Dom Louis-Marie, père abbé du Barroux, répond aux questions d'Olivier Figueras, dans Présent daté de samedi dernier.
— Trente après celle du Barroux, votre fondation de La Garde vient de vivre la cérémonie de la pose de sa « première pierre ». Huit ans après votre arrivée sur les lieux (et votre arrivée personnelle), où en est cette communauté dont vous fûtes le premier prieur ?
— Oui, trente ans après à dix jours près, Mgr Herbreteau a béni la première pierre des futurs bâtiments de Sainte-Marie de la Garde. Le 21 novembre 2002, Dom Gérard accompagnait les huit fondateurs. Ils sont maintenant douze et ils n’ont plus de cellules pour les postulants. Les hôtes sont logés dans des bungalows. Les ateliers et le magasin sont des plus vétustes. Et dans sept ans, la communauté doit avoir acquis son indépendance. C’est pourquoi nous avons lancé les travaux devenus nécessaires si on veut que la communauté puisse continuer à se développer et à rayonner comme doit le faire toute œuvre au service du Seigneur.
— Aujourd’hui, c’est Mgr Herbreteau, évêque d’Agen, qui vient de procéder à cette cérémonie. Comment le monastère Sainte-Marie de La Garde est-il perçu par le clergé local, et plus largement par les catholiques des alentours ?
— Nous remercions chaleureusement Mgr Jean-Charles Descubes qui nous a accueillis dans son diocèse en 2002 et Mgr Hubert Herbreteau de sa sollicitude à notre égard. Monseigneur est déjà venu bénir la chapelle Sainte-Foy et il n’a pas hésité à revenir pour cette bénédiction de la première pierre. A plusieurs reprises, il a encouragé ses fidèles à venir chez nous pour prier et reprendre des forces spirituelles. Nous avons eu la joie de voir, lors de la cérémonie, l’abbé Tran, curé du centre paroissial Saint-Benoît, et l’abbé Ennessy, la Fraternité Saint-Pierre représentée par l’abbé Stemler, qui nous a si bien accueillis à Bordeaux en mars, et l’Institut du Christ-Roi représenté par le chanoine Téqui, cousin par ailleurs d’un de nos frères du Barroux. Je crois que notre vocation monastique et notre attachement à la forme extraordinaire du rite romain restent un mystère pour beaucoup. Mais, comme nous l’a si bien dit le député-maire d’Agen, M. Jean Dionys du Séjour, les gens parlent de cette fondation et commencent à se poser des questions sur l’essentiel et sur Dieu. Sainte-Marie de la Garde compte déjà cinq oblats séculiers, des laïcs qui s’engagent à vivre selon l’esprit de saint Benoît. Des familles commencent à s’installer dans les environs et d’autres cherchent à le faire. Notre fondation de Sainte-Marie est monastique, mais aussi missionnaire.
— La construction du Barroux avait bénéficié de l’enthousiasme des catholiques dits traditionnalistes. Celle du nouveau monastère est-elle, en 2010, aussi « facile » ? Où en êtes-vous du projet ? Et comment peut-on vous aider ?
— Le contexte a changé mais le bon Dieu ne change pas. Donc, si Sainte-Marie de la Garde fait partie du dessein de Dieu, alors nous y arriverons. Et je suis sûr que le bon Dieu ne fera pas de miracle financier, bien que pour lui quelques millions d’euros ne soient rien. Il veut que ce monastère sorte du cœur des fidèles, comme pour le temple de Jérusalem auquel les Hébreux donnaient « chacun selon son cœur ». Je ne pense pas que nous puissions faire aussi vite qu’au Barroux : deux abbayes construites en vingt-cinq ans. Mais déjà nous recevons de l’aide, souvent par des dons modestes et parfois par des dons plus importants. Nous avons le permis de construire et les dossiers de consultation des entreprises ont été déposés. Les travaux commenceront dès le mois de juillet. Pour nous aider, vous pouvez envoyer vos dons à l’Abbaye Sainte-Madeleine, 84330 Le Barroux, ou passer par le site internet jeconstruisunmonastere.com. Vous y trouverez de nombreuses informations de toutes sortes. Nous avons aussi une équipe de « Missionnaires de Sainte-Marie » qui nous aident à préparer nos venues dans les régions pour des messes et des conférences. Nous remercions chaleureusement nos missionnaires de Paris, de Versailles, de Nantes, de Rennes, de Vannes et de Bordeaux qui ont fait un travail excellent et fructueux. N’hésitez pas à nous contacter si vous pensez pouvoir nous aider en étoffant les équipes déjà existantes. Je demande surtout aux lecteurs du journal Présent de prier pour la communauté de Sainte-Marie afin qu’ils restent de bons moines malgré l’agitation du chantier. C’est le principal. Et ensuite pour les vocations. Et enfin pour le succès des travaux de cette maison de prière, cette école du service du Seigneur.
Propos recueillis par Olivier Figueras
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L’association Missions de Sainte-Madeleine, qui collecte les fonds en vue des constructions projetées au Monastère Sainte-Marie de la Garde, est assimilée fiscalement aux associations reconnues d’utilité publique. Elle peut donc délivrer des reçus fiscaux pour les dons qu’elle reçoit. Si vous êtes redevable de l’impôt sur le revenu (IR), 66 % de votre don est déductible de vos impôts dans la limite de 20 % de votre revenu imposable. Au-delà de cette limite, l’excédent peut être reporté sur les cinq années suivantes dans les mêmes conditions. Exemple : si vous faites un don de 100 €, vous pouvez déduire 66 € de votre impôt sur le revenu. Votre don vous revient donc en réalité à 34 € seulement.
Article extrait du n° 7075 de Présent, du Samedi 17 avril 2010