Jean Bernard, collaborateur de La Nef a interrogé le cardinal Gerhard Ludwig Müller.
Evêque de Ratisbonne (2002-2012), en Allemagne, puis préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi de 2012 à 2017, il a été chargé par Benoît XVI de l’édition de ses œuvres complètes. Il parle dans cet entretien du synode sur l’Amazonie et de la situation de l’Église en Allemagne. Un entretien exclusif de la Nef (n°320 de Décembre 2019).
Voici les questions auquelles il a répondu :
- Le synode sur l’Amazonie vient de s’achever : quel bilan en tirez-vous ?
- Vous avez indiqué à plusieurs reprises que le synode sur l’Amazonie répondait à un « agenda européen », en particulier à un « agenda allemand » : qu’entendez-vous par là ?
- Pensez-vous que le synode sur l’Amazonie – qui a d’ailleurs proposé l’introduction d’un rite amazonien – puisse également être vu comme un nouvel épisode de la fameuse « querelle des rites », épisode cette fois-ci remporté par les jésuites ?
- Selon toute vraisemblance, le synode donnera lieu à l’ouverture de la prêtrise aux hommes mariés dans la région de l’Amazonie : que pensez-vous de cette réforme que, semble-t-il, en 1992 vous paraissiez appeler de vos vœux ?
- Pensez-vous que cette réforme restera cantonnée à l’Amazonie ?
- Le synode n’a pas proposé l’ordination diaconale des femmes, mais le pape a demandé que l’on continue à examiner le dossier historique et on se dirige quand même vers des « ministères féminins », terme quelque peu ambigu en la matière : que cela vous inspire-t-il ?
- Dans votre livre Römische Begegnungen (Roman Encounters), tout juste publié, vous faites explicitement référence à la « mafia de Saint-Gall », ce groupe de prélats qui, avant l’élection du pape François, ont milité en faveur de l’adaptation du message de l’Église aux valeurs et aux mœurs du monde moderne : avez-vous été, avant 2013, témoin de l’activité de ce groupe ? et ne craignez-vous pas que de pointer ainsi un tel groupe ne vous fasse accuser d’une vision « complotiste » des choses ?
- Au mois de février 2019, vous avez publié un « manifeste de la foi », qui fait l’objet aujourd’hui d’un documentaire vidéo. Quels événements ont motivé un tel geste ?
- Dans la déclaration commune publiée le 4 février 2019 par le pape François et l’imam d’Al-Azhar Ahmed al Tayeb, il est indiqué que « le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains » : comment donner de cette phrase une interprétation qui soit conforme avec le Magistère de l’Église ?
- Comment jugez-vous la situation de l’Église catholique en Allemagne et notamment le « chemin synodal » en cours ?
- Ne conviendrait-il pas de renoncer à l’impôt d’Église, compte tenu des effets pervers qu’il entraîne ? Par ailleurs, un catholique fidèle au Magistère commet-il un péché si, ne souhaitant plus contribuer financièrement à une Église allemande dont il conteste l’actuelle évolution, il demande à sortir de ce système ?
- Nous vivons dans l’Église une période troublée : quelle doit être l’attitude du simple fidèle catholique quelque peu déstabilisé par les « ouvertures » de l’actuel pontificat ?
Bref, un entretien riche, à découvrir en cliquant ici.