : son curé porte la soutane, il célèbre (avec toutes les autorisations hiérarchiques) la messe traditionnelle, il enseigne le catéchisme du concile de Trente, il ne comprend pas que le monde ayant changé, la religion doit changer pareillement.

Voilà donc le cœur de l’affaire : la religion doit changer parce que le monde change. Ce n’est pas nouveau, on connaît la chanson, et ses dégâts. Mais Michel De Jaeghere dépasse nos analyses, nos démonstrations, nos dissertations (y compris les siennes) : il en fait une synthèse vivante, c’est la supériorité concrète du théâtre sur le discours, et un Beaumarchais, on le sait, aura peut-être fait plus pour la Révolution qu’un Jean-Jacques Rousseau. Pour la Contre-Révolution, Michel De Jaeghere, bon écrivain, était déjà en passe de devenir notre Louis Veuillot. Il se met maintenant à l‘école de Molière. Je dis bravo.

Le sommet de la confrontation est à la scène IV, à partir du moment où Mgr Gallorme oppose aux réticences de l’abbé Dubost : « Je crois avoir le même Credo que vous. » Il l’a en effet, mais en lui donnant une signification simplement allégorique. « Est monté au Ciel » ? C’est « bien évidemment une scène symbolique », « un conte pédagogique ». Poussé dans ses retranchements quand il est mis en face des articles du Credo, l‘évêque en vient à l’aveu : « Je ne crois plus à toutes ces fables. » Il a « une foi adulte ». La présence réelle ? « Je crois à une présence spirituelle. » Il ne croit plus à « la fable du vieillard barbu qui aurait façonné le monde en six jours », « Dieu est au fond de chaque homme, il est ce qui, en lui, tend au bien, par opposition à ce qui abaisse l’homme ».

Je verrais bien cet Ite missa est de MDJ mis en scène et joué par trois ou quatre Jean Piat (à ma connaissance il n’y en a malheureusement qu’un). Que pourrait-il arriver alors ? Eh bien, de même que l’on dit « un tartufe » ou « un harpagon », on prendrait l’habitude de dire tout simplement un gallorme pour désigner cette sorte de prélats sans foi ni loi, sans honneur et sans remords, qui veulent que l’Eglise renonce à la prétention de détenir à elle seule la vérité absolue, et qu’un abbé Dubost peut regarder dans les yeux en leur disant, avant même qu’ils n’en fassent l’aveu : « Vous ne croyez plus en Dieu, vous ne croyez plus en Jésus, Monseigneur ! »

JEAN MADIRAN

Article extrait du n° 6638 de Présent, du Vendredi 25 juillet 2008

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23 juillet 2008 3 23 /07 /juillet /2008 14:11
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21 juillet 2008 1 21 /07 /juillet /2008 11:02

J'en ai déjà parlé ici sur ce blog, le mensuel monde & vie a fait dernièrement peau neuve, tout en restant fidèle à sa ligne éditoriale et à son évolution historique.

Le dernier numéro 798, daté du 19 juillet, nous livre quelques articles intéressants.

Côté religion, on notera au sommaire entre autres différents papiers consacrés :
- aux Scouts d'Europe et à la crise qui secoue le mouvement,
- aux relations entre le Saint-Siège et la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X,
- à la situation des anglicans,
- à l'année Saint Paul.

L'abonnement au journal coûte logiquement 62 € pour une année (soit 16 numéros). En cas de premier abonnement, un tarif exceptionnel de 50 € est proposé pour le découvrir. Je ne peux, pour ma part, que vous le conseiller.

Le site internet  www.monde-vie.com est en reconstruction.

Pour s'abonner, adresser son règlement à monde & vie 14 rue Edmond Valentin 75007 Paris.
Les étudiants et religieux bénéficient d'un tarif préférentiel à 40 €.
Si l'on préfère se donner le temps de juger, une formule temporaire "4 numéros - 12 €" est également au menu.
N'hésitez pas !

