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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 10:11

« Cette année, notre Eglise catholique célèbre Pâques dans un climat de suspicion et de tristesse », affirmait le Cardinal André Vingt-Trois, dans son discours de clôture de la dernière assemblée plénière des évêques à Lourdes, en faisant écho aux affaires de pédophilie révélées dans la presse. Quand ces affaires touchent certains membres de l’Eglise, nul ne saurait s’étonner du scandale produit chez beaucoup de nos contemporains ni du malaise ressenti par les fidèles catholiques. Notre première pensée va vers les victimes qui nécessitent compassion, accompagnement et réparation.

Nul ne saurait être dupe pour autant devant la campagne de calomnies qui s’organise pour attaquer l’Eglise et salir la figure du Pape, à l’heure où des millions de fidèles envahiront nos églises pour confesser leur foi. Les « pharisiens » des temps modernes accusent l’Eglise du Christ, comme ceux à qui Jésus rétorquait :« Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre », alors qu’ils voulaient lapider une femme surprise en flagrant délit d’adultère. Nul ne saurait ignorer en effet que la majeure partie des cas de pédophilie se passent dans le cadre familial et sont le fait d’hommes mariés et que bien d’autres corporations, plus touchées que l’Eglise, n’ont pas autant que nous les honneurs de la presse.

Nous n’avons pas à rougir de notre Eglise qui est sans aucun doute la seule Institution au monde qui aborde ces affaires avec autant de transparence et de vérité, apportant concrètement sa compassion aux victimes, reconnaissant les erreurs passées, mettant en place des mesures énergiques pour prévenir des actes aussi monstrueux. Nous n’avons pas à rougir de nos prêtres, dont l’immense majorité vit son engagement dans la fidélité et donne sa vie sans compter pour Dieu et ses frères. Nous n’avons pas à rougir de notre Pape Benoît XVI qui n’a pas ménagé sa peine depuis des années pour apporter une réponse adéquate et ferme à tous ses graves dysfonctionnements.

Il n’est pas indifférent que cette condamnation médiatique advienne alors que nous nous apprêtons à célébrer le Mystère pascal du Christ, à suivre Jésus dans sa Passion et sa mort sur la croix pour ressusciter avec lui au matin de Pâques. C’est la prophétie d’Isaïe qui continue de s’accomplir aujourd’hui : « J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe […] Le Seigneur Dieu vient à mon secours […] je sais que je ne serai pas confondu » (Is 50).

Avec Jésus humilié, les catholiques sont invités à prendre sur eux les péchés et les souffrances de l’humanité et à les unir à son sacrifice, pleins de confiance et d’espérance en Celui qui seul peut, par la force de sa mort et de sa Résurrection, guérir le cœur de l’homme, panser ses blessures, le réconcilier avec Dieu, avec lui-même et avec ses frères. Unis à sa Passion, par l’actualité qui crucifie l’Eglise, « nous proclamons, nous, un Messie crucifié, scandale pour les juifs et folie pour les païens, mais pour ceux qui sont appelés, juifs et grecs, c’est le Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu » (1 Co 1, 23-24).

Il est urgent pour nous de proclamer, par notre cohérence, la force de vie et la puissance de transformation du Mystère pascal de Jésus mort et ressuscité pour tous, vainqueur du Mal par l’amour poussé jusqu’au bout ! N’ayons pas peur d’ouvrir notre cœur au Christ : « c’est par ses blessures, que nous sommes guéris ». 

Saintes et joyeuses Pâques !

+ Marc AILLET, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron.

Pour écouter le message : cliquer ici.

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