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21 juillet 2008 1 21 /07 /juillet /2008 10:38
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20 juillet 2008 7 20 /07 /juillet /2008 19:54
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19 juillet 2008 6 19 /07 /juillet /2008 12:43
par Jean Madiran

 Un correspondant romain m‘écrit : « Le Pape, avec le motu proprio [du 07.07.07] a fait un acte qu’on peut qualifier d’héroïque quand on connaît les vives oppositions à la messe traditionnelle dans la Curie romaine et dans les épiscopats, mais depuis lors il règne plus qu’il ne gouverne. Il cherche à donner un certain exemple liturgique par son cérémoniaire Mgr Guido Marini, mais il n’impose rien. Le point sur lequel il ne cède pas c’est la messe, ce n’est pas tout mais c’est déjà beaucoup. (…)

« Avec Mgr Bruguès devenu secrétaire de la congrégation pour l‘éducation, il ne faudra pas s’attendre à un redressement des séminaires et des universités catholiques. Mgr XXX quitte finalement la secrétairerie d’Etat où il exerçait une grosse influence sur les nominations épiscopales en France. Maintenant c’est à Bruguès que sera demandé un avis. Et le cardinal XXIII a pris la place du cardinal Lustiger à la congrégation des évêques. Il y a donc peu à espérer pour un changement d’orientation dans l‘épiscopat français. »

On peut trouver ce pronostic trop pessimiste. L’abbé Claude Barthe l’est un peu ou beaucoup moins dans son opuscule sur Les nominations épiscopales en France, encore qu’il souligne « les lenteurs d’une mutation » enclenchée par « ce tournant de l’histoire postconciliaire » opéré par Benoît XVI. L’abbé Barthe observe en effet qu’« un quart de l‘épiscopat français a été modifié depuis l‘élection de Benoît XVI » et cependant « le paysage épiscopal de l’hexagone est resté pratiquement inchangé » parce que « l’on persiste à laisser se coopter entre eux des évêques d’une génération qui gère aujourd’hui la faillite qu’elle a hier programmée ».

Justement : l‘épiscopat français ne sait pas, ne peut pas, ne veut pas voir qu’il s’agit d’une faillite ; qu’il s’agit d’un désastre qui est le sien. Il est effarant de constater avec quelle obstination cet épiscopat continue à jouer et imposer l‘émerveillement devant l‘évolution conciliaire, devant ses prétendus « acquis », et devant le fameux « esprit du concile » (ce soi-disant « esprit » récusé en bloc dès le premier grand discours de Benoît XVI à la Curie). Le progressisme du clergé diocésain et de sa hiérarchie a fait la preuve qu’il est en réalité un régressionisme.

L’attachement inouï de l‘épiscopat français à une triste liturgie supprimant tout agenouillement, imposant la communion dans la main, instituant la mise en scène spectaculaire d’un célébrant face aux fidèles, oui, cet attachement s’appuie silencieusement sur un méli-mélo à la fois doctrinal, canonique, administratif. Pour s’en tenir au plus visible : la nouvelle messe a fait l’objet d’une première édition « typica », c’est-à-dire officielle, promulguée par Paul VI dans sa constitution apostolique Missale romanum du 3 avril 1969, édition à laquelle plus personne ne se réfère, plus personne n’en parle, ce silence est celui d’une honte inavouée ; la seconde édition « typica » (remaniée) est de 1970 ; en 1975, ce fut la « typica altera » ; et en 2002, une nouvelle édition corrigée, la quatrième, présentée comme « typica tertia », c’est-à-dire « troisième », manière efficace de confirmer que l‘édition de 1969 est considérée désormais comme ne comptant plus et n’ayant jamais existé. Bref, une cascade de corrections subreptices, sans explication et sans autre argument exprimé qu’un automatique et aveugle argument d’autorité.

Donc, la quatrième édition, appelée troisième, celle de 2002, est en vigueur depuis six ans. On sait qu’une grande partie de notre clergé diocésain ne célèbre la messe qu’en langue française. Mais où en est l‘édition française ? Nulle part. Elle est à venir. La Croix nous l’annonçait le 23 janvier dernier : le « groupe de travail » chargé de la traduction ne s’est « mis en place » qu‘à l’automne 2007. Et, tenez-vous bien, « cela nous fait une traduction à l’horizon 2010-2012 ». Comme on vous le dit. Avec, donc, seulement huit à dix ans de retard. On n’arrête pas le progrès.

JEAN MADIRAN

Article extrait du n° 6634 de Présent, du Samedi 19 juillet 2008

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